Lire dans les médias européens que « Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie et Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville qu’il a par la suite annexée » est une déformation courante de la réalité dont se régalent les journalistes-militants.
Et c’est regrettable, puisque les médias sont supposés informer et non pas forcer, et que les lecteurs, tout en déclarant ne plus faire confiance aux journaux, se laissent totalement influencer par ce qu’ils lisent.
Mais le danger vient surtout de l’intérieur. Le ver est dans le fruit. Les médias occidentaux n’ont aucune raison d’offrir une couverture honnête à l’Etat juif, puisque sa propre presse locale en langue anglaise fait du sale boulot.
Voici ce qu’on peut lire dans le Times Of Israel de ce dimanche 8 janvier :
Israël a pris Jérusalem-Est à la Jordanie lors de la guerre des Six Jours en 1967 et a ensuite étendu sa souveraineté sur cette ville, ce qui n’a jamais été reconnu par la majorité de la communauté internationale. Il considère la ville entière comme sa capitale, tandis que les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État.
https://www.timesofisrael.com/police-disperse-parents-committee-meeting-dubbed-terror-summit-in-east-jerusalem/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
Chaque mot est vicieux et pervers. Vicieusement choisi pour rester à la limite de la réalité tout en cachant la vérité des faits, pervers parce que les mots employés par le Times of Israel (ToI) sont modérés, neutres et inoffensifs en apparence, afin d’endormir l’attention et la méfiance du lecteur.
Reprenons le texte honteux :
- « Israël a pris » : capturer, prendre quelque chose à quelqu’un, c’est le voler. Tout le monde sachant qu’Israël a remporté la guerre de 1967, personne ne relèvera le sens caché du mot. ToI laisse entendre qu’Israël a dépossédé illégalement la Jordanie.
- Sauf que Jérusalem-Est n’appartient pas, n’appartenait pas, et n’a jamais appartenu à la Jordanie (qui a été créée en 1946 sur les vestiges de l’Empire ottoman, comme Israël, et ni Jérusalem, ni la Judée Samarie ne lui ont jamais été données), donc Israël n’a pas pu la lui prendre.
- Sauf qu’Israël n’a pas « pris » Jérusalem-Est, mais l’a libérée : la ville a été militairement conquise, envahie et occupée par les Jordaniens en 1948, lors du précédent conflit où la Jordanie a – voilà la réalité – capturé la ville (et la communauté internationale n’a pas protesté)
- Sauf qu’Israël n’a pas libéré Jérusalem-Est, mais tout Jérusalem.
- Et sauf que la guerre des Six Jours est une guerre défensive : Israël était attaqué, et les territoires conquis durant une guerre défensive appartiennent au vainqueur. Les pays européens ont tous été créés de cette façon, seul Israël n’aurait pas ce privilège, confirmé par le droit international ?
- « Lors de la guerre des Six Jours en 1967 » : le lecteur est manipulé pour qu’il ne lise pas dans cette phrase l’information essentielle : la guerre a été déclenchée par la Jordanie. Ainsi séparé du contexte pour qu’il ne le voie pas, il ne peut pas faire le bon lien avec la « prise » de Jérusalem.
- « Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État » : Les « Palestiniens » revendiquent non pas Jérusalem-Est, mais toute la partie de la vieille ville avec le quartier juif, le mur Occidental et le Mont du Temple, qui deviendront alors interdits aux juifs. Ne pensez-vous pas, Times Of Israel, que vos lecteurs auraient le droit de connaître ce petit bout d’information ?
- « Les Palestiniens revendiquent » : les mots sont inoffensifs, ils sont présentés comme si leur revendication était légitime, comme s’ils avaient droit à Jérusalem-Est, comme si cela devait naturellement leur revenir.
Enfin, point essentiel
ToI écrit que « Israël a pris Jérusalem-Est à la Jordanie » et que « les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État ».
- Si les juifs ont volé Jérusalem à la Jordanie, alors Israël doit la rendre … à la Jordanie, pas aux Palestiniens. Que viennent faire ici les Palestiniens ? Quels droits ont-ils sur cette ville ? D’où leur sont nés ces droits, si la ville était à la Jordanie ?
- Et si les Palestiniens veulent Jérusalem, pourquoi ne l’ont-ils pas demandée à la Jordanie avant 1967 ?
Pour la bonne bouche
Israël « a ensuite étendu sa souveraineté sur cette ville, ce qui n’a jamais été reconnu par la majorité de la communauté internationale ».
Que vaut l’opinion d’une communauté internationale qui reconnaît au peuple juif ses liens avec sa Terre et vote la création de l’Etat d’Israël, puis lui refuse, depuis 1948, sa capitale naturelle et éternelle, qu’elle a construite, qu’elle entretient, qu’elle gère, où elle investit, qu’elle modernise, où elle protège le droit de toutes les religions, l’accès à toutes les nationalités, où siège son parlement, ses administrations et son gouvernement, et veut la donner avec ferveur aux Arabes qui n’ont strictement rien investi dans cette ville, et ne l’ont jamais, de toute l’histoire de l’humanité, revendiquée comme capitale ?
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org