Oui, on peut prendre rendez-vous avec son Smartphone pour les opérations courantes que l’on doit accomplir au guichet. Oui, un texto vous indique que votre tour va arriver, ce qui vous permet de vous installer au café au lieu de faire le pied de grue dans les bureaux de Dohar, la poste israélienne. Là s’arrête la modernité. Le reste est … très moyen-oriental pour dire le moins.
C’est pourquoi, dans les deux prochaines semaines, le gouvernement dit qu’il prendra de nouvelles « mesures dures et douloureuses » contre Dohar, la Société des Postes israélienne.
Le directeur général du ministère des Communications Avishar Ben-Horin en a parlé dimanche lors d’une réunion de la commission économique de la Knesset, où la commission a discuté de l’amendement à la loi sur le courrier.
Prudent, Ben-Horin n’a pas expliqué quelles mesures dramatiques sont discutées – au cas où les paroles ne soient pas suivies par des actes, ou que les actes ne soient pas suivis par des améliorations réelles et perceptibles. Il semble qu’il s’agira d’une privatisation complète de la Société des Postes. Privatisation sans concurrence veut dire changement de monopole, et non, fin du monopole. Le ministre des communications, Joaz Handel, a déclaré sans équivoque lors de la dernière réunion de la commission que, selon le plan de réforme postale, le ministère ne se contenterait pas d’une privatisation de 20% et a l’intention de donner 100% de la société à des mains privées. Comme ce sont aussi des entreprises privées qui font régner un monopole sur les secteurs de l’alimentation, verticalement du producteur aux chaînes de supermarché, bonjour les risques de dégâts.
Cette privatisation devrait entraîner le licenciement de centaines d’employés de la société des postes. Bon. Tous les guichets ne sont déjà pas occupés. Les députés craignent que certains bureaux éloignés, en périphérie des villes n’en pâtissent, car ils ne seront pas rentables pour une entreprise privée d’y maintenir des succursales, et les prix des services y seraient plus élevés que dans les grandes villes. C’est la critique récurrente à laquelle il est facile de remédier par la loi, en imposant une présence géographique par x milliers d’habitants.
On ne sait pas si la qualité du service va progresser – un courrier peut mettre 3 semaines à arriver des Etats-Unis – mais les prix, eux, vont augmenter. Le directeur général du ministère a répondu que l’augmentation des prix n’affectera pas le consommateur individuel, mais les grandes entreprises qui font du mass mailing.
Le chef de la Commission économique, Michael Biton, a exigé que la réforme soit menée de manière à ce que le consommateur individuel de la périphérie ne soit pas lésé. Exiger c’est bien, quand on possède les moyens de pressions pour l’imposer, ou les arguments pour convaincre.
Le projet de loi examiné par la commission a été élaboré en tenant compte des recommandations de la commission Rosen visant à ouvrir le secteur postal à la concurrence et à réformer le département des colis outre-mer. Sont-ce des promesses creuses ?
C’est ce que pensent les entreprises privées.
Les représentants des sociétés d’expédition privées ont critiqué le projet de loi, soulignant que la société postale fonctionne toujours comme un monopole. L’un d’eux a proposé d’ouvrir les centres de distribution du courrier à toutes les entreprises et de lever progressivement le contrôle des prix par le gouvernement.
Ce qui est certain, c’est que ne pas tenir compte des changements sociétaux et continuer à faire fonctionner le service du courrier comme si les gens communiquaient avec du papier et une enveloppe est totalement crétin.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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