Le gouvernement israélien a voté la libération de moins d’une centaine d’otages, dont certains sont morts, contre près de 3 000 terroristes, dont certains ont le sang de leurs innocentes victimes sur les mains.
Le gouvernement a été légalement élu, et sa décision, aussi révoltante d’imbécilité et d’aveuglement qu’elle soit, est revêtue du sceau de la légitimité démocratique. Et je ne suis pas, comme les « kaplanistes », du genre à rejeter la démocratie et à réclamer de nouvelles élections quand le résultat des précédentes ne me plaît pas.
Echanger un innocent contre 30 terroristes. Je ne sais pas comment ces négociateurs du Shin Bet et du Mossad, dont Benjamin Netanyahou disait publiquement il y a quelques mois qu’ils sont des incapables, sont arrivés à ce chiffre. Pourquoi 30 ? Pourquoi pas 18, ou 53, ou 27 ? Il leur faut des chiffres ronds, comme les promos au supermarché, alors qu’on parle de drames humains ?
Soit. 30 il sera. Je veux bien l’accepter si cela devient la règle. La loi
La coalition a voté qu’une vie d’un civil israélien vaut 30 terroristes. Je suis un homme simple, et je ne raisonne qu’avec mon bon sens. Je demande que ce ratio détermine le futur, et pas seulement le cessez-le-feu.
Je demande qu’une loi soit votée pour qu’Israël élimine 30 terroristes pour chaque Israélien qui sera attaqué par un terroriste. N’importe quand, et n’importe où. Que ce soit dans les rues de Tel-Aviv, de Jérusalem, de Ma’ale Adumim, de Paris ou de Buenos Aires. Que ce soit demain ou dans 5 ans. Je ne dis pas de prendre 30 Arabes au hasard, ce serait un acte monstrueux, mais 30 terroristes confirmés. Et comme je ne suis pas insistant pour un chiffre rond, je peux accepter une certaine latitude.
A ce moment-là, je commencerai à pouvoir digérer cet échange : 30 pour 1.
Et qu’on arrête avec cette ridicule règle qui consiste à détruire la maison des terroristes : des fonctionnaires enfermés dans leur aveuglement idéologique ne parviennent toujours pas à voir que ça n’a aucun effet dissuasif ? Détruire leur maison, oui, indiscutablement. Mais qu’ils fassent preuve de moins de naïveté, aucun terroriste n’a jamais été arrêté par l’idée que sa maison sera détruite.
En revanche, peut-être que si on construisait systématiquement 100 maisons nouvelles en Judée Samarie pour chaque attaque terroriste, les familles et les complices feraient peut-être pression sur les candidats afin qu’ils s’abstiennent.
Et si 100 maisons ne suffisent pas, qu’on en construise 224, ou 338, ou 689 !
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org