Leur droite s’est desséchée et leur langue s’est attachée à leur palais (1)

Il y a eu, pour la énième fois récemment, l’attitude dénégative d’un certain nombre de nations niant tout lien entre le Mont du Temple à Jérusalem et le Peuple juif, en le qualifiant de «lieu exclusivement islamique». Il y a en permanence toutes sortes de prétextes exploités par les musulmans pour nier le droit des Juifs à habiter Jérusalem. 

Jérusalem, cité plusieurs fois millénaires, symbole de la tradition éternelle et capitale du peuple juif est perpétuellement convoitée par ses ennemis.

Les islamistes ont toujours agi ainsi et partout (voir la situation actuelle en Europe !) selon la «stratégie du coucou» en pratiquant «le parasitisme de couvée» qui consiste, dans un premier temps, à s’installer sur le territoire d’un autre peuple – les Juifs en l’occurrence -, pour prétendre ensuite les éjecter définitivement de leurs territoires et de leurs lieux saints.

C’est ce qui s’est produit en particulier sur le Mont du Temple (le mont Moriah), lieu de toutes les convoitises où les musulmans ont construit deux mosquées au VIIème et VIIIème siècle.

Le même scénario a été utilisé pour restreindre aux Juifs l’accès au «Tombeau des Patriarches» à Hévron, ainsi qu’à d’autres lieux saints du judaïsme ! Concernant l’islam, cela participe d’un «syndrome de toute-puissance» pour porter atteinte à la légitimité d’Israël, à sa souveraineté, à ses possessions, à ses symboles, à sa liberté de culte et de déplacements et donc à son existence. C’est ainsi que l’Organisation de la Conférence Islamique hallucine de s’installer à «El Kuds» (pour les musulmans), une fois «réglé» le sort d’Israël pour réaliser la «dernière prophétie».

Les musulmans ne peuvent pas se situer avec autrui autrement que dans une rivalité mimétique – c’est eux ou c’est nous, et c’est nous à leur place ! – ; dans une pulsion de remplacement, parce qu’incapables de penser une altérité ou de concevoir une coexistence pacifique avec autrui.

Les ennemis extérieurs d’Israël sont connus, de même que leurs intentions.

De ce côté, rien de nouveau sous le soleil.

Comme si cela ne suffisait pas

Pour rappel, depuis 1948 la Jordanie occupait, illégalement cela va sans dire, Jérusalem ainsi que toute la Judée et Samarie, chassant, spoliant et massacrant les Juifs qui y vivaient depuis toujours.

En juin 1967, les armées arabes attaquèrent à nouveau Israël dans le dessein de «jeter les Juifs à la mer». Elles perdirent la guerre à plates coutures et Jérusalem fut libérée et réunifiée.

Mais chose incroyable, Jérusalem jusque-là interdite aux Juifs par les musulmans est libérée et, comme s’il fallait à Israël s’amender pour ne pas s’être pas fait «jeter à la mer», Moshe Dayan, membre du Mapaï (parti de gauche), connu comme un laïc (entendez un athée) et pourtant illustre soldat assura alors au mufti de Jérusalem que l’unique site le plus sacré pour les Juifs resterait… exclusivement sous autorité musulmane… avec interdiction pour les Juifs d’y venir, ne serait-ce pour y prier !

Certes, tous les Juifs religieux, pour des raisons mystiques, ne veulent pas «fouler» le Har Habayit. Mais c’est une autre question que nous ne développerons pas ici.

Ce lieu majeur sacré du judaïsme, le Temple de Jérusalem considéré comme un élément central du patrimoine spirituel et national juif par les Pères fondateurs s’est alors, par la magie de la pensée islamique,transformé en «Esplanade des Mosquées» et décrété comme le «troisième lieu saint de l’Islam» avec la bénédiction du pouvoir politique israélien.

A ce moment-là M. Dayan, ministre de la Défense, déclara : «nous ne sommes pas venus pour conquérir les lieux saints des autres ou restreindre leurs droits religieux, mais pour assurer l’intégrité de la ville et y vivre avec d’autres dans la fraternité»… mais en renonçant à la souveraineté israélienne sur ce lieu et en restreignant les droits religieux des Juifs à venir sur le Mont du Temple. Très vite, le ministère des Cultes israélien fut dessaisi de sa compétence sur le ce site par M. Dayan. Le même scénario s’est répété pour Hébron.

Imagine-t-on pareilles restrictions sur ce site à l’encontre des musulmans, ou des chrétiens sur l’Eglise du saint Sépulcre ou sur d’autres lieux de leur culte ?!

On pourrait pourtant imaginer que les lieux saints, en Israël, qui sont des motifs de vénération pour les Juifs attachés à leurs symboles, mobilisent pour leur défense non seulement les déistes, les croyants et pratiquants de toutes les obédiences juives, tout autant que les athées, les agnostiques, etc., comme cela se fait pour d’autres lieux de culte étrangers au judaïsme. Il n’en est rien.

