En septembre 2021, la branche internationale du port de Shanghai a ouvert un terminal à conteneurs automatisé à Haïfa, le principal port d’Israël, d’une capacité annuelle d’un million de navires. Cet investissement d’environ un milliard d’euros garantit à la Chine l’exploitation de ce terminal pendant vingt-cinq ans. Les deux dynamiques des Accords d’Abraham et des « Routes de la Soie » semblent alors converger.
La normalisation israélo-arabe, lancée en septembre 2020 suite aux initiatives du président Trump entre les Émirats arabes unis et Bahreïn, semble alors destinée à s’étendre à l’Arabie saoudite, qui trouverait à Haïfa le débouché naturel de ses échanges avec la Méditerranée. Hélas, Joe Biden est arrivé entre-temps et a renoué la politique pro-Iran de Barack Obama.
Quant à l’initiative « ceinture et route » (de la soie), impulsée par Pékin en 2013, elle repose au Moyen-Orient sur des investissements massifs dans des ports situés en Arabie saoudite, à Oman et en Égypte, système dont l’implantation en Israël fournit le volet occidental.
Or, c’est l’Inde qui vient de supplanter la Chine dans cette épreuve de force stratégique pour le plus grand port d’Israël. Et contrairement à Pékin, l’Inde n’a pas d’objectifs suprémacistes et ne cherche pas à dominer le monde.
Le « bloc indo-abrahamique »
Les Etats-Unis, qui allouent chaque année environ 4 milliards de dollars d’aide militaire à Israël, ont très mal réagi à l’implantation chinoise à Haïfa. Ils ont mis en avant les risques d’espionnage dans ce port où la VIe flotte américaine fait régulièrement escale, alors que la principale base sous-marine d’Israël se trouve à proximité.
- Dès janvier 2022, Washington fait pression pour que les entreprises chinoises ne puissent pas remporter l’appel d’offres pour l’extension du métro de Tel-Aviv (c’est finalement l’entreprise française Alstom et ses partenaires israéliens qui sont retenus).
- Six mois plus tard, le président américain Joe Biden, en visite en Israël, organise le premier sommet virtuel avec Narendra Modi, Premier ministre indien, et Mohammad Bin Zayed, président d’Israël, aux côtés du Premier ministre israélien Yair Lapid. Ce format quadripartite est appelé en anglais I2U2 en référence aux initiales des pays concernés, « I » pour Inde et Israël, « U » pour USA et les UAE (United Arab Emirates)
Les commentateurs indiens, eux, préfèrent parler d’un » bloc indo-abrahamique « , visant à intégrer l’Inde dans la dynamique des accords d’Abraham. Mohammed Bin Zayed ne peut ignorer que, malgré ses relations étroites avec Xi Jinping, une grande partie du commerce actuel des Émirats se fait avec l’Inde, dont les ressortissants sont deux à trois fois plus nombreux que les Émiratis eux-mêmes dans leur propre pays.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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