Le ventre mou de la démocratie israélienne aux prises avec ses ennemis intérieurs

En faisant parfois preuve de faiblesse, l’État d’Israël – du fait de ses dirigeants politiques – se piège lui-même dès lors que des provocations poussées à leur paroxysme par des ennemis de l’intérieur de l’Etat s’affichent comme tels en visant à subvertir ses institutions pour tester sa réactivité. Le système démocratique permet presque tout, mais tout ne doit pas être permis lorsque cela procède d’une banalisation des conduites perverses et séditieuses visant la sécurité et l’intégrité de l’Etat d’Israël et de ses citoyens.

Que penser de tout cela ?

Parmi les nombreux exemples que l’on peut citer pour illustrer cette stratégie subversive, il y a eu le cas de Haneen Zoabi (ex-députée arabe du parti nationaliste arabe Balad) qui faisait ouvertement l’apologie du terrorisme islamiste contre l’Etat juif depuis l’enceinte de la Knesset.

Cette personne, parmi toutes se provocations, avait appelé à la dissolution de l’État d’Israël et qualifié les soldats israéliens d’ «assassins» après l’incident de la flottille turque «Mavi Marmara» en 2010 qui tentait de briser le blocus israélien de Gaza.

Encore, suite à l’enlèvement, puis l’assassinat des trois adolescents israéliens (zl) : Eyal Yifrach, Gilad Shaar et Naftali Frenkel en 2014 par des terroristes du groupe fascislamiste Hamas, Hanin Zoabi avait à nouveau provoqué un scandale en Israël pour avoir déclaré que ces barbares n’étaient pas des terroristes, mais des «résistants à l’occupation» !

Juste après, lors de la énième guerre déclenchée en 2014 par les groupes terroristes à Gaza contre les populations civiles en Israël, elle saluait une «victoire palestinienne».

À son sujet, la Knesset avait mis du temps avant d’affirmer qu’il y a une différence entre des critiques, même très virulentes, et le fait d’encourager et de légitimer les ennemis extérieurs de l’Etat d’Israël. La commission d’Éthique se décida, à rebours, à invalider sa candidature à la députation «pour cause d’apologie du terrorisme et de connivence avec les milieux terroristes.»

Il y a aussi l’exemple confondant d’Ahmed Tibi : En 1984 il devient le conseiller spécial de Y. Arafat et ce pendant 15 ans (Ce qui explique pourquoi le député Itamar Ben Gvir le gratifie à chaque occasion de «terroriste» !). En 1999, il démissionne de cette fonction pour entrer … à la Knesset comme député sur la liste arabe «Ta’al» ! Imaginons un proche d’Al Quaïda ou de l’Etat islamique siégeant à l‘Assemblée nationale en France ou au Congrès aux Etats-Unis après ses états de service dans le terrorisme … «Raq be Israël» (Seulement en Israël) !

Toujours Ahmed Tibi qui estime qu’«il y a certaines lois que les députés arabes sont dans l’obligation de ne pas respecter». Pour lui, il n’est pas question de reconnaitre Israël comme Etat Juif, Etat au sein duquel il siège comme député et compare les habitants des implantations à «des cellules cancéreuses dont il faut se débarrasser» ! Il y eut bien des initiatives pour l’empêcher de siéger, mais la Cour suprême dans le déni du réel s’y est à chaque fois opposée … au nom de la démocratie.

Lieberman avait alors déclaré qu’A. Tibi représentait un plus grand danger pour la sécurité d’Israël que le Hamas et le Djihad islamique. Mais c’était avant, aujourd’hui Lieberman siège à ses côtés dans une coalition où tout le monde fait la courte échelle à tout le monde pour se maintenir au pouvoir.

Il y a eu aussi cette fois où, lors d’une précédente Assemblée, les députés des partis arabes (Hadash-Taal et Raam-Balad) avaient quitté la salle de la Knesset pendant l’hymne national à la fin de la cérémonie de prestation de serment affirmant «se sentir étranger à tous les symboles de l’Etat d’Israël».

Tout récemment, des députés arabes manifestaient avec des drapeaux «palestiniens» qui symbolisent pour eux le projet d’éradication de l’Etat juif. Cela n’empêche pas Abu Shehadeh (lui aussi membre de la Knesset sur la Liste commune de «Balad») d’écrire sur Twitter au sujet d’une femme juive qui avait brandi un drapeau israélien sur le Mont du Temple que «cela peut conduire à une nouvelle escalade de violence» !

Et il y a cette scène de provocation inédite, récemment encore, alors qu’un député arabe assurait la présidence de la Knesset, des députés arabes conversaient en arabe par-dessus l’ensemble des députés israéliens sans qu’on les interrompe !

