L’actuelle coalition gouvernementale ou la Cour du roy Petauld

La coalition parvenue au pouvoir en Israël se révèle être une pétaudière. Tel le roi Petault (d’où le nom de «pétaudière» d’après le roman d’A. Dumas) qui était un petit roi sans autorité sur ses sujets. Chacun d’eux agissait comme bon lui semblait, chacun d’eux voulait commander, sans en avoir pour autant les capacités tout en déniant l’autorité de leur chef.

C’est la forte impression qui s’impose jour après jour aujourd’hui en Israël avec cette «coalition gigogne» qui comporte autant de sous-gouvernements que de factions, chacun jouant sa partition, ce qui engendre une extrême confusion et des risques déjà observables pour la stabilité et l’intégrité du pays.

Nous retenons que quelques exemples symptomatiques de cette situation venant d’éléments de l’extrême gauche comme le Meretz, mais ce constat pourrait être étendu à l’ensemble de cette coalition :

Ce que s’apprête à entériner le ministère des juges …

Voilà ce qui fait consensus entre ces tendances hétéroclites pour ce qui est de chercher à reconfigurer Israël en tant qu’État juif et en portant atteinte à sa souveraineté territoriale.

Un Premier ministre digne de cette fonction aurait dû déjà mettre son holà pour faire cesser cette chienlit. Mais il est aux abonnés absents tout en étant en grande partie responsable de cette situation.

Le Meretz : entre antisionisme et déconstructionnisme

Nous parlerons que du Meretz infiltré dans cette coalition qui est un groupuscule de l’extrême gauche radicalisée pour qui le signifiant «sionisme» a été barré de sa plateforme politique pour mieux se rapprocher de la «cause arabe-palestinienne» pour en faire leur «peuple christique».

Ces activistes, travestis en «militants pour la paix» et collaborant avec les militants d’ONG anti-israéliennes, vont jusqu’à préconiser la destruction d’Israël comme «État juif». Beaucoup d’entre-eux frustrés des funestes «Accords d’Oslo» et des «Feuilles de Route» qui ont suivi, essaient de répéter le même scénario dont on aperçoit des prémices.

Leurs prises de position que l’on trouve dans leur littérature ne sont que des délires insinuant que les Juifs projetteraient : une «extermination programmée des arabes-palestiniens» ; de procéder à un «nettoyage ethnique inspiré du colonialisme européen» ; qu’Israël serait un «projet colonialiste et expansionniste» survenu après le génocide nazi ; que «le mouvement sioniste serait raciste, nationaliste et ethnique» et «ne proposerait aucune vision citoyenne égalitaire».

Bref, on comprend d’où vient l’inspiration d’ONG comme Amnesty international avec ils sont liés.

Désormais, la confrontation qui va au-delà des idées n’est plus entre «conservateurs sionistes» et «gauche sioniste», mais entre Juifs sionistes d’une part, et d’autre part les post-sionistes et antisionistes engagés dans un processus de déconstruction de l’Etat juif.

Le ministre de la Défense, B. Gantz, dénonce lui-même le fait que «des extrémités de la coalition mettent en danger consciemment la sécurité d’Israël du fait d’éléments post-sionistes». C’est dire à quel point l’État d’Israël se trouve.

Outre la haine anti-culturelle et anti-identitaire de ce qui se rapporte aux Juifs, la «Cancel culture» et le «wokisme» viennent dans ce gouvernement en appui au post-sionisme où sont promues la «théorie du genre» LGBT et autres dérives trans-humanistes.

Du post-sionisme en passant par l’antisionisme, l’antijudaïsme

Depuis quelques années, la critique sournoise de l’Etat juif a pris la forme d’une disqualification généralisée du sionisme comme élément constitutif d’Israël.

Par voie de conséquence, la remise en cause de la légitimité d’un État juif et donc, de l’existence même d’Israël est leur objectif.

Le post-sionisme s’est développé dans certains milieux de l’establishment et «l’intelligentsia» en Israël, intriguant pour provoquer une remise en cause de l’idée nationale qui porte l’existence de l’État d’Israël.

Pour ces activistes, leur croisade passe par une délégitimation et une diabolisation d’Israël dans ses dimensions culturelles et cultuelles et par une stigmatisation du Juif sioniste en son retournement en bourreau. Cet antisionisme radical, voire antijuif, procède par effet d’empoisonnement sémantique systématique dans leurs discours tenus sur et contre Israël.

