Où va Israël ?

Comment comprendre la situation que traverse l’Etat des Juifs dans une confusion politique inédite qui s’ajoute aux menaces sécuritaires et existentielles constantes, multiformes, toujours agissantes, à l’extérieur comme à l’intérieur de ses frontières.

Quelques réflexions me viennent à l’esprit

C’est ainsi qu’outre les menaces de ses ennemis arabo-musulmans «traditionnels», Israël a mal à sa démocratie.

Comme partout en Occident, on observe que la démocratie se manque à elle-même en même temps qu’elle se condamne par ses dérives.

Elle agit de plus en plus comme un leurre en se retournant contre la majorité du peuple et des intérêts du pays du fait de minorités agissantes qui vont de la gauche à l’extrême-gauche, en passant par des tendances opportunistes changeant leur voilure au gré de leurs petits intérêts égotiques.

C’est ainsi que récemment en Israël, une coalition à la légitimité contestable d’un point de vue des règles démocratiques et morales a accédé au pouvoir par la négative et par effraction, provoquant ainsi une espèce de tohu-bohu politique inédit et une impasse de la pensée morale et politique qui porte atteinte aux fondements de l’Etat des Juifs.

Cette coalition englobe l’extrême gauche, des débris de la gauche, les post- sionistes, des représentants des «Frères musulmans», c’est-à-dire des ambassadeurs du Hamas et autres groupes terroristes, installés au sein même de l’appareil d’Etat !

Cet assemblage subversif est parvenu à la prise de pouvoir par la ruse et la tricherie dans un but que l’on voit à l’œuvre désormais, qui est de désinstitutionnaliser et de déconstruire ce qui spécifie l’Etat d’Israël comme un Etat des Juifs et démocratique, ses institutions, ses valeurs, sa souveraineté et son identité, de dé-sioniser et déjudaïser Israël, insidieusement.

Cet état de fait n’est plus le fait exclusif des ennemis extérieurs d’Israël. C’est désormais relayé à l’intérieur même du pays, de ses institutions, jusqu’au sein de la Knesset et des appareils d’Etat où un Cheval de Troie s’y est installé. N’a-t-on pas assisté à la Knesset à un colloque de l’extrême-gauche le 22 novembre ayant pour thème «Faire cesser la violence des Juifs de Judée et Samarie envers les «Palestiniens», au cours duquel un sinistre gauchiste à réclamé des armes pour «faire le travail à la place des Arabes !», le jour même où un Juif était assassiné dans Jérusalem !

Comment tout cela est-il possible ?

Tout ceci ne pourrait avoir lieu sans un noyautage de ce que, dans la terminologie marxiste, il est appelé les «appareils idéologiques d’Etat», c’est-à-dire les médias et l’institution judiciaire qui fonctionnent comme une caisse de résonnance efficace, où les prétendus «progressistes» auto- déclarés sont de surcroît dopés par la «cancel culture» et le «wokisme» pour mener leur subversion, en Israël même, visant à mettre les valeurs juives au rebut, où les rapports humains sont travestis en petitesse pour alimenter la confusion générale.

On y voit aussi une laïcité dévoyée tentant de s’imposer comme une religion de substitution, en prônant de ne croire à rien, de promouvoir une société sans passé et sans avenir, de pousser à l‘effacement de l’idée de transcendance, de changer la réalité et de favoriser un retour à une forme de paganisme. C’est à une nouvelle mue que nous assistons dans son aspect totalitaire relevant de l’imposture et d’une culture de sécession et de transformation profonde imposée à Israël à marche forcée.

Simultanément, nous voyons en pratique une discrimination positive, dans quasiment tous les domaines, depuis des années, au détriment des citoyens juifs et à l’avantage des pourfendeurs de l’intérieur de l’Etat juif.

Pourquoi et comment tout cela ?

Il faut interroger ce que des siècles d’oppression, de servage succédant à l’esclavage, de persécutions, de conversions forcées, d’expulsions, de spoliations, de tentatives d’extermination, comment tout cela a impacté, de manière transgénérationnelle, les profondeurs de l’âme des Juifs.

Il faut interroger les causes de ce «complexe juif» qui s’identifie à l’oppresseur d’hier et qui semble avoir été introjecté en laissant des traces sous la forme de réflexes de subordination à l’ancien maître : c’est ce qui participe à «la haine de soi juif» bien entendu. Cette aliénation reste fixée dans l’âme et agit comme un ennemi intérieur. Ou, comme le disait E. Amado Valensi (in ‘A la gauche du seigneur’), certains juifs ont, à leur insu, intégré la subjectivité de leurs ennemis. Une sorte de masochisme pervers où, chez certains, cela agit surtout de manière perverse.

La mouvance – au sens large du terme – gauchiste, même si elle demeure numériquement minoritaire, parvient à s’imposer et à imposer ses dogmes par la ruse, de manière antidémocratique comme il en a toujours été ainsi dans l’histoire de la gauche.

Voilà comment cette nouvelle foi idéologique sécrète une régression intellectuelle et morale et une tyrannie impotente sous le masque d’un pseudo-progressisme.

La sortie d’Egypte n’est pas encore terminée et comme le disait Ben Gourion, car il est plus facile de sortir d’exil que de sortir l’exil qui est en nous jusqu’à, chez certains juifs, chérir leurs chaînes d’antan.

C’est ainsi, aussi, qu’à vouloir faire d’Israël un «Etat qui serait comme les autres», une province de la galout en quelque sorte ou un équivalent du Birobidjan ou de l’Ouganda, Israël est exposé à ne plus être.

Pour lutter contre ces dérives, il faut garder un parti-pris d’optimisme intempestif et de volonté à toute épreuve, comme les générations précédentes l’ont fait durant des siècles et se battre bec et ongles contre ces dérives.

© Schlomo Goren pour Israël 24/7.org. Diplômé en sociologie, en Sciences de l’Education et en psychologie. A exercé de nombreuses années en France comme Intervenant indépendant dans tous les secteurs (éducatifs, prisons, psychiatrie, etc.) sur les problèmes de violence.

Photo : © Paul Zerah (photographe)

Quitter la version mobile