Notons que depuis 1967, les gouvernements successifs de gauche comme ceux de droite souffrant d’un «complexe de gauche», ont entériné de manière insane cet état de fait discriminatoire décrétant ces sanctuaires juifs «zones de non-droits de culte» pour les Juifs, ajoutant à leur encontre des territoires interdits de résider.

Cette politique initiée par Dayan perdure avec les conséquences que l’on sait : Le Waqf jordanien, «récompensé», devient maître des lieux sur le Mont du Temple et les visiteurs israéliens qui s’y rendent subissent vexations et restrictions de mouvements par les gardiens du Waqf aidés par des militants islamistes avec le concours zélé de la police israélienne !

Cette situation perdure d’autant plus qu’elle a été encouragée et entérinée par la grâce négative des accords funestes d’Oslo en 1993, avec le concours de politiciens de gauche souvent athéistes militants en Israël et du soutien d’«alter-juifs» et autres de «juifs de métaphore» à l’étranger.

Il s’est ainsi développé ce qui s’apparente à une quasi-persécution idéologique, comme une sorte de «théocide» contre les Juifs pratiquants, tel que cela s’est pratiqué contre les Juifs dans l’ex-URSS par des juifs bolchéviques déjudaïsés, où Staline (comme Hitler !) «déclarait la guerre à Dieu» parce que cela menaçait le «matérialisme dialectique» !

C’est ainsi qu’est apparu en Israël depuis quelques décennies dans les marges de la société, une sorte d’idéologie de la haine des origines judaïques et d’identification à l’ennemi sous la forme de réactions d’hostilité à l’encontre des croyants juifs et défenseurs sionistes de leur terre.

A l’inverse, les croyants musulmans et chrétiens ne subissent, heureusement, pas cet ostracisme et peuvent pratiquer leur culte librement en Israël.

Cette haine délirante peut aller jusqu’à vouloir l’annihilation par néantisation et la mise au ban des siens. Elle agit comme une force de destruction, de désintégration en passant par la déconstruction de ce qui constitue les identités nationales dans une culture à dérive totalitaire d’instinct de mort.

Comme si cela ne suffisait pas, avec le renfort de la «Cancel culture» et du «wokisme» désormais installés jusque dans ce gouvernement, c’est un magma de haines antisociales, anti-culturelles, anti-identitaires, de «théorie du genre» et autres dérives trans-humanistes, ce tout participant à une rétrogradation morale, à une banalisation des perversions qui déferlent désormais sur les sociétés postmodernes y compris en Israël – en s’attaquant aux références collectives et à tout ce qui constitue le système de valeurs d’une société et sert de support à l’identité des individus.

On ne se hait jamais aussi bien qu’entre identiques !

Quelques illustrations récentes en Israël :

Cette dérive haineuse conduit à la haine de sa culture et à ce qui constitue l’identité de la nation juive. Faut-il y voir, chez certains, comme une fatigue d’être soi-juif, sujet d’un peuple qui s’intéresse et ne vit que pour le sens, pour l’interrogation permanente et infinie … et pour sa survie ?

Il s’est installé dans les marges en Israël, au mieux une ignorance ou une indifférence à l’égard de ce qui se réfère à la culture juive et au pire, une détestation et une haine des origines qui s’est propagée parmi les prétendues «élites» intellectuelles, médiatiques, politiques (souvent liées entre-elles) et à l’égard de tout ce qui touche de près ou de loin à Israël et à ses symboles : la haine des origines et en particulier de Jérusalem comme référence majeure du judaïsme en est le principal symptôme qui doit agir inconsciemment chez certains comme un empêchement à se défaire de leur héritage juif transmis par la chaîne des générations depuis les Patriarches, pour fantasmer être un «individu comme les autres», dans «un pays comme les autres» en refusant d’assumer le destin collectif de l’Etat juif et son droit à l’existence.

La société israélienne à l’épreuve de ses démons intérieurs risque de se trouver piégée dans un ensemble de contradictions qui, poussées à leur paroxysme, constitueraient des pathologies spécifiques sous l’aspect d’attitudes autodestructrices, masochistes, voire suicidaires.

Une société juive et démocratique comme Israël qui doit faire face à la guerre permanente que ses ennemis lui imposent à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, serait une société qui aurait perdu tout instinct de survie et le sens de la défense de ses libertés fondamentales et de la protection de ses citoyens si elle ne réagissait pas face à ces dangers.

Nous sommes certes éloignés du triomphe de la raison. Mais le peuple juif a déjà surmonté d’autres épreuves, il surmontera celles-là aussi.

© Schlomo Goren pour Israël 24/7.org. Diplômé en sociologie, en Sciences de l’Education et en psychologie. A exercé de nombreuses années en France comme Intervenant indépendant dans tous les secteurs (éducatifs, prisons, psychiatrie, etc.) sur les problèmes de violence.

Illustrations :

  1. (Psaume 137-5) : «Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens pas de toi, si je ne fais pas de Jérusalem le principal sujet de ma joie !»
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