Il se passe quelque chose de curieux en cette période festive. On sait que les Etats Unis ont pour devise : « In God we trust » une profession de foi qui peut se traduire par « nous plaçons notre foi en Dieu ».
Ce texte figure également sur tous les billets de banque et sur toutes les monnaies du pays.
La France, longtemps considérée comme « fille aînée de l’église » vit toujours comme le reste de l’Europe à l’ouest comme à l’est au rythme des grandes fêtes religieuses – Noël et Pâques, Pentecôte.
Pourtant c’est sans sourciller que les dirigeants de ces pays écoutent les porte-paroles des mouvements terroristes Hamas et Jihad à Gaza et les représentants élus de l’Autorité palestinienne affirmer que Juifs et judaïsme n’ont aucun lien avec ce qu’ils appellent le « Noble Sanctuaire » ou l’esplanade des mosquées ; à en croire les fidèles de cette nouvelle religion qu’est l’Islam, il n’y aurait jamais eu de temple à Jérusalem. Les plus hautes autorités religieuses de la chrétienté – catholiques, orthodoxes ou protestantes – sans doute trop occupées par la liturgie pascale n’éprouvent pas le besoin de faire entendre leur voix.
C’est comme si personne n’oserait rappeler timidement que selon le récit des Evangiles, c’est pourtant au Temple de Jérusalem que l’enfant Jésus a été conduit par ses parents pour y être circoncis comme le demande la foi juive, là encore qu’il est revenu pour célébrer sa « Bar Mitsva » ce rite de passage obligé pour tout jeune juif : enfin que c’est à Jérusalem qu’il est venu fêter la Pâque juive et accomplir son destin.
Seulement maintenant, le passé juif de ce lieu saint dérange. C’est à qui occulterait davantage la vérité historique.
Les Juifs vénèrent de toute antiquité le Mont Moriah, où Abraham a scellé l’alliance de son peuple avec le Tout Puissant en s’apprêtant à sacrifier son fils Isaac ; ce sont les Juifs qui ont édifié en ce lieu un temple, l’ont reconstruit après sa destruction ; le roi Hérod a transformé l’endroit, ceinturant la colline d’origine d’un gigantesque mur de soutènement, la nivelant et la comblant avec du remblai et créant l’immense esplanade actuelle en la prolongeant vers le sud la même ou des siècles plus tard sera construite la mosquée Al Aksa.
Un travail titanesque qui a duré près d’un demi-siècle.
Aujourd’hui pourtant il serait interdit aux Juifs au nom de l’Islam d’avoir l’audace de vouloir fouler le sol de cette esplanade construite par leurs ancêtres.
Y voir un Juif en prière enflammerait les fidèles venant se recueillir pendant le mois sacré du Ramadan – ou en tout autre époque ; voir un Juif déambuler là serait non seulement une violation de la sainteté des lieux mais encore une grave enfreinte à la liberté du culte des fidèles musulmans.
Une liberté qui semble déniée aux Juifs.
Alors tandis que le premier ministre jordanien déclare à la tribune du parlement « Je fais l’éloge de tous les travailleurs palestiniens et jordaniens qui se tiennent debout comme une tourelle et de ceux qui jettent des pierres sur les pro-sionistes qui souillent la mosquée al-Aksa » c’est l’Etat juif qui est appelé à une plus grande retenue.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.