Guy Millière : « Barak Ravid: un journaliste de gauche nocif pour Israël »

Un livre de Barak Ravid, journaliste israélien de gauche, a été publié voici peu en Israël. Le livre est en hébreu, et hélas, je ne connais pas l’hébreu, et je n’ai donc pu le lire. Le livre porte sur le plan de paix Trump et les accords d’Abraham. Sa couverture est constituée d’une caricature hideuse de Donald Trump, digne de celles qu’on a pu trouver en première page du magazine de gauche allemand anti-américain Der Spiegel

On parle beaucoup du livre dans les médias israéliens, un peu dans les médias américains (essentiellement dans les médias de gauche), et pas du tout en France pour le moment. Ceux qui en parlent évoquent un entretien que Barak Ravid a obtenu de Donald Trump. Et au cours de cet entretien, Donald Trump a dit beaucoup de mal de Binyamin Netanyahu, l’a accusé d’avoir reconnu trop vite la «victoire» de Joe Biden, de n’avoir fait aucun geste pour un accord de paix avec les «Palestiniens», d’avoir voulu annexer hâtivement l’essentiel de la Judée-Samarie non occupée par l’Autorite Palestinienne, et d’avoir pris ainsi le risque de faire échouer les accords d’Abraham. D’autres détails semblent figurer dans le livre et concernent entre autres Ron Dermer, l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis en poste à l’époque des accords d’Abraham, et ils semblent tout aussi négatifs que ceux concernant Binyamin Netanyahou.

Je ne sais ce que Donald Trump a réellement dit à Barak Ravid, car les phrases de Trump qui ont été diffusées sur une chaîne de télévision israélienne mises bout à bout, durent environ deux minutes, et ont été retirées de leur contexte (aucun entretien n’est aussi bref et n’est fait de phrases dissociées les unes des autres).

Je pense que Donald Trump a eu tort de parler à Barak Ravid, et s’est insuffisamment renseigné sur lui avant de lui parler. S’il s’était davantage renseigné (ou si on l’avait mieux renseigné), il aurait su que Barak Ravid est un homme de gauche hostile à un certain Donald Trump, et très hostile à Binyamin Netanyahou (Barak Ravid écrit entre autres pour le magazine en ligne américain Axios, qui est clairement un organe de la gauche américaine).

Le grand commentateur américain Mark Levin a lu le livre et a comparé la façon de procéder de Barak Ravid à celle de Bob Woodward, un journaliste de gauche américain profondément malhonnête qui fait des best-sellers à base de diffamations et de phrases tronquées, aux fins de faire scandale. S’il est regrettable que Donald Trump ait rencontré Barak Ravid, il est plus regrettable encore que les médias israéliens donnent un large écho à ce qu’écrit Barak Ravid.

Disons ce qui, à mes yeux, doit l’être.

En homme de gauche, là encore, Barak Ravid entend très clairement présenter Binyamin Netanyahou lui aussi comme ce qu’il n’est pas. Binyamin Netanyahou s’est effectivement mal conduit vis-à-vis de Donald Trump. Mais il a, pendant toutes les années où il a été Premier ministre d’Israël, agi en grand homme d’Etat, et il a fait immensément pour son pays.

Si les accords d’Abraham sont à mettre au crédit de Donald Trump, ils sont aussi à mettre au crédit de Binyamin Netanyahou, et, quels que soient les reproches que je pourrais lui adresser par ailleurs, je mets ces accords à son crédit. En décrivant Binyamin Netanyahou comme il le fait, Barak Ravid rend, là encore, un très mauvais service à ses lecteurs, et un très mauvais service à Israël.

L’action de l’administration Biden sur la planète entière, et en particulier au Proche-Orient, est très dangereuse.

L’administration Biden pratique l’aveuglement volontaire et l’apaisement complice envers l’Iran, renforce ainsi celui-ci, et par conséquent renforce tous les groupes que l’Iran utilise pour s’en prendre à Israël et pour déstabiliser les pays arabes qui se sont rapprochés d’Israël. Elle est nocive pour Israël, et cela – j’ai regardé ce qu’il écrit sur Axios – Barak Ravid ne le dit pas. Ne pas le dire, et semer le doute sur Donald Trump qui incarne pour l’heure le seul recours face à l’administration Biden, est mener une action néfaste pour les Etats-Unis et pour Israël.

