Israël n’a pas compris : sauver la vie de ses citoyens n’attire pas le soutien international

Tsahal opération de contre-terrorisme

Chaque jour, des dizaines et parfois des centaines de missiles, roquettes et autres fusées sont tirés sur les populations civiles du sud d’Israël ainsi que sur celles du Nord. Oui, mais voilà, tout cela ne fait pas assez de victimes pour assurer un peu de sympathie à l’Etat juif. Le Hamas continue à s’acharner sur les villes et villages frontaliers, déjà durement touchés le 7 octobre, mais ils sont déserts : Israël a pris l’initiative de reloger temporairement à ses frais les habitants dans des hôtels, à Eilat et à la mer Morte. La souffrance des familles déracinées, qui ne voient pas la fin de leurs épreuves, n’intéresse personne.

Au Nord, le Hezbollah a décidé « par solidarité avec les frères de Gaza » de cibler les villes et villages frontaliers. La défense aérienne d’Israël est à la manœuvre, mais ne peut tout arrêter. Là encore, le gouvernement a encouragé les citoyens à se réfugier, eux aussi dans des hôtels, et couvre les frais de séjour. Les dégâts matériels sont énormes, les cultures et le cheptel sont durement touchés, mais les pertes en vies humaines sont réduites. Évidemment, l’Etat juif n’a rien compris à la guerre moderne. La détresse de dizaines de milliers de familles « déplacées » dans leur propre pays ne fait la une nulle part. Après tout, ces gens-là ne souffrent pas de la faim et ont accès aux soins médicaux. Circulez, il n’y a rien à voir.

Ah, si un missile était tombé sur la cour d’une école au moment de la récréation, ce serait autre chose ! Mieux encore, si le dôme d’acier n’avait pas arrêté un missile fonçant droit sur le toit d’un hôpital ! Mais non, l’armée ne comprend pas qu’un « échec » de ce dôme lui assurerait la Une des journaux télévisés et les gros titres de la presse.

Tenez, ce qui s’est passé hier. Après le tir de plusieurs missiles sur Tel-Aviv – abattus là encore – il n’y a pas eu de victimes, enfin – deux personnes pas très jeunes qui ont trébuché et se sont blessées en courant se mettre à l’abri, et une troisième atteinte par un débris de fusée – et pratiquement pas de dégâts. Mais quand l’armée a repéré deux responsables du Hamas à Rafah et les a éliminés par un tir précis, on s’est aperçu que ces valeureux guerriers, installés un peu trop près d’un camp de réfugiés, avaient stocké des explosifs. Ces derniers ont pris feu et des réfugiés sont morts aussi.

Emmanuel Macron s’est aussitôt dit « indigné ». Pour le président français : « Ces opérations doivent cesser. Il n’y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens. J’appelle au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat ». Il n’est hélas pas le seul. Le Hamas, qui fait de l’utilisation de boucliers humains l’essentiel de sa stratégie peut pavoiser. Il menace même de ne pas reprendre les négociations pour la libération des otages.

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

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