Certains députés arabes ne se privent ni ne se cachent pour exploiter les larges failles du système israélien et démontrent que la loyauté à l’égard de l’Oummah passe avant celle à l’égard de l’Etat d’Israël. Pour eux, faire siens les objectifs de la communauté nationale israélienne ne fait pas partie de leurs valeurs. C’est pourquoi qualifier certains députés arabes siégeant à la Knesset «d’ennemis de l’intérieur» est un truisme. Ils ne font valoir leur citoyenneté israélienne que pour en tirer avantage et se comportent comme un «cheval de Troie» en désirant ouvertement faire sécession sur des parties du territoire souverain d’Israël en refusant de se conformer aux lois du pays.

Ces députés arabes invoquent la démocratie et le droit des peuples quand cela les arrange. Car toutes ces manifestations d’hostilité affirmant explicitement un déni de l’Etat d’Israël n’ont rien à avoir avec une saine diversité d’opinions.

Bien que la Loi fondamentale israélienne interdise, en théorie, les partis qui soutiennent explicitement la guerre armée contre Israël, des lignes rouges à ne pas franchir devraient être affirmées sans hésitation. Or, chaque refus de rappeler la loi en sanctionnant en conséquence ces comportements séditieux est perçu par ses ennemis intérieurs qui savent exploiter la liberté que leur offre l’«ultra-démocratie» israélienne, comme des manifestations de faiblesse.

Ce à quoi nous assistons n’est certes pas nouveaux. Mais ces phénomènes sont accentués par une politique de faiblesse et un manque d’autorité de l’actuel gouvernement qui ne tient au pouvoir que par un fil ; ou plutôt, par une corde, celle qui soutient le pendu que constitue l’alliance avec les députés arabes composés d’islamistes et de communistes.

C’est ce qui fait de l’actuelle mandature la plus pernicieuse jamais connue pour Israël, car elle se déroule sous un gouvernement ligoté, se raccrochant à toutes les branches pour ne pas être refoulé du pouvoir aux prix de multiples concessions perçues par les arabo-musulmans comme une «dhimmi-attitude».

Une société démocratique, de surcroît dans un pays comme Israël devant faire face à une guerre permanente que ses ennemis lui imposent à l’intérieur de ses frontières qui s’interdirait de sanctionner des manifestations cherchant à lui porter atteinte, serait une société qui aurait perdu tout instinct de survie et le sens de la défense de ses libertés fondamentales et de la protection de ses citoyens.

C’est ainsi qu’une démocratie peut être parfois, pour elle-même, son plus redoutable ennemi quand elle tolère des manifestations de ses ennemis intérieurs qui visent à lui nuire en portant des attaques sournoises contre l’Etat.

Bien qu’Israël soit un Etat où tous les citoyens israéliens, quelle que soit leur religion, jouissent des mêmes droits, certains parmi les députés et citoyens arabes exploitent perversement et activement ce droit contre l’Etat d’Israël.

D’ailleurs, dans ce contexte, la rue arabe sous influence ne s’y trompe pas qui mène, depuis mai dernier, une «intifada rampante» dans certains secteurs du pays contre les Juifs, caillassant des voitures, molestant des passants, poignardant autant qu’ils le peuvent, rendant de fait des quartiers interdits aux Juifs etc., en réactivant ses vieux reflexes musulmans à l’égard des Juifs.

S’il n’existait pas de «garde-fous» mis en œuvre pour prévenir ces dérives extrêmes, nous assisterions, paradoxalement, à la capacité d’une société démocratique à générer sa propre désagrégation lorsque ses politiques réagissent de manière ambivalente, hésitante ou impuissante à se défendre face à ces prédateurs. Donnant ainsi l’impression qu’une société, parce que démocratique, serait un «ventre mou», sans défense immunitaire, sans capacité à décider des mesures radicales pour sa protection.

Selon le proverbe (que l’on dit arabe) il est dit que «Si tu es lion, ils sont agneaux, mais si tu es agneau, ils sont lions.» Bernard Lewis, l’un des meilleurs connaisseurs de l’ethno-culture du monde arabo-islamique avait signalé que tout est rapport de forces en Orient. Et que faire preuve de mansuétude est aussitôt interprété comme une manifestation de faiblesse aussitôt exploitée.

Ainsi, sauf à vivre dans un monde fantasmagorique – et certains à l’évidence s’y croient – dans le déni des réalités violentes et à se croire déjà dans un monde meilleur où nous n’aurions plus besoin de frontières et où n’aurions plus d’ennemis, perdre de vue que nous vivons encore et toujours dans un monde cruel et dangereux est de l’ordre du suicidaire. La démocratie n’est pas, ne peut pas être et ne doit pas être un système sociétal sans limite, sans défense immunitaire, sans interdit fondamentaux où tout est possible sans que les intérêts vitaux de la société ne soient ardemment défendus.

© Schlomo Goren pour Israël 24/7.org. Diplômé en sociologie, en Sciences de l’Education et en psychologie. A exercé de nombreuses années en France comme Intervenant indépendant dans tous les secteurs (éducatifs, prisons, psychiatrie, etc.) sur les problèmes de violence.

Quitter la version mobile