Israël et les réfugiés

Image d'archive : Immigrants d'Ukraine arrivant en Israël le 25 février 2019. (Noam Moshkowitz/International Fellowship of Christians and Jews)

Comme chaque fois lorsqu’il s’agit d’Israël, la meute des « commentateurs » se déchaine sur la question des réfugiés ukrainiens et de leur accueil dans ce pays, et fustige l’Etat juif au motif qu’il accueille prioritairement les réfugiés… juifs :

« Il est assez minable d’établir une distinction entre réfugiés sur cette base. Ou bien ils ne veulent pas de réfugiés ou bien ils en acceptent, et dans ce cas, c’est sans distinction de pratiques ou d’arbre généalogique. »

Au passage, l’inévitable référence à la question palestinienne « Des Ukrainiens – en l’occurrence juifs – partent par qu’ils sont oppressés alors que les autochtones – en l’occurrence palestiniens – sont soigneusement chassés de leurs terres depuis des décennies. »

Et le troll de service d’ajouter « Même la Pologne est moins raciste dans ses critères d’acceptation des réfugiés. »

Admirable affirmation de quelqu’un qui n’a aucune idée de la politique polonaise concernant les réfugiés, ou plutôt qui a la mémoire courte : il y a quelques semaines encore, la Pologne était montrée du doigt pour son implacable refus d’accueillir les réfugiés afghans et irakiens se pressant à ses frontières, les refoulant sans même examiner leurs demandes d’asile et prévoyant de construire un mur pour mieux les tenir à l’écart. Non moins intéressant est le reproche fait par certains aux réfugiés : « Ils ont choisi d’aller dans un pays du Moyen-Orient qui pratique l’apartheid plutôt que d’aller dans un pays d’Europe. »

A l’heure de l’internet, de Google et de Wikipédia, les uns et les autres auraient pu consulter la déclaration d’indépendance d’Israël faite le 14 mai 1948

« EN VERTU DES DROITS NATURELS ET HISTORIQUES DU PEUPLE JUIF, AINSI QUE DE LA RESOLUTION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES, PROCLAMONS LA FONDATION DE L’ETAT JUIF DANS LE PAYS D’ISRAEL, QUI PORTERA LE NOM D’ETAT D’ISRAEL. »

Toujours selon ce texte fondamental, « L’ETAT D’ISRAEL sera ouvert à l’immigration des juifs de tous les pays où ils sont dispersés. »

Deux ans plus tard, la Knesset – le parlement d’Israël – votait la Loi du Retour conférant à tout Juif ainsi qu’à son éventuelle famille non juive le droit d’immigrer en Israël.   

Depuis sa création et en dépit des difficultés, l’Etat d’Israël n’a jamais failli à sa mission et a accueilli à bras ouverts vague après vague de Juifs en péril

Aujourd’hui, les autorités israéliennes se sont une nouvelle fois mobilisées pour venir en aide à leurs frères en danger. Délégations consulaires aux frontières de l’Ukraine pour faciliter les formalités, vols affrétés par l’Agence juive et le ministère de l’Immigration pour conduire les réfugiés en Israël… pays où la grande majorité d’entre eux a de la famille et où tous seront pris en charge. Il s’agit d’un effort considérable évalué à des milliards de dollars. La ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked a affirmé qu’Israël va permettre à 25.000 Ukrainiens non-éligibles à l’immigration de rester dans le pays grâce à un statut de réfugié.

 L’Etat juif devrait-il en faire davantage ? 

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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