Les médias se réjouissent : ils auraient attrapé Benjamin Netanyahou en train de mentir « une fois de plus ».
Voyons de quoi il s’agit…
Dans sa vidéo sur les dangers de la décision d’annuler la protection de l’État de sa femme et de ses fils, Benjamin Netanyahou a avancé un argument convaincant :
« Rehavam Zeevi a été tué le deuxième jour après le retrait de sa protection. »
L’argument serait fort s’il était vrai.
« L’ancien Premier ministre s’est une fois de plus appuyé sur la faible mémoire historique des citoyens et sur une tradition médiatique dominante consistant à transmettre les discours des politiciens sans vérifier les faits., » dénoncent les médias hostiles. Soit. Mon expérience est que les médias vérifient certains politiciens et pas d’autres. Mais chut…
Cette fois, le « fait » donné par Netanyahou a été vérifié par le correspondant de Haaretz, Michael Hauser-Tov.
Il a rapporté que Netanyahou a menti.
Quel est ce gravissime mensonge d’Etat qui met en danger la démocratie et nous mène directement à la dictature ?
- Rehavam Zeevi était encore un ministre et une personne surveillée le jour où il a été tué.
- Le meurtre n’a pas eu lieu « le deuxième jour après le retrait de la garde », mais le deuxième jour après que Zeevi ait présenté sa lettre de démission.
Cependant, au plus fort de la seconde Intifada, le ministre se trouvait à l’hôtel Dan de Jérusalem, sans garde du corps, car il « ne voulait pas utiliser la sécurité lorsque les citoyens en étaient privés et sans défense contre les terroristes. » Et il a été tué.
Si j’ai bien tout compris :
- Netanyahou explique que sans protection de Shabak, sa femme et ses fils seront en danger – d’autant que les menaces de mort pleuvent contre lui et sa famille, la dernière pas plus tard qu’hier samedi 11 décembre (voir notre article).
- Il s’est trompé de deux jours en citant l’exemple de Zeevi – c’est un scandale d’Etat – mais Netanyahou ne s’est pas trompé sur l’essentiel : Zeevi a bien été tué parce qu’il n’avait pas de protection. Et sa crainte pour sa famille, qu’on l’aime ou la déteste n’est pas la question (à moins que l’on espère leur mort comme certains fêlés), est que sans protection, elle risque le même sort.
Comme dit le journaliste anti-Bibi, les journalistes ne vérifient pas les déclarations des politiques : « il existe une tradition médiatique dominante consistant à transmettre les discours des politiciens sans vérifier les faits«
Je vois surtout, par expérience professionnelle, qu’il existe une bien plus grande et plus dangereuse lacune pour la démocratie : personne ne vérifie les discours des journalistes, qui sont les plus grands pourvoyeurs de Fake News.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org