Le terroriste Saleh Al Arouri, dont la tête était mise à prix par les Etats-Unis, a été tué mardi 2 janvier dans une frappe ciblée, alors qu’il se trouvait dans un appartement situé à Dahieh, le faubourg de la capitale libanaise devenue la place forte du Hezbollah.
Ce numéro deux du bureau politique du mouvement islamiste, et l’un des commandants de sa branche militaire, les Brigades al-Qassam, avait souvent répété qu’il ne s’attendait pas à vivre si longtemps, soulignant que la menace d’assassinat n’avait pour lui aucune importante car, à ses yeux, le martyre était la plus grande victoire, et que c’est ainsi qu’il espérait marquer la fin de sa vie.
Son vœu a été exaucé. L’opération n’a pas été revendiquée.
«Martyre du vice-président du bureau politique du Hamas, cheikh Saleh Al-Arouri, dans une frappe sioniste à Beyrouth», déclare le Hamas dans une annonce diffusée par sa chaîne officielle, Al-Aqsa TV, et ses autres médias.
Arrêtons – nous un instant sur ce terme de «martyr», car il est au cœur du conflit qui oppose l’Etat juif à ses voisins musulmans.
Salah el Arouri n’est pas mort en patriote pour la Palestine, mais en martyr pour la plus grande gloire d‘Allah. Pour beaucoup d’Israéliens, ce qu’ils retiendront d’un homme qui a beaucoup de sang sur les mains, c’est cette image diffusée par les réseaux du Hamas et reprise par les chaînes du monde entier le samedi 7 octobre. En visite à Doha, on le voit à côté d’Ismaël Hanniyeh se réjouir des images de l’effroyable pogrome perpétré en Israël, avant de se prosterner avec son hôte «pour rendre grâce à Allah de cette «grande victoire».
On ne lui a pas demandé comment Allah le miséricordieux s’accommodait de la torture et du massacre de vieillards, de femmes et d’enfants sans défense. Le fait qu’il s’agissait de Juifs les exclurait-il de la race humaine ? Quoi d’étonnant à ce que sa mort, qui ressemble à une exécution, soit attribuée à Israël ?
Ce qui l’est plus, c’est l’intervention du chef de l’Etat français, qui s’est entretenu au téléphone avec le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, et a souligné qu’il «était essentiel d’éviter toute attitude escalatoire, notamment au Liban.»
Il ne peut pas ne pas savoir que c’est le Hezbollah qui a pris l’initiative de bombarder Israël, au motif qu’il cherche à venir en aide au Hamas de Gaza ; Que plus de cent mille civils israéliens ont dû quitter leurs maisons et leurs villes, leurs champs et leur bétail, devant ce barrage incessant, qui continue à faire d’importants dégâts matériels ; Que jusqu’ici, Israël riposte avec modération, justement pour éviter l’escalade, mais que cette retenue à des limites ; Que ni l’armée libanaise, ni la FINUL, dont c’est pourtant le rôle, ne se hasardent à mettre fin à cette agression.
Seulement, le président Macron ne sait que trop qu’il est inutile de s’adresser au gouvernement libanais, incapable d’asseoir son autorité et de faire respecter les engagements pris en 2006. Alors c’est Israël qu’il montre du doigt.
© Michèle Mazel pour Israël24 7.org