Le père d’un chahid accuse l’autorité palestinienne

Dans le cadre de la lutte incessante que mène Israël contre le terrorisme, trois nouveaux « martyrs » sont apparus au panthéon palestinien.

Bara Lahlouh, 24 ans Yusef Salah, 23 ans, et Laith Abu Srour, 24 ans.

Ils ont été tués le 17 juin lors d’un échange de tirs avec l’armée israélienne à Jénine. Selon le père de Lahlouh, son fils était membre des Brigades Al Qouds, la branche armée du Jihad islamique palestinien ; on dit aussi qu’il relevait de la branche armée du Hamas, les fameuses brigades Azzedine Al Kassem dont il aurait été l’un des commandants dans le camp de Jénine. Difficile de trancher à voir la floraison de drapeaux des diverses factions brandis par la foule lors des funérailles de ces trois « héros » : même Daesh y était représenté – ce qui a considérablement embarrassé l’Autorité palestinienne, qui a promptement fait effacer cette troublante image de ses sites officiels.

Un épisode de plus dans un conflit qui s’éternise direz-vous ? Pas tout à fait.

Parce que pour Kamal Lahlouh, le père de Bara, ce n’est pas Israël qui porte la responsabilité de la mort de son fils. Non. Dans une interview à des médias locaux, il n’a pas hésité à affirmer que c’était l’Autorité palestinienne, qui, par l’intermédiaire du Service Palestinien de Sécurité Préventive était responsable du « meurtre » de son fils.

Il s’agit de l’un des nombreux services de sécurité de l’Autorité palestinienne ; il est plus particulièrement chargé du maintien de l’ordre sur la voie publique et dans les rues palestiniennes (et donc de réprimer les manifestations) et accessoirement de neutraliser les opposants au régime. Il est souvent reproché à ce service son étroite collaboration sécuritaire avec son homologue israélien pourtant haï.

L’Autorité palestinienne se sent directement menacée par le Hamas, qui ne ménage pas ses efforts pour infiltrer les territoires palestiniens et la faire tomber ; elle craint aussi les différents mouvements jihadistes qui ont le même objectif. Il y a donc là un point de convergence avec Israël qui combat les uns et les autres. Abou Mazen a plus d’une fois menacé de suspendre cette collaboration pour protester contre telle ou telle mesure prise par Jérusalem, mais se garde bien de le faire, sachant que sa survie et celle de son régime dépendent de l’aide sécuritaire israélienne. Une réalité occultée par les médias en Occident.

Pour étayer son accusation, Kamal Lahlouh avance ce qui de son point de vue est un argument de poids : « Tous les martyrs de Jénine étaient recherchés par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne plus que par l’occupation. »

Selon lui, la sécurité préventive qui avait par le passé arrêté et interrogé son fils du fait de ses activités aurait ensuite transmis le dossier à la sécurité israélienne. Pourtant Kamal Lahlouh ne regrette pas les choix de son fils :

« Le Service de sécurité préventive a détruit mon fils, mais mon fils a choisi la voie du martyre et je lui ai dit que je respectais sa décision. La mosquée Aqsa doit être défendue, et nous sommes tous prêts à le faire. »

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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