Meir Ben Hayoun, représentant francophone du parti Otzma yehoudit, réagit aux propos de Don Zerah

Itamar Ben Gvir

Meir Ben Hayoun réagit aux propos du haut fonctionnaire français Dov Zerah, qui a manqué de mesure concernant le ministre de la Sécurité nationale israélienne, Itamar Ben Gvir.

Je me nomme Meir Ben Hayoun, depuis 44 ans en Israël, représentant francophone du parti Otzma yehoudit, dont la tête de liste est le Ministre de la Sécurité nationale, mon ami Itamar Ben Gvir.

Sa personne que vous avez froissée indûment par le terme « extrémiste » qui vous dispense de toute démonstration, rassurez-vous tout de suite : ce n’est pas par courroux que cette missive vous est adressée.

J’ai hésité à réagir à votre dernier article, mais permettez-moi la réflexion qui suivra et je crois que vous aurez la sagesse de l’humilité pour la recevoir.

Vous ne connaissez pas, ou alors que très partiellement, les Israéliens pour affirmer, je vous cite : « Mais les Israéliens sont descendus en très grand nombre dans la rue et n’ont pas tardé à prévenir le gouvernement qu’ils n’hésiteraient pas à s’opposer à d’éventuelles atteintes à la démocratie. »

Ou alors « Quelles que soient les critiques adressées à leur système judiciaire, les Israéliens y tiennent, car ils considèrent que les juges – et surtout la Cour suprême – s’inscrivent dans la tradition juive du Prophète, qui n’hésitait pas à réprimander le roi, à lui donner des leçons de morale. »

Probablement sans que cela fut votre intention, vous avez piétiné la Tradition des prophètes si c’est pour qualifier ce qui par essence est impur et génère systématiquement de flagrants dénis de justice en Israël, des obstructions caractérisées aux institutions nous représentant légitimement et nous protégeant, et par conséquent, ce qui engendre des tragédies au sens propre du terme.

On ne peut donc vous en faire grief, car en temps réel ce qui se passe ici, les transitions radicales au quotidien, cela exige de passer plusieurs heures par jour pour les suivre. Matériellement parlant, là où vous trouvez, vous n’êtes pas en mesure de le faire.

Sauver la démocratie en Israël ? Parlons-en

Un exemple de l’instant parmi des dizaines d’autres pour prendre le baromètre de notre quotidien israélien que même des personnes de l’étranger comme vous censées connaître Israël ne sont pas conscientes.

La conseillère juridique du gouvernement Gali Miara Barhav, on devrait dire la « consiliere » dans l’acception sicilienne du terme, a interdit au Premier ministre Netanyahou de se mêler, et même d’évoquer la réforme judiciaire aussi bien en Israël qu’à l’étranger. Conflit d’intérêts est le prétexte invoqué. Vous qui êtes intime des arcanes du pouvoir en France, imagineriez-vous un conseiller juridique, voire même le Conseil d’Etat, interdire à un président de la République en exercice d’évoquer sur la scène publique certains sujets, même s’il était en indélicatesse dans des affaires de justice?

Cette fausse blonde de conseillère juridique a également interdit à Madame Galit Dystel Atbériane, la Ministre de l’Information, de consacrer la moindre ressource de son ministère pourtant chargé de cela, à informer sur cette réforme.

La Ministre Galit Dystel Atbériane aux discours acérés dans un hébreu parfait est écrivain. Elle a été de gauche. C’est une intellectuelle issue de ce qu’on appelle le second Israël, d’une famille humble de l’Alyah des pays de l’univers de l’islam. Comme tout citoyen lambda, ses messages sur la réforme, elle ne peut les diffuser qu’à partir de son téléphone portable personnel. Imagineriez-vous un ministre en France ou dans n’importe quel pays de l’UE, à qui des contingences de ce type seraient imposées ? C’est tellement absurde que vous vous demandez si je ne fabule pas. Lisez la presse israélienne Dov si vous savez la lire. C’est on ne peut plus authentique !

Mais ce n’est pas tout. A l’étranger on ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe en Israël avec cette réforme et la désinformation en procédant sert de levier une fois de plus à la délégitimation d’Israël. Or la susmentionnée consiliere Gali Miara Barhav passant par-dessus de la tête du Ministre des Affaires étrangères, a strictement interdit aux ambassadeurs et personnels diplomatiques d’Israël de parler de cette réforme et d’en expliquer les tenants et aboutissants.

A nous, la vaste majorité des Juifs d’Israël généralement massifiés et transparents, dont votre réflexion aussi a commis l’écueil d’en faire abstraction, nous qui avons voté en connaissance de cause pour le Gouvernement actuel, dont le dirigeant est Binyamin fils de Bentsion et de Tsila Netanyahou.

Bien que viscéralement attachés à la démocratie, à savoir le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple selon la formule consacrée du Président Abraham Lincoln à son discours sur le champ de bataille de Gettysbug en 1963, on nous assimile à des primates, à des parasites ignorants et superstitieux ayant la « faiblesse » de croire dans le Dieu d’Israël, nous convaincus que la Terre d’Israël libérée en 1948 et en 1967 est notre patrie en légitimité absolue, en tant que Terre liée à son peuple ; nous qui adhérons sans réserve aux objets de foi juifs quelque que soit notre niveau de pratique, et confiants dans le processus messianique dont nous sommes les contemporains jusqu’à la construction du Beit Hamikdash sur le Mont du Temple, et dans la venue imminente du Messie Fils de David, amen, un constat s’impose à nous dans toute sa brutalité et dans toute sa violence :

Notre Etat, l’Etat juif, est l’otage de décisions arbitraires et surtout illégales et illégitimes des duces non élus de la junte juridique.

Cordial Shalom et avec amour d’Israël,

Meir Ben Hayoun

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