Le gouvernement Bennett-Lapid qui a remplacé le gouvernement Netanyahou en Israël, a voulu rester proche de l’administration Biden, et comprend un peu tard que l’administration Biden est une ennemie d’Israël. C’est un gouvernement faible, et dans un moment où une administration ennemie d’Israël est au pouvoir à Washington, Israël aurait besoin d’un gouvernement fort, lucide et déterminé. J’ai regardé une fois encore ce qu’il a écrit sur Axios, et je n’ai trouvé aucune critique des faiblesses du gouvernement Bennett-Lapid. Ne pas énoncer la moindre critique sur le gouvernement Bennett-Lapid, et semer le doute sur Binyamin Netanyahou, et par conséquent, chercher à nuire à un homme qui est le chef du Likoud et incarne la possibilité d’un retour à un gouvernement fort, lucide et déterminé en Israël, est nuire à Israël.

Comme Barak Ravid, la gauche israélienne est essentiellement incapable de reconnaître l’immensité des accomplissements de Donald Trump pour Israël et pour le Proche-Orient. Elle est tout aussi incapable de reconnaître tout ce que Binyamin Netanyahou a fait pour son pays. Elle est imprégnée de mépris pour Trump et de haine pour Netanyahou. Elle ne cesse, depuis des années, de mettre Israël en danger.

Comme Barak Ravid, elle est nocive pour Israël, et il serait bon que les journalistes israéliens de médias conservateurs traitent le livre de Barak Ravid et Barak Ravid lui-même avec lucidité et circonspection. Ce genre de journaliste doit être laissé à des magazines comme Axios.

Aux Etats-Unis, il a été invité abondamment par la chaîne de désinformation de gauche CNN, il y est à sa place.

© Guy Millière pour Israël 24/7.org

PS. Depuis que j’ai rédigé cet article, Barak Ravid a diffusé un extrait un peu plus long de son entretien avec Donald Trump, et dans cet extrait, Donald Trump parle des Juifs américains.

L’extrait a été diffusé sur un podcast tenu par Yoni Levi et Jonathan Freedland, journaliste au Guardian, un journal de gauche britannique qui publie très souvent des articles très «antisionistes». Sur la page d’accueil du compte twitter de Yonit Levi, elle se montre en compagnie de Barack Obama et semble donc fière d’avoir rencontré le Président des Etats-Unis le plus nuisible pour Israël en sept décennies d’existence du pays. Barak Ravid semble être plus à gauche encore (et plus mal intentionné encore) que je le pensais.

Ce que Trump dit des Juifs américains est exact et pertinent.  Je cite :

«Les Juifs de ce pays n’aiment plus Israël. Les chrétiens évangéliques aiment Israël plus que les Juifs».

C’est un fait qu’une très grande majorité des Juifs américains désapprouve la politique suivie par Israël, et prend ses distances avec Israël (les Juifs adoptant une position inverse sont très minoritaires), et c’est un fait que le principal mouvement de soutien à Israël aujourd’hui aux Etats-Unis est CUFI, Christians United For Israel, un mouvement évangélique. Trump explique ensuite que le soutien à Israël était quasiment unanime au Congrès autrefois, et que ce n’est plus le cas : c’est une réalité, et le parti démocrate a désormais en son sein des islamistes antisémites. Trump ajoute qu’Obama et Biden sont anti-israéliens et que les Juifs votent quand même pour eux. C’est une réalité là encore. Les trois-quarts des Juifs américains ont voté Obama (deux fois) et ont voté Biden. Trump ajoute que le New York Times est très anti-israélien, bien qu’il appartienne à des Juifs. C’est une réalité toujours (et le New York Times a même publié une caricature antisémite il y a peu).

Yoni Levi et Jonathan Freedland s’appuient sur l’enregistrement de Barak Ravid pour traiter Trump d’antisémite et porter contre lui d’autres accusations infâmes : c’est absolument répugnant et d’une malhonnêteté sordide. Et ils citent à l’appui une organisation juive gauchiste propalestinienne, If Not Now, et le directeur de l’Anti Defamation League, un Juif d’extrême gauche qui a travaillé pour Obama et qui a fait d’une organisation de lutte contre l’antisémitisme une organisation qui se préoccupe désormais largement du combat contre l’» islamophobie». 

Coopérer avec Yoni Levi et Jonathan Freedland est agir contre Israël en se situant du côté de la gauche radicale israélienne, et soutenir le parti démocrate américain qui est désormais un parti anti-israélien acceptant l’antisémitisme islamique. Barak Ravid coopère. 

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