L’étrange silence du ministère de la Santé de Gaza

Armes découvertes dans l'hôpital Shifa de Gaza, le 14 novembre 2023

Comment ? Silencieux, ce ministère ? Mais il n’arrête pas d’appeler l’attention du monde sur les « crimes » commis par ces barbares de sionistes, soulignant le nombre des victimes civiles – dont de nombreux enfants – et s’indignant des atteintes répétées au « droit humanitaire. »

Ces accusations sont reprises telles-quelles par la plupart des médias qui ne cherchent pas à les vérifier.

C’est particulièrement vrai concernant les hôpitaux de Gaza : en dépit des vidéos explicites mises en ligne par l’armée israélienne, ses interventions à l’intérieur de ces établissements hospitaliers suscitent des condamnations quasi-unanimes.

On vient de le constater après la récente opération à Shifa.

Le Monde :

« L’armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux − ce que dément l’organisation islamiste − avait lancé le 18 mars ce qu’elle a décrit comme une “opération précise” à Al-Shifa. » Au terme de cette opération, « Israël faisait état de centaines de militants ayant fait de cet hôpital leur base opérationnelle, affirmant que deux cents avaient été tués lors de combats à l’intérieur des centaines d’autres s’étaient rendus. »

Le Monde préfère une nouvelle fois donner la parole au ministère de la Santé du Hamas :

« Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l’enceinte et aux abords de l’hôpital d’Al-Shifa. »

Faute de place sans doute, le quotidien n’a pas évoqué la réaction de l’administration Biden, d’ordinaire si prompte à admonester l’Etat juif s’agissant de la situation humanitaire à Gaza.

En réponse à la question d’un journaliste lors d’un point de presse le 1er avril, Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré :

« Le Hamas ne devrait pas opérer à partir d’un hôpital. Nous l’avons dit, nous l’avons dit et répété, ils mettent les civils en danger. C’est ce que nous voyons. Et nous sommes préoccupés par la façon dont le Hamas apparaît, ils semblent avoir été capables de se reconstituer dans un hôpital si rapidement… le Hamas s’est intentionnellement infiltré dans les infrastructures civiles. »

Le journaliste insistant, madame Jean-Pierre a répété sa condamnation de l’intégration du Hamas dans la population civile.

Le ministère de la Santé de Gaza, si prompt à réagir, se tait.

Inutile de se lancer dans une polémique où on risquerait de lui demander pourquoi il n’a jamais jugé bon de protester contre l’intrusion des militants du Hamas dans les hôpitaux ; contre les armes entreposées dans l’enceinte des ces établissements et jusque sous le lit des patients ; et contre la transformation de l’hôpital Shifa en base opérationnelle de l’organisation terroriste après le départ de l’armée israélienne lors de la première opération.

N’était-il donc pas au courant ? N’était-il pas en contact quotidien avec les directeurs et les personnels médicaux ? Certes, ces derniers avaient bien trop peur pour en parler, mais n’était-il pas du devoir du ministère d’intervenir pour protéger les malades ?

Hélas, il faudrait être bien naïf pour croire que les langues vont se délier – ou que les médias de l’Hexagone vont commenter, ou tout au moins faire état, des propos de la porte-parole de la Maison-Blanche.

On ne va tout de même pas se mettre à croire ce que disent les Israéliens !

© Michèle Mazel pour Israël24 7.org

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