Le journal d’une fille de Tel Aviv – Part II

Credit maxim Hopman (free of right)

Mercredi soir, nous avons eu trois alertes à la bombe en deux heures.

J’ai quand même réussi à m’endormir, et puis insomnie à 2 heures du matin. Le président Biden est venu en Israël, le chancelier allemand aussi, et le président français va, lui aussi, se joindre à la visite prochainement. C’est que ça doit être plus grave qu’on ne le pense. 2.000 soldats américains en état d’alerte pour un éventuel déploiement, la livraison de munitions….

Vous savez, je ne suis pas rassurée quand je marche dans la rue. J’ai peur d’être au mauvais endroit au mauvais moment. N’est-ce pas ce qu’il s’est passé pour toutes ces victimes du Festival Nova ? T’es censé t’éclater, danser avec tes amis sur du son qui te fait vibrer de l’intérieur, et puis… tu meurs dans la terreur. Au mauvais endroit au mauvais moment.

Qu’est-ce qui me dit qu’une voiture ne va pas me foncer dessus, écrasant tout sur son passage, puisque ces attaques sont commises depuis quelque temps en Israël ? Pire encore, j’imagine qu’ils prennent en otage une femme dans une voiture, avec des gamins à l’arrière, et, un flingue sur la tempe, ils la forcent à conduire et à buter tout ce qui bouge. La femme, terrorisée, conduit à vive allure, en pleur. Une juive pour tuer des juifs, la perfidie, l’infamie humaine. Et puis je me dis, si le Hezbollah attaque dans le Nord, que l’armée est concentrée dans le Sud, à Gaza – alors qui protège le pays ? Les soldats, la police a mis des heures avant d’arriver dans les kibboutz. Alors, pourquoi ça n’arriverait-il pas ici ?

Les 2.000 terroristes qui se sont introduits en Israël n’ont pas tous été retrouvés.

Qu’est-ce qui nous dit qu’ils ne sont pas cachés ici et là, dans les grandes villes, attendant le bon moment pour frapper ? Armés jusqu’aux dents, avec leurs grenades et leurs mitraillettes. Nous ne sommes plus à l’abri chez nous, puisque ces terroristes pourraient s’introduire dans un immeuble et buter tout le monde. On sait maintenant que même les Mamads (chambres bunker) ne sont pas sûres, puisque les terroristes mettent le feu à l’appartement, et, enfermé dans le mamad, tu étouffes, t’es obligé d’ouvrir et BAM ! Tu te fais buter.

Il n’y a nulle part où se cacher ?

C’est ce que je me suis demandé cette nuit. Où est-ce que je pourrais me cacher ? J’ai essayé d’imaginer les meilleures planques. Ou alors, faudrait s’échapper par la fenêtre… Je me suis dit que j’aurai aimé être une yamakasi, et que c’est dommage, j’ai toujours été très nulle en gym, je n’ai aucune endurance et je ne saute pas haut. Probablement, je serais celle qu’ils buteraient en premier. Comme dans les films d’horreur. Un film d’horreur.

J’ai essayé de trouver mes atouts

J’ai toujours été super forte au tir… à la foire du trône. Vous savez, le stand avec les ballons qui bougent dans une cage derrière des barreaux ? Je les éclate tous. Il y a quelques années, j’avais pour hobbies de tirer au pistolet à bille sur des cannettes. Je les éclate toutes. Alors j’ai pensé que ça serait peut-être une bonne idée d’investir dans un pistolet à bille. Des billes de plomb, ça tue pas, mais ça fait mal si tu tires dans le visage, par exemple. Ca serait ma seule manière de me défendre et de survivre. Par contre, si je me loupe, ils me buteraient direct, c’est clair. Peut-être qu’ils me violeraient avant. Qu’ils me démembreraient. Comme ces victimes au Festival Nova.

Le monde peut nous haïr

Les juifs et non-juifs, partout dans le monde, qui soutiennent le hamas*, pardon, la « résistance palestinienne », peuvent nous traiter de tous les noms. Mais je suis sûre que le jour où ils auront ce genre de pensées, comme celles que je viens de vous décrire, le jour où ils auront peur pour leur vie, peur pour les leurs, le jour où ils se réveilleront avec un poids dans la poitrine, le poids du désespoir parce que leurs amis sont morts devant leurs yeux, le jour ou ils se réveilleront la nuit parce que leur sœur est toujours détenue par le Hamas, et qu’on ne sait pas ce qu’ils lui font subir, seulement ce jour-là, ils pourront comprendre ce que traversent les israéliens.

-« Ouais, mais attends, tu crois pas que les palestiniens ils souffrent pas, eux aussi?”

© Mel pour Israël247.org

* (je choisis de ne pas mettre de majuscule ici à ce nom propre)

Pour lire la première partie, c’est ici.

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