Les victimes transparentes et l’indifférence de l’Occident

Pendant de longs jours, les yeux du monde entier ne voyaient que Paris.

Enfin, pas vraiment entier.

Les affamés du Soudan et d’ailleurs avaient d’autres préoccupations. Relevons que la Russie avait été exclue des Jeux, mais l’Iran y figurait en bonne place malgré les menaces que ses dirigeants profèrent à l’égard d’Israël. D’ailleurs, aujourd’hui encore, la France, l’Allemagne et l’Angleterre prient instamment les dirigeants de Téhéran de ne pas se lancer dans une aventure qui, à leurs dires, ne profiterait à personne. Seulement, pour les Ayatollahs, se venger est une obligation non seulement nationale mais encore religieuse. Quant au Hezbollah et au Hamas, ils sont prêts à sacrifier leurs populations pour infliger un maximum de dommages à l’État juif. Après tout, c’est ce dernier qui sera condamné comme toujours.

Les médias continuent à accepter les chiffres de victimes fournis par le Hamas, et le président Macron vient de s’indigner d’un soi-disant massacre qui n’avait pas eu lieu. On n’a pas dû lui expliquer que les terroristes se cachaient de préférence dans les hôpitaux, les écoles et les mosquées.

Comme d’habitude, personne n’évoque les victimes israéliennes, même lorsqu’il s’agit d’enfants.

Alors rappelons – qui se souvient en effet – que le 7 octobre, 53 jeunes et très jeunes enfants furent massacrés ; 36 autres furent pris en otages. 34 d’entre eux ont été remis en liberté lors du premier échange, mais le sort des plus petits, Ariel Bibas et son petit frère Kfir, est toujours incertain. Le papa, kidnappé avec eux, serait mort. S’ils sont encore en vie, Kfir a « fêté » son premier anniversaire et Ariel son cinquième dans les geôles de l’organisation terroriste. La famille est sans nouvelles. Beaucoup d’indices laissent à croire qu’ils n’ont pas survécu, mais si c’est le cas, le Hamas compte bien se servir de leurs dépouilles comme monnaie d’échange.

Ce qui appelle deux remarques.

  1. La Croix-Rouge n’a jamais rendu visite aux otages, ne s’est jamais assurée de leur santé et des conditions dans lesquelles ils sont détenus. En a-t-elle jamais fait la demande ? Et si elle l’a fait et s’est heurtée à un refus, où sont les protestations de la Croix-Rouge internationale, de l’Organisation des Nations Unies et de son Secrétaire Général ?
  2. La seconde remarque concerne ce qu’il faut bien appeler le trafic des cadavres. Les « militants » du Hamas enterrent les otages assassinés en pleine terre, sans cercueil et sans linceul, et bien entendu sans marqueur. On imagine dans quel état se trouvent les corps que le Hamas compte bien marchander chèrement. Où est l’indignation ? Où sont les condamnations ? Pas une ligne, pas un mot dans les médias qui fustigent chaque jour Israël. Pas de chef d’État, pas d’autorité morale pour élever la voix. À vrai dire, n’éprouvant pas le besoin de s’exprimer sur les tortures et les sévices sexuels infligés aux otages encore en vie, ils ne voient guère l’utilité de se préoccuper des morts.

Quant au droit universel, au droit de la guerre, ce sont là des notions qui ne s’appliquent que concernant l’État juif.

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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