Paris est en fête. Guirlandes et devantures richement décorées, ruissellement de lumière. Les restaurants qui proposaient d’extravagants soupers de réveillon avec cotillons affichaient complets.
Tandis qu’en France personne ne remet en question le fait que Noël est un jour férié, un peu partout à travers le pays les apôtres de la laïcité ne veulent voir ni arbres de Noël et encore moins crèches dans les lieux publics. Ils s’appuient sur la loi de 1905 alors que son but n’était pas de mettre un terme à des traditions séculaires ; d’ailleurs ce n’est que fort récemment que des recours sont présentés contre des « violations » à ses dispositions.
Ainsi, saisi par la Ligue des droits de l’Homme, le tribunal de Cergy-Pontoise a exigé, mercredi 17 décembre, le retrait d’urgence de la crèche municipale. « On pourrait en sourire mais on va simplement déplacer de cinq mètres la crèche, à l’extérieur de la mairie », annonce le maire LR de la ville.
Le 24 décembre au soir, les chaînes de télévision font une large place aux festivités de la Nativité au Vatican bien sûr, mais à Bethléhem aussi où naguère la messe de minuit était diffusée en direct.
L’événement ainsi célébré mondialement depuis des siècles, avec ses traditions, ses cantiques, ses chants traditionnels, commémore une naissance intervenue il y a un peu plus de deux mille ans dans une humble grotte de Bethléhem. En Judée.
Celle d’un petit enfant juif envoyé sur terre selon la tradition chrétienne pour effacer le péché originel. Sa vie, son message, sa mort et sa résurrection sont rapportés dans les Évangiles et les Actes des Apôtres.
Jésus est désigné comme le roi des Juifs à deux reprises au cours de sa vie terrestre : à sa naissance par les mages (Matthieu 2 : 2) et lors de son procès et de sa crucifixion (Marc 15 : 2). Palestine et Palestiniens ne figurent dans aucun de ces textes.
Seulement voilà. Selon une boutade amère, si Jésus revenait sur terre et voulait se rendre à Bethléhem il se verrait traiter de colon. C’est que dans le clash entre la vérité historique et le narratif que d’aucuns cherchent à nous imposer, avec un succès qui dépasse l’entendement, Jésus était un Palestinien.
Le premier martyre palestinien. « Jésus n’était pas seulement un Palestinien mais aussi le premier martyr islamique », « C’est Noël, l’anniversaire de notre seigneur Jésus le Messie, le premier Palestinien et le premier Shahid [martyr islamique] », a écrit un haut dirigeant palestinien et membre du Comité central du Fatah sur son compte Facebook le 24 décembre 1919, selon Palestinian Media Watch.
Et selon i24 News, un panneau publicitaire numérique installé récemment à Times Square affirmant « Jésus est palestinien » a provoqué de vives réactions parmi les touristes et passants venus célébrer les fêtes de fin d’année à New York. L’affichage, financé par l’American-Arab Anti-Discrimination Committee (Comité anti-discrimination américano-arabe – ADC), est perçu par certains comme un message clivant, jugé inapproprié dans le contexte sensible actuel et en pleine période de Noël.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.
