Tout comme les mauvais perdants, l’Iran s’est d’abord laissé emporter par ses instincts belliqueux et irréfléchis. La colère, l’insulte, l’affront, la façade qu’il faut vaille que vaille sauver, la dignité, le prestige… et comment accepter cette raclée médiatique lors de l’élimination d’Ismaël Haniyeh sur le sol iranien par ce « chiffon » appelé Israël ? En vérité, les Mollahs n’ont que faire de Haniyeh, ce qui compte pour eux c’est une cause, un prétexte et un argument qui rempliraient les poumons d’une population asservie, affamée, mais sans doute antisémite et violente.
Le sang n’a fait (prétendument) qu’un tour chez les Mollahs iraniens, lorsque la nouvelle s’était étalée sur tous les journaux. Israël – État miniature que le géant iranien peut en quelques minutes effacer de la mappemonde. Vraiment ?
Beaucoup d’éléments ont amené les Mollahs iraniens à déclarer à qui veut bien l’entendre, qu’Israël sera attaqué et puni comme il se doit par l’Iran lui-même en collaboration avec sa coalition de proxys – et l’Iran en possède au Liban, en Syrie, au Yémen, en Iraq, en Israël, le Hamas, l’OLP et surtout au sein de tous les pays musulmans haineux d’Israël – et il y en a à la pelle.
Pourtant, on le sent hésiter, il temporise, baisse le ton, réduit l’attaque à une simple campagne, qui à l’origine devait anéantir toutes les infrastructures israéliennes et le ramener à l’âge de la pierre, l’effacer de la face du globe… et savez-vous pourquoi ?
La population israélienne est habituée aux guerres et s’est depuis son existence préparée afin de minimiser les dégâts de toute attaque de toute envergure pour parer à la série de conflagrations dont elle est périodiquement objet. Ses habitations sont en général équipées d’abris, son arsenal inclut aussi des armes pour prévenir des attaques de roquettes et les anéantir au vol. Les petits Israéliens comme les grands sont entraînés et savent aussi que leurs vies en dépendent et donc maintiennent à portée de main un équipement sécuritaire, alimentaire, médical etc.
En top, Israël est connu pour posséder des services sécuritaires secrets qui lui permettent d’agir, de prévenir, de tuer dans l’œuf toute initiative ou préparation d’offensive. Ce qui fait que lors des attaques initiées par ses ennemis, ses pertes humaines sont généralement minimales.
Ce qui n’est pas le cas du Liban, de l’Iran, de la Syrie, du Yémen, de l’Iraq, du Hamas etc. Leur population ne possède ni abris sécurisés, ni une infrastructure protectrice et un arsenal dans ce domaine, et donc, toute attaque israélienne sur ces pays peut en un rien de temps causer des dégâts collatéraux immenses – La bande Gaza est une preuve indéniable tout comme l’était le Liban quelques années plus tôt, lorsque le Hezbollah s’est aventuré à défier Israël.
En outre et contre toute anticipation, les USA et une partie de l’Union européenne se sont rangés aux côtés de l’unique État menacé – Israël.
90 millions d’Iraniens contre 9 millions d’Israéliens – le ridicule ne tue pas. Israël est miniature et sa périphérie est de 22.000 km². Celle de l’Iran est de 1.649.000 km² – même pas un canton iranien.
L’apparition des porte-avions américains et leur arsenal ont apparemment refroidi les trop hâtifs Iraniens qui hurlent « Vengeance ».
« Don’t ! avait dit Joe Biden, en dépit de son animosité virulente contre le Premier ministre israélien, Bibi Netanyahu.
Il y a certaines limites morales, que personne ne peut enfreindre, mais que l’Iran fait sans sourciller. L’Iran est aussi connu pour être le champion du jeu d’échecs. Il tient le monde entier au bout de sa ligne de pêche et surtout l’enfant docile et apeuré de l’Occident : Israël qui hésite à répondre aux incessantes attaques du Hezbollah, et à celles de l’Iran, car le gendarme mondial ne lui permet rien.
Tout cet étalage de force sert à quoi au juste ? À refroidir l’Iran ? L’Occident n’a rien compris. L’Iran n’abandonnera jamais son programme qu’il soit nucléaire et/ou génocidaire envers les juifs. Et comme l’initiative et la hardiesse lui font défaut, Israël ressemble à un poisson dans un aquarium, qui peut voir le monde autour de lui, sans en avoir accès. Et c’est la source même du problème israélien. Il est contraint de tourner le dos à toutes les opportunités de se défendre et défendre sa population pour plaire au grand chef de la Maison-Blanche et à l’Occident qui s’empêtre chaque jour un peu plus.
Alors, en prix de consolation, Israël et l’Occident déclarent que les guerres n’ont de vainqueur que la désolation, la ruine, la souffrance sans aucune cuirasse de dignité et de prestige… Ils ne réussissent qu’à se convaincre eux-mêmes, alors que l’Iran rit sous cape de la bêtise occidentale et celle d’Israël qui n’ose pas le contredire. Et comme un crotale il est en position d’attaque, camouflé dans sa pèlerine d’invisibilité et de silence.
Thérèse Zrihen-Dvir