La rue Kaplan anti-Netanyahou n’a pas disparu

« En Israël comme en Europe et aux Etats Unis, les « valeurs universelles » sont entrées en conflit avec la démocratie formelle ». – Pierre Lurçat

Le 7 octobre 2023 vous dit quelque chose ? Pour moi, il représente la fin de nos illusions, de nos beaux rêves de paix et de tolérance, la fin du vivre-ensemble. La fin de l’errance autour du ravin qui s’ouvre à nos pieds.

C’est par contre, la confrontation avec tout le théâtre dont nous avons été nourris depuis les accords d’Oslo, et qui nous a éclaté au visage en cette date funeste. Croire que l’Arabo-musulman de Palestine ou d’ailleurs puisse voir en le juif un être humain à part entière qui a droit à la vie, c’est simplement chimérique.

Inutile de vous faire un bilan du ravage perpétré dans tous les pays occidentaux et démocratiques pour comprendre l’absurde d’une telle conviction. L’antisémitisme aiguillonné par une émigration arabo-musulmane écrasante dans tous les pays d’Europe, des USA et du monde libre, a pris un tournant dramatique et dangereux.

Pour certains israéliens qui ont hâte de reprendre le fil là où le massacre du Hamas perpétré le 7 octobre 2023 au sud d’Israël, a été coupé, cet épisode est dorénavant insignifiant :

« Il faut que le gouvernement actuel soit déchu et que des élections tiennent place immédiatement en IsraëlMarre de ce gouvernement de droite, corrompu, défectible ! Marre de Bibi, l’énigmatique !  Marre de cette guerre qu’il a déclenchée et qui ne sert qu’à moissonner des vies. Les pauvres gazaouïs souffrent et n’ont nulle part où se réfugier ».

Cela résume tout en effet.

À les entendre, on se demande si ces individus réalisent vraiment sur quelle planète ils se trouvent.

Hier, durant ma marche matinale, j’ai buté contre une de mes voisines, une jeune juive israélienne, qui promenait ses deux petits chiots. « Comment allez-vous en ces temps bizarres ? » me demanda-t-elle.

Je lui répondis que je n’en pouvais plus de voir ce défilé d’enterrements et d’écouter ces oraisons funèbres, qui me brisent le coeur. Et c’est là, où je crus comprendre qu’elle avait saisi ma tristesse, mon inconfort surtout de n’être nullement utile dans cette guerre qui nous a été imposée et qui ne semble pas être au point de s’essouffler.

« Je suis entièrement de votre avis, chère voisine. Il est largement temps que Bibi s’en aille et qu’un gouvernement plus rationnel et plus efficace soit élu. Nous avons assez de ces parasites qui nous sucent le sang ».

J’étais bouleversée, choquée jusqu’à la moelle épinière, écœurée par tant d’ignorance et d’ingratitude.

Et jusqu’à quand cette haine de l’autre, du frère ?

Le degré de stupidité a dépassé toutes les bornes. Un pays miniature, qui se confronte à tant d’animosité et de menaces d’anéantissement sur tous les fronts en même temps, dont : le Hamas au sud, toujours pas vaincu, le Hezbollah, au nord qui aiguise ses armes et nous bombarde quand l’envie le tient, les arabes de Syrie, les Houthis, ceux de la Judée et Samarie, qui nous guettent avec leurs voitures bélier, leurs mitraillettes et leurs couteaux… Et pour couronner, l’Iran, le Grand patron de tous ces proxys. Et madame ma voisine, trouve le temps et l’occasion de changer de gouvernement. Il faut croire qu’elle a bien choisi son heure et ses circonstances. C’est offrir l’État d’Israël aux vautours qui nous encerclent. Et tant pis pour nous tous, si c’est la mort qui nous attend au bout du couloir.

Je croyais que ce n’était là qu’une voisine un peu timorée, gauchiste et pro-palestinienne… mais je reçus tout le paquet lorsque la speakerine d’une chaîne de télévision israélienne interviewait une intellectuelle qui, sans ôter son sourire sarcastique, déclarait :

« Mais, nous n’attendons que le moment de reprendre nos manifestations dans la rue Kaplan de Tel-Aviv. Nous n’abandonnerons jamais notre perception de ce qu’Israël doit être ou devenir : un État laïc pour tous ses citoyens, libéral, progressiste et démocratique. »

La jeune speakerine, lui jeta un regard désolé et abrégea l’entrevue de façon presque grossière.

Je ne peux m’empêcher de me demander où nous allons, alors que la majorité – il me semble, du moins – veut l’union, la fraternité, la tolérance du culte de tous les citoyens israéliens… Les soldats, nos soldats, y croient, et nous en ont convaincus à toutes occasions et épreuves.

Cette gauche est véritablement le ver dans le fruit. Et comme le ver, il va grignoter la pulpe/chair en dedans jusqu’à la perforation de la peau du fruit…

Je ne sais si je dois rire ou pleurer… le monde entier part à la dérive grâce à la diligence de la gauche politique qui efface l’histoire, le passé, le présent et le futur de toutes les nations…

Que Dieu nous assiste s’Il n’a pas assez de nous !

© Thérèse Zrihen-Dvir, repris de son blog.

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