Élégie au soldat israélien

La Guerre - André Hambourg

Depuis plus de 75 ans, de génération en génération, les juifs devenus israéliens se battent… de génération en génération, ils sont, par la force de la résilience, devenus des combattants…

Les jeunes pousses juives ont dédié leurs vies à la lutte cruelle pour la survie du petit État juif. Pères et fils ont compris depuis des lustres qu’ils ont pour devoir de protéger leur minuscule foyer, arraché aux forceps à la communauté internationale.

Depuis sa création à ce jour, Israël est devenu le sujet numéro un de l’actualité, des dénigrements, des accusations, multiples expressions de la haine du juif, passant de l’antisémitisme et à l’antisionisme… Une véritable curée que ces pauvres fuyards juifs, devenus apatrides, ont acceptée, comme les assoiffés et affamés qu’ils étaient au sortir d’une Europe décidée à les anéantir.

À Gaza, aujourd’hui, la bataille fait rage et le soldat israélien se mesure aux Arabes devenus palestiniens pour la cause. Lutte sans merci que les juifs d’Israël redoutaient, mais à laquelle ils ne pouvaient plus se dérober.

Lutte sans merci de la haine du juif qui s’est complètement déchaînée sur toutes les lignes, dans tous les pays, dans toutes les capitales.

Est-ce vraiment ce lopin de terre qui incite ces foules assoiffées de sang, à se déverser dans les rues de toutes les grandes métropoles ? Est-ce vraiment une quelconque injustice commise par les juifs envers ces nomades arabes qui sillonnaient le désert ? Ou bien, est-ce l’arbitraire, le compagnon fidèle du juif depuis qu’il a décidé de s’appeler «juif» et de prendre sa destinée entre ses mains ?

Le juif d’Israël devenu soldat, a prêté serment de fidélité au pays de ses ancêtres, sur les ruines grandioses Ô combien signifiantes, du Mont Messada : «Plus jamais»… Quoi au juste ? Plus jamais de défaite, de rémission, d’abandon ? Plus jamais de soumission à l’autre, au plus fort, au fourbe, à l’injuste ? Plus jamais de plier genoux et se laisser conduire vers la mort ? Plus jamais de quoi, en fait ?

Les juifs ont ressuscité de leurs cendres fumantes pour réclamer leur droit à la vie. Ils ont repris le bâton de Moïse et se sont agrippés au bras tendu de leur Dieu, pour retourner à leur terre promise. Ils ont traversé les océans, les mers, les airs et repris les couleurs de leurs ancêtres : Le blanc comme la pureté immaculée de leur foi, et le bleu, comme l’immensité du ciel.

Mais qu’importe, le juif d’hier est le soldat d’aujourd’hui, qui sait que le danger est tapit dans tous les recoins, sous toutes les pierres, sous tous les étendards, dans des échafaudages presque candides que l’ennemi a dûment préparés et qui ne le rate jamais. Ses chances d’en sortir vivant sont rares… Nombreux seront ses compagnons qui resteront handicapés pour le restant de leurs jours ; handicapés physiquement et psychologiquement.

Mais la bataille ne connaît aucun répit… et les jours s’enchaînent dans une même rengaine. L’ennemi n’est pas prêt à lui accorder une trêve, à lui reconnaître le droit fondamental à la vie.

Comment conter la douleur du père, de la mère, du frère, de la sœur, de la femme et de l’enfant… et d’assister, stoïques, les yeux secs puisque les larmes ont tari, à l’enterrement de toute cette jeune génération de combattants pour la vie. Une vie qui leur a été depuis la nuit des temps, niée… sans raison, sans bénéfice, hormis une haine qu’ils traînent comme une malédiction. Les erreurs, les mauvais calculs, les mauvais jugements, la soif d’atteindre finalement un havre de paix, ont mené trop souvent les dirigeants israéliens, vers leur perte… On croirait parfois que la nation juive a été trahie par ses propres élus.

Mais la mort entraîne infailliblement la mort.

Cette guerre qui perdure et ne s’essouffle jamais est pour tous : Ceux qui la provoquent, et les provoqués. Celui qui veut vivre et celui qui cherche la mort pour des promesses absurdes, dont les dirigeants moraux et nationaux font usage pour leurs ambitions.

Le crime ne paie pas, nous dit-on ! Pour qui alors ?

L’israélien a bu le vin jusqu’à la lie… que lui reste-t-il encore, sinon de sacrifier sur l’autel de l’absurde ses enfants, ses héros, ses braves qui se ruent sur les ruines de Gaza, pour défendre leurs frères, leurs mères, leurs pères… Les yeux éternellement rivés aux cieux… dans une prière muette :

Pitié pour les innocents !

Thérèse Zrihen-Dvir

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