C’est une véritable psychopathologie dont il est question qui pousse ces individus à la haine d’Israël sous l’aspect d’un anti-israélisme purulent, masqué derrière une pseudo-laïcité qui n’est qu’un anti-théisme prétendant être une «alternative philosophique» à la religion juive. Leur conscience morale pervertie se manifeste sous l’aspect d’une haine des Juifs et de leur pays.

Déserter leur identité d’origine pour rejoindre une «identité négative» traduit un conflit contre leur identité d’origine, au point d’être en guerre avec leur communauté d’appartenance jusqu’à s’allier avec leurs ennemis.

Ils ont gardé dans leur inconscient plus qu’une léthargie galoutique, ils ne veulent rien savoir ni ne peuvent rien assumer de ce que signifie la singularité d’Israël et la délivrance politique du Peuple juif sur sa terre.

D’un coup de leur pensée magique, ils hallucinent sur ce que devrait être une «normalisation» de l’Etat juif qui consisterait à «être un État comme les autres», plus démocrate et plus laïc que les autres États du voisinage qui eux… ne le sont pas.

En menant leur guerre contre le sionisme qu’ils assimilent à un colonialisme, ces individus ignorent et ne veulent rien savoir du fait que le sionisme n’a pas inventé l’idée du retour à Sion. Le grand mérite du Mouvement sioniste est d’avoir su donner corps à la nostalgie de Sion qui n’en finissait pas de s’éterniser, en une volonté concrète, politique, contre tous les impérialismes qui ont occupé la terre d’Israël durant des siècles.

Ces activistes ne peuvent intégrer que le retour des Juifs redevenant des Hébreux sur leur terre ne soit pas (exclusivement) le fait des pogroms en Europe et de la dhimmitude dans les pays arabo-musulmans, de l’affaire Dreyfus, ou même de Théodore Herzl, quel que soit son grand mérite, ni de la tragédie de la Shoah. Ces tragédies cumulées ont constitué un effet déclencheur, un catalyseur d’une vocation qui paraissait pour la majorité du peuple juif inatteignable, mythique.

Le retour sur la terre d’Israël (Eretz Israël) vise encore à servir d’abri pour la population juive éparpillée et persécutée dans le monde en réponse à l’antijudaïsme, sans se leurrer sur la nature auto-immune de ce mal. Le retour des Juifs redevenant des Hébreux sur leur terre l’a été d’abord et surtout par fidélité à Abraham, Isaac et Jacob !

De même que ces activistes sont dans le déni du fait que toutes les nations, sans exception, ont constitué leur territoire par des conquêtes et par la violence (cf. ce qui se passe en ce moment avec la Russie), alors que le retour sur la terre d’Israël n’est pas une conquête d’accaparement, mais la réappropriation d’un propriétaire qui retrouve son bien squatté durant des siècles.

Pour ces dénégateurs, Israël devrait être la seule nation au monde qui soit obligée de rendre des comptes aux autres nations sur son droit à vivre sur sa terre retrouvée au prix des larmes, de la sueur et du sang pour réparer un déni de justice. Le mouvement sioniste est apparu pour mettre fin à cette condition et pour permettre aux Juifs de prendre leur sort entre leurs mains et d’arrêter d’être faibles et vulnérables.

A s’ingénier à se déjudaïser, ces «néga-sionistes» ont perdu le sens de leur «Orient à Sion» en s’affabulant des affinités avec les ennemis des Juifs et en étant méprisants avec leur communauté d’origine, surtout avec les Juifs «religieux», «traditionalistes», «sionistes», «patriotes» … et orientaux trop Juifs à leurs yeux.

Les Juifs ont entamé leur révolution infinie dans leur État, alors que les Arabes n’ont pas commencé la leur qui consisterait à combattre leurs politiciens autocrates, leurs islamistes et leurs théocrates corrompus et moyenâgeux et la corruption pour bâtir une société arabe exemplaire et plus humaine et plus tolérante. Mais les antisionistes s’en accommodent.

Les antisionistes radicaux qui expriment une répugnance à l’égard de «l’israélité», paraissent plus préoccupés de savoir qu’Israël est un État juif ouvert aux minorités, alors que tous les États voisins sont tous, sans exception, des États théocratiques régis par l’islam et réfractaires à toute ouverture.

