Les Anglo-Saxons sont-ils une des dix tribus perdues d’Israël ? Des Britanniques, dont la reine Victoria, le pensent

Initialement publié le 20 septembre 2022 @ 10h14

Les Windsor, qui tenaient peut-être compte de l’idée que les Britanniques descendraient d’une tribu juive perdue, ont fait circoncire leurs fils, ce qui était inhabituel à l’époque.

La pratique, chez les membres de la famille royale britannique, précède d’au moins un siècle la croyance que la circoncision peut être médicalement bénéfique.

Mais d’où vient cette relation ? Les Anglo-Saxons sont-ils une des dix tribus perdues d’Israël ? La famille royale descend-elle du roi David ?

Plus de 150 livres et brochures traitent du sujet, montrant une activité considérable dans la propagation de cette théorie, l’affirmation étant que la nation britannique et les États-Unis d’Amérique sont les descendants des “dix tribus” formant le royaume d’Israël, et qui ont été, en grand nombre, déportés en Assyrie en 721 avant Jésus-Christ.

La croyance, parmi les nations chrétiennes, que les premiers peuples européens et les tribus britanniques sont les descendants directs des dix tribus perdues remonte au moins au XVIe siècle. Ses principes ont été utilisés, entre autres, pour justifier le départ de l’Angleterre de l’église catholique au Vatican. Les adeptes de ce culte étaient appelés les “Israélites britanniques”.

Le symbole des Israélites britanniques

Mais les chrétiens ne furent pas les seuls à s’intéresser aux tribus perdues.

En 1644, le rabbin d’Amsterdam, Menashe Ben Israël, fils de juifs portugais de Hollande, pense que les indigènes d’Amérique du Sud sont eux aussi des descendants des tribus perdues. Menashe Ben Israël est arrivé à ces conclusions à la suite de sa rencontre avec un juif apostat d’Espagne nommé Aharon Levi (Antonio de Montezinos) qui était revenu des forêts tropicales des montagnes de la Cordillère dans la région de Quito en Équateur, où il prétendait avoir rencontré une des tribus perdues. Quelque quatre ans plus tard, le rabbin Ben Israël publia son livre “Mikveh Yisrael” dans lequel il présenta l’histoire d’Aharon Levi en avant-propos sous le titre “What Befell Aharon Levi the Spaniard”.

Les prétendues preuves avancées par les partisans de cette théorie

La British Israel World Federation fait une distinction entre le royaume de Juda du sud et le royaume d’Israël du nord. Elle affirme que les exilés du royaume d’Israël en Assyrie en 722 avant JC et la majorité des exilés du royaume de Juda en Babylonie ne sont pas retournés dans leur lieu de naissance, mais se sont rendus en Europe séparément, à quelque cent trente ans d’intervalle. Seul un petit nombre d’exilés du royaume de Juda sont retournés dans leur patrie après l’exil babylonien, où ils ont contribué à la construction du second temple. Ils sont les ancêtres du peuple juif. En revanche, les tribus d’Israël, également connues sous le nom de “fils d’Isaac”, ont erré en Europe et sont devenues les tribus saxonnes.

Et voici leur preuve linguistique et entomologique : Son of Isaac > Isaac’son > Sacs-son > Saxon. Sauf que rien ne permet d’abandonner la lettre I de Isaac !

Une autre explication affirme que selon les textes, “Israël sera une nation invincible. Aucune arme formée contre toi ne peut prospérer” (Ésaïe 54:17). Ne crains pas (Israël), car je suis avec toi, ne t’effraie pas, car je suis ton Dieu. Je te fortifierai, je te secourrai, je te soutiendrai” (Ésaïe 41:10).

Parce que les Britanniques ont été uniformément victorieux, disent les défenseurs de l’idée, les écritures ci-dessus prouvent que la race britannique est l’une des dix tribus perdues.

Leurs experts citent la défaite de l’Armada espagnole et la victoire de Waterloo.

Ils ont juste un petit peu oublié que les Saxons ont été subjugués par les Danois et les Normands, que les Anglais ont été chassés de France par Jeanne d’Arc, qu’il ont perdu leurs colonies américaines, en Inde, et ont été expulsé de Palestine par les juifs !

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

Sources :

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