A 7h30 ce mercredi 2 octobre, 62% des bulletins ont été comptés, et il n’y a pas, pour l’instant, de changement négatif dans le nombre de sièges du bloc de droite. Il pourrait même en gagner 2 de plus car les partis Meretz, Balad et Ra’am oscillent autour du pourcentage de blocage. Le taux de participation a été de 71.3%.
A environ 62% des votes dépouillés voici quels étaient les résultats (ils ont évolué depuis, nous vous les indiquerons au fur et à mesure que nous les recevons) :
Par région géographique :
Pour le moment, selon Maariv :
- Likoud – 33
- Sionisme religieux – 14
- Shas – 12
- Judaïsme de la Torah – 10
- Soit 69 sièges.
- Yesh Atid – 25
- Le Camp d’Etat – 12
- Yisraël Beitenou – 5
- Havoda – 4
- Meretz – 3
- Soit 47 sièges.
On parle du « bloc de droite » – c’est un raccourci, et ce n’est pas exact. Il serait plus juste de parler des partis de droite qui se rallient autour de Bibi, puisqu’en réalité, d’autres partis se situent politiquement à droite, mais ils sont devenus « tout sauf Bibi », et donc, font bloc avec la gauche. Exemple : le parti Yisrael Beitenou d’Avigdor Lieberman, un parti résolument de droite, mais laïc extrémiste.
Restons donc avec la notion de « bloc de droite » pour remarquer que les faibles résultats de Gantz – il a admis ce matin sa déception – et les très bons résultats de Ben Gvir/Smotrich vont forcer Netanyahou à former un gouvernement plus à droite que ce qu’il voudrait. Bibi a été décrit comme « de droite », voire « d’extrême droite », par la presse depuis si longtemps, qu’à force de répéter ce mensonge, il est devenu vérité pour la plupart des gens. Ce n’est pas vrai. Bibi est de centre droit, et il a formé ses coalitions avec des nuances de gauche modérée. Cette fois, il ne pourra pas.
Ce matin, les perdants sont mauvais perdants : Lapid, Meretz, Gantz, Havoda, disent tous vouloir attendre les vrais résultats avant de s’avouer vaincu. Ne nous mentons pas : si Netanyahou était à leur place, il dirait la même chose : la politique fait partie de notre vie, mais c’est sale.
Les premières conclusions à tirer de ces élections, avec un taux de participation historique qui s’est confirmé tout au long de la journée sont les suivantes :
- Le gouvernement de coalition a été un échec aux yeux des Israéliens. Des sondages nous dirons rapidement ce que les Israéliens ont le moins apprécié dans le gouvernement Lapid, et sans me servir d’une boule de cristal, je peux supposer que l’économie, la sécurité, les ronds de jambe au camp arabe, la façon dont les accords avec le Liban ont été exclus du processus démocratique seront hauts dans les causes du mécontentement.
- Malgré le travail de diabolisation intense effectué par les médias contre Ben Gvir, qui ont opéré comme des militants de gauche et non comme des journalistes, les Israéliens ne se sont pas laissé berner, et ils ont accordé une victoire solide au leader d’Otzma Yehudit.
- Seuls les sondages de la chaîne 14 – une chaîne accusée d’être bibiste – qui donnait 62 sièges au bloc de Netanyahou – ont annoncé le gagnant, et ils étaient encore en dessous de la réalité. Tous les autres se sont trompé – ou nous ont trompé, c’est vous qui décidez.
- Il n’y a pas de place en Israël pour les idées socialistes (de nombreux Français qui ont fait leur Alyah seront déçus), les idées progressives et d’extrême gauche, représentées par le Meretz et Havoda, et contrairement aux pays occidentaux, et surtout aux Etats-Unis, où ils poussent constamment la société vers plus d’extrémisme, la gauche israélienne est de plus en plus marginalisée – alors qu’elle tient les médias, l’académie, l’Education, les universités, le monde des Arts, la littérature, la direction de Tsahal et des organisme chargés de la sécurité, et cerise sur le schtrudel, la Haute cour de justice et les organes chargés de choisir les hauts fonctionnaires.
Les grands gagnants de cette élection : le judaïsme traditionnel.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org