Et dire que les otages ont été libérés grâce à Trump il y a moins de 15 jours…

La politique est un sale métier, mais il faut bien que quelqu’un le fasse, ou comment la droite israélienne, piégée par l’Annexion symbolique, oublie Trump.

Quand j’observe que la droite israélienne adopte le discours de la gauche américaine, je sais que quelque chose ne tourne pas rond.

L’opposition a monté l’affaire du vote à la Knesset pour retourner la droite contre Trump. Chapeau, c’est un sans faute.

J’ai assisté la semaine dernière à une partie d’équilibrisme tordu qui ne restera pas dans les annales, car elle met la honte à la droite israélienne et aux sionistes, qui s’empresseront de l’oublier. Avec un vote vicieux soutenu par l’opposition à Netanyahou, la Knesset a approuvé symboliquement – exactement au moment de la visite de Vance et de Rubio – l’annexion de la Judée Samarie.

L’opposition a piégé le Premier ministre, et ceux qui le soutiennent ont acclamé le vote en critiquant Trump. Ils ont validé le piège ! Ils ont fait le jeu de ceux qui ont piégé Netanyahou, et l’ont même amplifié ! L’opposition a monté l’affaire du vote à la Knesset pour retourner la droite contre Trump et a réussi au-delà de ses espoirs. Chapeau, c’est un sans faute.

La gauche médiatique israélienne et américaine passe le plus clair de son temps à faire en sorte que les Maga commencent à détester Israël et que les bibistes et les sionistes rejettent le président Trump. Ceci, la droite ne le nie pas. Les bibistes et les sionistes rejettent de plus en plus le président Trump. Les médias les ont influencés – ceci, ils ne le reconnaîtront pas. Jamais.

J’ai compris qu’ils ont la mémoire courte, à droite, quand j’ai observé la montée du ressentiment anti-Trump. Alors, laissez-moi leur rafraîchir la mémoire…

Accords Abraham

Jérusalem, confirmée comme capitale d’Israël par le déplacement de l’ambassade des Etats-Unis, et reconnaissance de la souveraineté sur le Golan

Oublié, oublié, oublié !

Résultat, en 2025, une partie de la droite israélienne affirme que « Donald Trump est prêt à abandonner Israël pour ses propres intérêts », soit mot pour mot le narratif de la gauche américaine anti-Trump qui cherche à lui faire perdre le soutien des évangéliques – sans expliquer quels seraient ces « fameux intérêts ».

Trump second mandat

Tout cela est oublié.

On hurle, crie ou grince des dents, à droite, offusqués que Trump serve les intérêts des Américains d’abord, et fasse avancer la doctrine MAGA – Make America Great Again. Par une vision égocentrique aigüe, la droite israélienne considère que le traitre Trump est supposé s’occuper d’Israël avant tout, et qu’Israël n’a aucun compte à rendre à l’Amérique. Venant de la droite que l’on décrit comme souverainiste, ça donne à sourire.

« Trump s’allie avec le Qatar ! »

Oui, pour faire libérer les otages. Ils ont déjà oublié que Trump les a tous fait libérer, les derniers otages vivants, là où Bibi a échoué. Et ils ont oublié que Trump a salué Israël pour avoir facilité cette libération en augmentant la pression militaire sur la ville de Gaza.

« Trump va créer un Etat palestinien parce qu’il est acheté par le Qatar » !

Trump n’a pas créé d’Etat palestinien. Et ils ont déjà oublié combien ils l’ont critiqué, lorsque le New York Times les a roulés dans la farine en leur servant cette désinformation si bien faite, qu’ils l’ont gobée tout cru, et qu’ils gobent déjà la suivante.

Dernier épisode de la manipulation, le vote de la Knesset en faveur de l’annexion de la Judée Samarie

Le 22 octobre 2025, la Knesset a approuvé en lecture préliminaire (première étape d’un processus législatif qui en compte quatre) deux projets de loi visant à appliquer la souveraineté israélienne sur des territoires de la Judée-Samarie. Ces votes sont symboliques et non contraignants, et ils nécessitent encore trois lectures pour devenir loi. Ils ont été organisés par l’opposition et par ceux, au sein de la coalition, qui veulent forcer le Premier ministre à annexer la Judée Samarie, ce qu’il refuse de manière constante.

Le vote a été vicieusement organisé en pleine visite du vice-président américain J.D. Vance, et du Secrétaire d’Etat Marco Rubio afin de provoquer le rejet de Trump par la droite israélienne et les amis d’Israël, et d’exacerber le rejet des uns par les autres et réciproquement, puisque Trump s’oppose à toute annexion.

« Le président Trump a déjà clairement indiqué que nous ne soutenions pas de telles initiatives pour l’instant », a déclaré Marco Rubio.

« Trump a des accords cachés avec les pays du Golfe », hurle encore la droite. Ah bon ? Pourquoi n’accusent-ils pas aussi Netanyahou d’avoir des accords cachés avec les pays arabo-musulmans, puisqu’il a donné l’ordre au Likoud de ne pas voter ce projet de loi, et qu’ils se sont tous abstenus (sauf un).

Qu’a dit Netanyahou ?

« Une semaine on dit qu’Israël contrôle les États-Unis. Une semaine plus tard, on dit que les États-Unis contrôlent Israël. C’est du n’importe quoi ! » – Netanyahou

Il a qualifié les votes de la Knesset de « provocation politique » de l’opposition pour embarrasser son gouvernement. Tiens donc, la droite ne relève pas.

Le bureau de Netanyahu a publié un communiqué le 23 octobre 2025, qualifiant le vote de « provocation politique délibérée par l’opposition visant à semer la discorde pendant la visite du vice-président J.D. Vance en Israël ».

Puis, lors d’une conférence de presse le 22 octobre 2025, Benjamin Netanyahu s’est moqué des commentateurs de droite israéliens et a déclaré que Israël « n’est pas un État-client » ou « un protectorat des États-Unis », mais bien un partenaire égal. Il a précisé :

« Une semaine on dit qu’Israël contrôle les États-Unis. Une semaine plus tard, on dit que les États-Unis contrôlent Israël. C’est du n’importe quoi ! Nous avons un partenariat, une alliance de partenaires qui partagent des valeurs et des objectifs communs. »

Conclusion

Le discours des commentateurs de droite est toujours crispé autour d’une notion utopique de paix, et ils se sentent trahis par un président Trump qu’ils ne comprennent pas – car sa philosophie politique n’est pas présente dans la culture européenne. La vision de Trump est – et a toujours été – axée sur une logique pragmatique de sécurité/économie, et pas autour de grandes idées.

Ceux qui à droite se laissent tromper par son mode d’expression rejoignent ceux qui, à gauche, le décrivent comme une girouette instable, lui reprochent ses mots amicaux envers le dictateur nord-coréen, ses mots doux envers Poutine, ses flatteries envers Macron, et ses ronds de jambe aux dirigeants des Etats du Golfe.

Mai quand à droite, on épouse les critiques de la gauche américaine envers Trump, je sais que quelque chose ne tourne pas rond.

Ni les uns ni les autres ne comprennent Trump, et ils s’accrochent aux branches fragiles et superficielles de l’immédiateté.

Franchement, si j’étais eux, je m’intéresserais plutôt à un vrai sujet de souveraineté : le Centre de coordination civilo-militaire (CMCC) dirigé par les États-Unis à Kiryat Gat, en Israël.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org

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