Le voyage de Mr. Mahmoud Abbas chez son ami Vladimir Poutine

Le soutien indéfectible des Palestiniens est sans doute source de grand réconfort pour le président russe en ce moment difficile.

Cent quarante-trois des 193 membres de l’Assemblée Générale des Nations Unies viennent de condamner fermement l’annexion de provinces ukrainiennes par le maître du Kremlin. Il ne s’est trouvé que cinq pays pour voter contre – la Biélorussie, la Corée du nord, le Nicaragua, la Syrie et bien évidemment la Russie. Les 35 autres, et notamment l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine ainsi que l’Iran se sont abstenus. On remarquera tout de même qu’ils représentent plus de la moitié de la population du globe.

Bien sûr, l’Autorité palestinienne n’a pas grand-chose à contribuer à l’effort de guerre du grand ami russe. Il faut pourtant souligner le courage de son président, qui bien que largement dépendant de l’aide occidentale, et notamment de celle de l’Union européenne, n’a pas hésité à prendre une position contraire à la leur. Question de principe ? Nostalgie des jours heureux coulés par le jeune étudiant Abbas à l’université Lumumba de Moscou, où il a rédigé en 1982 une thèse retentissante « L’autre côté : la relation secrète entre nazisme et sionisme 1933-1945 » ? Il y « explique » qu’Adolf Eichmann a été kidnappé et exécuté parce qu’il s’apprêtait à révéler cette vérité dans une interview au magazine Life.

Traduit en arabe en 1984, l’ouvrage est toujours référencé sur les sites de l’Autorité. L’Occident – et notamment l’Union européenne – se montre indulgent pour cette erreur de jeunesse. Le vieux leader n’a -t-il pas pu déclarer le 17 août 2022 devant un chancelier allemand trop abasourdi pour répliquer, qu’Israël avait « perpétré 50 Holocaustes » ?

Quoi d’étonnant alors, de l’entendre affirmer à la réunion d’Astana où il s’est rendu à l’invitation de son vieil ami Vladimir que « les Palestiniens ne font pas confiance aux Etats Unis », avant de se déclarer « satisfait du soutien de la Russie aux Palestiniens. »

Il s’est permis d’ajouter une petite phrase qui a fait bondir le président Joe Biden et l’administration américaine :

«La Russie défend la justice et le droit international et cela nous suffit.»

Enfin « bondir » n’exagère rien :

« Nous avons été profondément déçus d’entendre les remarques du Président Abbas au Président Poutine. La Russie ne défend PAS la justice et le droit international, comme en témoigne le vote d’hier à l’Assemblée générale de l’ONU », a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

Gageons que le vieux leader n’en a pas dormi de la nuit.

Il faut dire que les médias n’ont pas vraiment bougé. Leur inébranlable sympathie pour « la cause palestinienne », malgré la corruption du régime de Ramallah, l’incitation permanente contre les Juifs et Israël, l’infamant salaire si généreusement versé aux terroristes ayant le sang de civils innocents sur les mains, peut rendre perplexe.

Comme cet étonnant soutien au mouvement BDS qui délégitimise l’Etat juif, et appelle à sa destruction pour établir sur ses ruines un Etat palestinien où les survivants juifs devraient réapprendre à vivre en dhimmis.

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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