Ces judéophobes procèdent par retournement des stigmates en affirmant que la solution du problème posé par l’existence d’Israël passe par sa «désionisation» : parlent-ils de «dés-arabisation» ou de «dé-islamisation» des pays arabes ?

Ils parlent de suppression de la «Loi du retour» pour les Juifs, mais la légitiment pour les Arabes.

Ils envisagent la fin d’un «Grand Israël» imaginaire qui fait moins de 22.000 km² : Envisagent-ils la fin de la Grande Arabie islamique de 15.434.156 km² ?

Ils réclament «la fin de la guerre d’épuration ethnique» qui serait en place en Israël et qui serait une «réalité colonialiste et raciste» : envisagent-ils de remédier à la réelle épuration qui est pratiquée dans les pays arabo-musulmans contre les Juifs, les Chrétiens, les Yazidis et les autres minorités ?

Pour réaliser «la libération de la Palestine», ils considèrent «qu’il n’y a pas de différence essentielle entre Tel-Aviv et une colonie juive en Cisjordanie» du fait que Tel-Aviv est située sur des terres palestiniennes confisquées.

Le sionisme comme mouvement de retour des Juifs sur leur terre ancestrale a rempli pour une part importante sa mission, si l’on prend acte du chemin parcouru depuis le début du XIXème siècle, il reste toujours d’actualité si l’on considère qu’il reste encore des milliers de Juifs susceptibles de rejoindre la terre de leurs ancêtres.

Le Mouvement sioniste a accompli des exploits : Il a permis le retour du Peuple juif sur sa terre. Il a contribué à ressusciter l’hébreu comme langue nationale. Il a réuni presque deux mille ans d’exil sous la même bannière. Il a permis un multiculturalisme qui n’a pas d’égal, même s’il n’est pas totalement accompli. Il a créé une société florissante. Il a fait refleurir le désert. Il a permis qu’Israël se hisse au rang des pays les plus développés et a favorisé l’obtention de plusieurs prix Nobel. Tout ça en seulement 74 ans d’existence !

Le sionisme n’est certes pas un messianisme, sauf à imaginer qu’il serait un moyen de lui «préparer le terrain» dans le temps long en apportant une délivrance sur la terre d’élection du Peuple juif et pour permettre de passer à une prochaine étape, en favorisant un humanisme qui est un long processus évolutif.

C’est ce que Ben Gourion appelait «la lueur des nations» projetant de faire d’Israël une plus société juste, plus libre et plus pacifique… dès que ses ennemis auront renoncé à leur funeste projet.

Sauf à souffrir d’hallucinations telle cette gauche suicidaire, qui peut consciemment croire que Juifs et arabo-musulmans pourraient cohabiter aujourd’hui en harmonie sur les ruines d’Etat «désionisé» ? Des siècles de dhimmitude ont vacciné de ces chimères les Juifs venant de ces pays.

C’est en cela que le post-sionisme est beaucoup plus qu’une simple critique politique de la société israélienne. Ils militent pour la négation de l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique sur sa terre ancestrale.

Les postsionistes, antisionistes et juifs de négation ont au moins compris que faire soi-même son propre malheur est plus certain que les coups de main du destin ou de ses ennemis. Ils s’y emploient.

Pour ne pas conclure

Aussi irréel que cela paraisse, c’est ce qui se trame au sein de cette coalition.

Remédier à cette situation dramatique et problématique nécessite un profond examen, à tous les niveaux de la société israélienne, que ce soit au niveau des citoyens ou que ce soit des partis politiques. Il faut tenter de répondre a ce qui a rendu possible la prise du pouvoir par cette coalition dont beaucoup s’accordent à dire, même au sein du gouvernement !, qu’elle représente une menace pour l’intégrité et la sécurité du pays.

Il faut (s’)interroger sans complaisance sur :

Car se mobiliser urgemment pour dégauchir cette situation politique ne peut pas se limiter à une permutation simpliste de coalition, au risque de reproduire les mêmes effets en recyclant les mêmes causes.

© Schlomo Goren pour Israël 24/7.org. Diplômé en sociologie, en Sciences de l’Education et en psychologie. A exercé de nombreuses années en France comme Intervenant indépendant dans tous les secteurs (éducatifs, prisons, psychiatrie, etc.) sur les problèmes de violence.

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