Pour réduire l’influence du Qatar, l’administration Trump fait appel de la décision sur le financement de Harvard

L’administration Trump a fait appel, le 19 décembre 2025, d’une décision judiciaire de septembre rendue par la juge fédérale Allison Burroughs (nommée par Obama), qui avait restauré environ 2,7 milliards de dollars de subventions fédérales bloquées à l’université Harvard. Ce blocage visait à sanctionner Harvard pour son absence de lutte contre l’antisémitisme sur le campus, ainsi que pour son refus d’appliquer une série de réformes exigées par le gouvernement.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large où l’administration Trump exerce une pression sur les universités d’élite comme Harvard pour lutter contre l’antisémitisme sur les campus, tout en visant indirectement l’influence de financements étrangers, notamment du Qatar et d’autres pays du Golfe.

Ces réformes, qualifiées de « liste de souhaits », incluaient :

Financements étrangers et controverse Qatar-Harvard

Harvard a reçu des dons significatifs de gouvernements étrangers, y compris environ 3,8 à 8 millions de dollars du Qatar depuis 2020, et des centaines de millions cumulés sur des périodes plus longues (par exemple, ~358 millions de dons arabes au total selon certains rapports). Le Qatar est le plus grand donateur étranger aux universités américaines (plus de 6 milliards de dollars au total pour les États-Unis, souvent via la Qatar Foundation), et ces fonds sont critiqués par des think tanks comme l’ISGAP (Institute for the Study of Global Antisemitism and Policy) car ils servent à favoriser un climat anti-israélien ou antisémite sur les campus.

Des études (ISGAP, 2022-2025) établissent une corrélation statistique entre ces dons qataris et :

L’administration Trump (premier comme second mandat) agit de manière subtile pour ne pas affronter le Qatar frontalement, car elle en a besoin pour réellement pacifier Gaza. Elle a donc agi indirectement en intensifiant les enquêtes sur les déclarations incomplètes de ces dons (Section 117 de la loi fédérale), accusant Harvard de manque de transparence.

En 2025, des demandes de documents sur les financements étrangers (incluant le Qatar) font partie des pressions.

Réformes sur les nominations de professeurs

Les réformes exigées par l’administration Trump incluent explicitement une diversité de points de vue dans les recrutements et admissions (« viewpoint diversity in hiring and admissions »), afin de contrer une « capture idéologique » par l’extrême gauche. Cela vise indirectement à limiter les nominations de professeurs radicaux anti-israéliens ou pro-islamistes, potentiellement influencés par des pressions de donateurs du Golfe (Qatar finançant souvent des chaires en études moyen-orientales).

Blocage par la juge nommée par Obama

La juge a estimé que l’administration Trump utilisait l’antisémitisme comme prétexte pour une attaque idéologique motivée contre les universités d’élite, violant les droits de libre expression de Harvard (Premier Amendement) et les procédures légales requises.

Contrairement à d’autres universités prestigieuses (comme Columbia, Brown ou Northwestern) qui ont préféré transiger avec l’administration Trump, Harvard a résisté, engagé un bras de fer financier (émission de dette, utilisation des réserves de trésorerie) malgré un déficit budgétaire record, et obtenu gain de cause en première instance.

Sous la présidence d’Alan Garber (confirmé pour une durée indéfinie), Harvard a tout de même pris quelques mesures contre l’antisémitisme, jugées symboliques par certains : adoption de la définition de l’IHRA, nouvelles règles pour les manifestations, partenariats académiques avec Israël, et règlement de certains procès liés à des plaintes d’étudiants juifs.

Harvard se dit confiant quant à la confirmation de la décision en appel.

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