Gideon Sa’ar ou comment faire d’une pierre deux coups

Parlez-moi d’une sacrée pierre qui a réduit en miettes, et en quelques secondes « les rêves humides » de Benny Gantz et ceux de Joe Biden, Président des USA.

Gantz, qui suit attentivement les sondages perpétuels pour un très ambitionné prochain scrutin, s’est déjà vu en Premier ministre israélien, et s’est hâté, il y une semaine, de prendre l’avion pour les USA, pour se présenter et rencontrer des personnalités américaines, anglaises et autres, sous le soi-disant prétexte de défendre les intérêts d’Israël… Sous roche, c’était surtout afin de les informer de ses positions concernant la création d’un État palestinien, derrière le dos de l’actuel premier ministre, Bibi Netanyahu. La traitrise est monnaie courante en politique.

L’arrivée de Gantz aux USA signifiait, du moins à ses yeux, qu’il représente une alternative solide et différente aux positions négatives de Bibi Netanyahu, et… recevoir du même coup, leur bénédiction.

Le Parti de Gantz de l’unité nationale est une alliance politique formée entre Bleu et blanc, Nouvel Espoir, deux dissidents de Yamina et l’ancien chef d’état-major des armées de Tsahal Gadi Eizenkot, en vue des élections législatives de 2022.

Ce parti, composé du Bleu-Blanc de Gantz et du Nouvel espoir de Gideon Sa’ar (issu originellement de la droite nationaliste) jouissait récemment de sondages prometteurs, et faisant entrevoir la montée de Benny Gantz au pouvoir. Gantz se prétend être centriste/ gauche.

L’évident manège de Benny Gantz et son excursion empressée aux USA et au Royaume Uni, a déplu à Sa’ar, qui a pris sans tarder la décision qu’il fallait en l’occurrence prendre, pour démolir l’échafaudage incontestable qui se trame au sein du gouvernement d’Union Nationale, structuré en urgence afin de répondre aux multiples conflits militaires actuels auxquels Israël fait face.

Si le parti formé par Gantz et Azencot devenait un défi aux partis de droite, le départ de Gideon Sa’ar de ce parti écarte d’un revers de main cette menace.

Pour Biden, c’est la réponse la plus véhémente qu’il reçoit, mais ne peut amortir sans faire usage de fausses accusations contre Bibi… Le peuple d’Israël qui souffre aux mains de Bibi, selon Joe Biden. Le peuple a parlé, a vociféré sa fidélité à la voie adoptée par Netanyahou, puisque dans la mêlée, Sa’ar annonce la couleur de son parti : Droite et Nationale.

Cette démarche politique ruine les plans grandioses de Gantz, mais aussi ceux de Joe Biden, qui aimerait bien voir Netanyahou destitué de son siège, et la possibilité de créer un État palestinien qui torpillerait les assises d’un État juif en Israël, mais ramènerait l’Arabie saoudite dans son giron.

Alors, adieu veau, vache, cochon, couvée… Il faut partir à zéro et trouver une solution qui s’emboîterait mieux avec les aspirations des différents chefs d’État, et plairait aux envahisseurs arabo-musulmans dans la majorité des démocraties, et aux USA.

Joe Biden est une authentique autruche qui enterre sa tête dans le sable, pour ne pas se confronter à l’ennemi réel qui est, indéniablement, l’Iran. Il abandonne son linge sale à Israël qui se coltine le Hamas, les Houthis, le Hezbollah et la Syrie. Il crée une coalition fragile qui ne répond pas aux besoins immédiats de sécurité… Tout le monde est touché, directement ou indirectement, par les proxys iraniens, que ce soit à travers la terreur florissante dans toutes les démocraties, ou par une simple traversée de la mer Rouge, aujourd’hui maitrisée par les Houthis.

Ignorer les problèmes, les laisser croître lentement, ne les ferait jamais disparaître. L’Iran, entre-temps perpétue sa course ininterrompue vers l’arme nucléaire. Et pourquoi ne le ferait-elle pas ? Biden lui offre tout le temps nécessaire… et les ingrédients, elle les trouve après de la Corée du Nord.

« C’est très important que l’Iran ne devienne pas une nouvelle Corée du Nord », nous disent les médias.

Elle est en voie de le devenir.

Un Iran nucléaire fera valser tout ce beau monde qui se croit en face d’une démocratie pacifique et tolérante… Le monde a raté le coche… il va devoir faire sa marche à pied, sans souliers…

Thérèse Zrihen-Dvir

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