Israël, rappellent dirigeants politiques et militaires d’une même voix, a dû se battre sur sept fronts à la fois depuis le début de la confrontation déclenchée par les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023. Le mouvement terroriste à Gaza ; le Hezbollah au Liban ; la Syrie ; les Houthis au Yémen, l’Iran – et la Judée Samarie où Hamas et Jihad multiplient les tentatives d’attentat.
L’État hébreu a payé un lourd tribut en vies humaines et en destructions au cours des deux dernières années. Certains de ces fronts sont aujourd’hui plus actifs que d’autres, mais tous nécessitent une vigilance sans faille et la mobilisation d’importants moyens.
Mais il y a aussi les « pompiers pyromanes », les médiateurs qui ont amené les parties au cessez-le-feu sous l’égide de Trump.
- Le Qatar, par exemple : pays qui a financé la construction des tunnels et l’industrie militaire du Hamas, et qui offre toujours son hospitalité aux dirigeants du mouvement. Nous y reviendrons.
- Il y a la Turquie, qui, après avoir obtenu des États-Unis les F-35 dont elle rêvait pour prix de sa « médiation », [NDLR le Congrès américain a signifié son opposition. Des législateurs bipartisans, soutenus par des lobbies pro-israéliens, grecs et arméniens, bloquent toute vente via des amendements à la loi d’autorisation de la défense nationale (NDAA) 2026.], manifeste ouvertement son hostilité à Israël, interdit le survol de son territoire par les avions israéliens, lance des mandats d’arrêt contre des personnalités israéliennes et encourage le Hamas à violer ses engagements.
- Venons-en maintenant à l’Égypte, pays qui a signé un accord de paix avec l’État juif il y a bientôt un demi-siècle. C’est pourtant à partir du territoire égyptien que des centaines de drones sont lancés par-delà la frontière. Des drones de plus en plus sophistiqués, capables d’emporter jusqu’à quatre-vingts kilos de charge.
Les uns transportent de l’argent ou de la drogue ; les autres, les plus nombreux, des armes : pistolets, mitraillettes et explosifs. À chaque fois, forces de l’ordre et bédouins font concurrence de rapidité pour venir récupérer la cargaison ; trop souvent, elle échappe à la police ou à l’armée, et vient alimenter le terrorisme ou le grand banditisme.
Le gouvernement israélien vient de prendre la décision d’ordonner à l’armée d’abattre les drones dès leur apparition. Mais de ce même territoire égyptien, de semblables drones traversent la frontière avec la bande de Gaza, porteurs d’armes que le Hamas va tourner contre les soldats de Tsahal.
Curieusement, l’Égypte, dont les services de sécurité et d’information ont une grande réputation d’efficacité, ne peut ignorer l’ampleur du phénomène, mais ne cherche pas à mettre fin à ces attaques délibérées. Israël ne proteste pas ouvertement pour ne pas envenimer davantage ses relations avec Le Caire, qui ne lui a pas ménagé ses critiques tout au long du conflit.
Au fait, qui finance ces drones et leurs charges ? On a tendance à montrer du doigt le Qatar… mais le petit émirat, placé sous la protection des États-Unis, est devenu intouchable. Les États-Unis, ce joker qui vient brouiller les pistes en imposant avec plus ou moins de succès ses volontés aux uns et aux autres.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.
