La blogueuse de gauche Shikma Bressler, et activiste de Kaplan fait une grosse gaffe en direct et dit tout haut quel est l’objectif de l’Etat profond israélien.
La leader de l’Intifada Kaplan révèle qu’elle ne lutte pas vraiment contre la dictature, mais contre la démographie :
« Les prochaines élections détermineront à quoi ressemblera Israël pour les générations à venir, car si nous ne les démantelons pas, la démographie finira par nous rattraper ici. La bonne nouvelle, c’est que nous disposons de tous les outils nécessaires. »
Ce résumé reflète toute l’affaire :
il ne s’agit ni de démocratie ni de quelconque légitimité. Il s’agit d’un contrôle exercé par les élites de l’Etat profond qui refusent d’envisager une situation où la majorité du peuple a le pouvoir de choisir ses représentants, dont le rôle est d’élire un Premier ministre. Ils ne supportent pas l’idée que la population se diversifie et génère une vision différente de ce qu’eux envisagent et considèrent que doit être l’Etat juif. Ils n’acceptent pas que les citoyens modifient le visage et la perception du pays à l’étranger auprès de leurs pairs dans les milieux occidentaux.
Leur objectif est de fabriquer un État laïque, libéral, progressiste et souvent déconnecté des réalités et des racines de la religion juive – ce qu’on appelle aussi « post-sioniste », avec une immigration ouverte à tous et non pas aux seuls juifs, et ce à l’image des pays européens en déclin, confrontés à des phénomènes similaires que ceux qu’ils veulent implanter en Israël.
Ce n’est ni une question d’individualités comme Bibi ou Ben-Gvir, ni une simple réforme judiciaire ou la création d’un État palestinien. Leur seul but est de garder le contrôle de l’État à tout prix et par tous les moyens – dans les administrations, les institutions, la Haute cour, l’éducation, Tsahal, les services de sécurité et de renseignement, en conservant à leurs têtes des gens à eux, qui pensent comme eux, fréquentent les mêmes cercles qu’eux, ont été éduqués avec les mêmes valeurs qu’eux et partagent les mêmes objectifs qu’eux.
Il est difficile de croire ce qu’on entend :
« Si nous ne les démantelons pas réellement, la démographie finira par tout faire disparaître ici ».
Heureusement, nous avons la chance d’avoir des personnes comme Bressler, qui dévoilent parfois la vérité sombre derrière le mouvement qui a lancé la protestation : il ne s’agit pas d’un combat pour la démocratie, bien au contraire, mais d’une lutte pour la détruire profondément en laissant à croire qu’ils la protègent.
Nous sommes au cœur du problème que vivent depuis la fin des années 70 les Israéliens de droite : ils votent à droite, massivement, régulièrement, ne voient pas les changements que leur bulletin de vote a réclamé, et ne comprennent pas toujours pourquoi.