On le sait, la reporter vedette de la chaîne panarabe Al Jazeera Shireen Abu Akleh a été tuée mercredi 11 mai à Jénine lors d’échanges de tirs entre une unité de Tsahal et des militants palestiniens puissamment armés. En l’état, impossible de savoir de quel côté est venue la balle. La propagande palestinienne proclame qu’il s’agit d’un meurtre délibéré ; pourtant, malgré les pressions américaines, l’Autorité palestinienne se refuse à faire pratiquer un examen balistique qui mettrait en évidence la vérité. Ce qui laisserait à supposer qu’elle n’est pas tellement sûre du résultat. Pourquoi alors prendre de risques, alors que les médias arabes se déchaînent et que la presse occidentale leur emboîte le pas ? Dans ces conditions, quoi d’étonnant à ce que ses funérailles aient donné lieu à des débordements –et bien entendu Israël est là encore montré du doigt.
«Chaque famille mérite de pouvoir ensevelir ses êtres chers de manière digne et sans entrave», a tweeté le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, faisant preuve d’une grande naïveté ou d’un cynisme plus grand encore. En tout état de cause, ses bons sentiments et sa sollicitude sont à géométrie variable. Qu’attend-il pour se pencher sur les indicibles souffrances des familles des deux soldats israéliens dont les pauvres restes sont retenus depuis 2014 par le Hamas à Gaza ? N’auraient-elles pas droit elles aussi à ensevelir leurs êtres chers de la manière digne et sans entrave dont parle Blinken ?
Mais venons-en à ce qui s’est passé vendredi à Jérusalem.
Qui a vraiment porté atteinte à ce droit lors de l’enterrement ? Le secrétaire d’État américain a-t-il bien regardé les images ? Qui n’a pas laissé la famille, les proches, accompagner dans le recueillement la journaliste vers sa dernière demeure ? N’est-ce pas d’abord les centaines, sinon les milliers d’Arabes qui suivaient le cortège en scandant des slogans, et en brandissant des drapeaux du Hamas et de l’Autorité palestinienne ?
Ne voit-on pas qu’ils n’étaient pas là pour apporter un peu de réconfort à la famille endeuillée, mais qu’ils étaient bien déterminés à prendre le prétexte de ce cortège funèbre pour clamer leur haine de l’état hébreu ?
La famille avait-elle était consultée ? Bon, direz-vous, mais pourquoi la police israélienne est-elle intervenue ? Pourquoi ne pas laisser cette foule surexcitée… se défouler en quelque sorte ? Pourquoi ces images de policiers en venant aux mains avec des manifestants ?
Lisons le communiqué de la police tel qu’il est rapporté par Le Monde :
«des émeutiers ont empêché les membres de la famille de charger le cercueil dans un corbillard pour se rendre au cimetière, comme convenu avec la famille (…). La foule a refusé de remettre le cercueil dans le corbillard et la police est intervenue pour l’empêcher de le prendre. Durant l’émeute déclenchée par la foule, des bouteilles en verre et d’autres objets ont été jetés.»
Evidemment pour les médias, la police israélienne n’est guère crédible, même quand les vidéos tournés sur place lui donnent raison.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.