Gaza : le combat inégal n’est pas celui qu’on pense

Les habitants de Gaza visitent leurs maisons détruites

Une fois encore, ce sont les images de Gaza qui font la une des journaux. Mais pas n’importe quelles images. Il y a ce cratère de bombe, les femmes en pleurs se tordant les mains, le nombre des victimes sans cesse revu à la hausse. Les commentateurs reprennent en chœur que ce « carnage » a été perpétré dans une zone humanitaire où les populations devaient être en sûreté. Le Secrétaire général des Nations unies a immédiatement publié un communiqué condamnant fermement « les frappes aériennes israéliennes menées aujourd’hui dans une zone densément peuplée désignée par Israël à Khan Younès et le meurtre de civils, dont des femmes et des enfants ».

L’armée israélienne avait pourtant précisé avoir « frappé d’importants terroristes du Hamas qui opéraient d’un centre de commandement et de contrôle au sein de la zone humanitaire de Khan Younès », ajoutant que « les organisations terroristes de la bande de Gaza continuent d’abuser systématiquement des infrastructures civiles et humanitaires, y compris la zone humanitaire désignée, pour mener des activités terroristes contre l’État d’Israël et les troupes de Tsahal ».

D’autres images, hélas, n’ont pas retenu l’attention de M. Guterres et n’ont pas figuré dans les journaux télévisés. Ce sont celles de cette chambre d’enfants dans le quartier Tel el Sultan de Gaza. Une chambre aux murs gaiement décorés – on voit notamment Mickey Mouse et Blanche Neige – dans le plancher de laquelle une trappe cachait l’entrée d’un tunnel. Un tunnel étroit et bas dans lequel six Israéliens – quatre hommes et deux femmes, tous des civils – kidnappés le 7 octobre ont été détenus pendant de longs mois dans des conditions inhumaines, sans jamais voir la lumière du jour, incapables de se redresser complètement, privés de soins et de nourriture.

Leurs gardiens, pour ne pas dire leurs bourreaux, les ont criblés de balles la semaine dernière avant de s’enfuir à l’approche des soldats israéliens. L’une des otages, Eden Yerushalmi, 24 ans, jeune fille rieuse qui aimait danser, ne pesait plus que 36 kilos. Mais de cette sauvagerie, de cette tragédie, les lecteurs des grands quotidiens français ne sauront rien. Comme ils continuent à ne rien savoir du calvaire des otages encore en vie. Si on leur parle des centaines de camions apportant chaque jour l’aide humanitaire aux Gazaouis, c’est uniquement lorsqu’il y a un incident qui peut être utilisé pour montrer du doigt l’État juif.

Dans ce combat inégal, le narratif joue un rôle déterminant. Il faut sauver le soldat Hamas, érigé en combattant de la liberté dont le but, délivrer la Palestine de la rivière à la mer des colons israéliens qui ont usurpé cette terre arabe, est soudain jugé parfaitement légitime.

Terminons par ce rapport qui vient d’être publié à Londres :

« la BBC a enfreint ses propres directives éditoriales plus de 1 500 fois au plus fort de la guerre entre Israël et le Hamas, selon un rapport accablant évoquant un schéma profondément inquiétant de partialité contre Israël, qui a été associé au génocide par la BBC plus de 14 fois plus que le Hamas. »

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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