C’est si étrange qu’Israël, un pays lilliputien, soit devenu à son insu le catalyseur de tous les espoirs et désespoirs du monde actuel.
La cause est simple et elle est unique à l’État juif d’Israël. Israël, après les grandes guerres, les grandes occupations, la dispersion, le transfert de la majorité de sa population, a tout de même maintenu une présence en terre d’Israël sous toutes les dominations. Certains juifs s’étaient en parallèle convertis à la chrétienté, d’autres à l’Islam, le nombre le plus grand est demeuré fidèle à sa judéité : Extrait de l’essai – L’origine du peuple juif hors du contexte biblique.
« Antérieure à l’Empire ottoman et même pendant, une population juive indigène s’accroche et se développe. Les concentrations de juifs les plus accentuées se constatent dans les villes saintes de Jérusalem, Safed, Tibériade et Hébron. Néanmoins, la présence juive en Palestine, avant la création de l’État d’Israël, a fluctué dans le temps avec la formation et la disparition de différentes communautés. Quoi qu’il en soit, selon les rapports existants en 1880, avant le début de l’immigration, quelque 25,000 Juifs habitent en « Palestine » depuis plusieurs générations.
L’intensification de l’immigration juive en Palestine concorde avec la fondation du mouvement sioniste moderne. Celui-ci naît en Europe au début du XIXe siècle. Quelques petits groupes de juifs dispersés en Europe se rallient pour établir des implantations agricoles dans l’Israël historique en Palestine. Leur union devient officielle en 1897, débouchant en la première conférence sioniste à Bâle, en Suisse.
Deux importantes premières vagues d’immigration juive ont donc lieu sous l’Empire ottoman. La première Alya, de 1882 à 1903 ramène de 20,000 à 30,000 Russes qui fuient les pogroms en Russie tsariste. De 1903 à 1914, lors de la seconde Alya, de 35,000 à 40,000 autres Russes, majoritairement socialistes, s’établissent en Palestine. Ces nouveaux arrivants sont très actifs dans la construction de Tel-Aviv. Ils fondent également des kibboutzim (villages collectivistes).
En Israël, nous sommes donc en présence d’un kaléidoscope de civilisations, de cultures, de croyances auxquelles s’ajouteront les caractéristiques particulières des expulsés des pays arabes : les Mizrahim.
Israël par sa composition variée et diversifiée, représente en grandeur miniature le problème majoritaire dont souffre le monde démocratique actuel, et qui est le fruit avarié du multiculturalisme, de la diversité et de l’abolition des frontières :
Israël a en son sein des juifs qui n’ont rien de juifs, des ashkénazes ultra-religieux et d’autres ultra-libéraux, des progressistes, des nationalistes… des gauchistes prêts à tout sacrifier pour atteindre leurs objectifs, dont le plus considérable est la transformation fondamentale du contingent « juif » israélien. Faire d’Israël un État laïc pour tous ses citoyens comme le sont principalement toutes les démocraties.
Ceux-là même pour qui le « MOI » est indispensable et forme aujourd’hui la majorité dans tous les pays occidentaux et démocratiques : c’est aussi en principe, la volonté d’abolir tous les liens qui ont rapport avec la divinité et avec la nature. C’est une équipée infernale qui aspire à la création d’un nouveau genre d’homme/femme et de créature (?) qui ne sera tributaire de rien, hormis de ses propres désirs et ambitions. Mais est-ce faisable ? Nous savons tous que cela mènerait l’humanité vers sa robotisation, donc vers sa fin.
Les adeptes du progressisme prêchent ouvertement le laïcisme, la liberté de choisir son sexe, son genre, celle de vivre là où il entend, tandis que la race disparaîtra grâce au métissage, les lieux du culte aussi, et la nation suivra. C’est un individu qui entend vivre sa vie à sa guise et donc combattra tous ceux qui s’obstinent à ne pas se soumettre à ses lubies, dont, sans que cela ne nous surprenne, l’énorme tronçon arabo-musulman avec ses régimes dictatoriaux et son islam radical.
Concurremment, le progressiste refuse de prendre en considération les dangers qu’il provoque non seulement à sa propre personne en tant qu’individu, mais aussi se bande les yeux devant le flot ininterrompu d’opportunistes qui œuvrent sans relâche dans l’élargissement de cette brèche pour s’y engouffrer et imposer leur foi, leur régime avec toute sa traîne de heurts et de malheurs…
Israël, détient en son sein toutes ces espèces de courants : depuis l’orthodoxie radicale au laïcisme radical, du nationaliste au progressiste qu’elle a rassemblé sous l’étendard « juif » : le droit du retour des juifs en Israël – dans ce creuset encerclé d’un anneau de pays arabo-musulmans totalitaires, qui veulent sa disparition. Ce qui logiquement, est compréhensible : Israël ressemble à une verrue au centre de l’effigie islamique.
Ce que l’Occident ne réussit pas à assimiler est que si par malheur, Israël est effacé de la mappemonde, c’est tout l’Occident qui disparaîtra. La bataille qu’Israël mène aujourd’hui contre le tronçon islamique est en vérité pour protéger l’Occident de sombrer dans les portées de ses propres initiatives/lois. Ce même Occident qui l’empêche de mener à bien son projet de bloquer l’avance inexorable de l’Islam dans tout l’hexagone occidental – le nucléaire iranien.
C’est bien beau de montrer ses muscles avec son armada occidental, mais à quoi sert-elle sinon qu’à refroidir temporairement l’ardeur de l’Iran au lieu de l’étouffer ?
Le « don’t » de Biden signifie en fait : « J’ai besoin de marquer des points pour que les démocrates soient encore une fois élus aux USA… ». Le reste est secondaire et importe peu…
Si Israël ne s’arme pas d’assez de courage pour défier l’Iran et ses proxys aux intentions génocidaires, l’aubaine pareille d’un parapluie militaire occidental de cette envergure ne se reproduira pas ou jamais et Israël aura perdu sa meilleure occasion de mettre fin au nucléaire iranien avec la contribution de tous les pays occidentaux et des USA.
Thérèse Zrihen-Dvir