L’objet de cet article vise à interroger la manière dont est conçue la «liberté d’expression» et de «manifestation publique», spécifiquement dans le contexte de l’État juif comme société démocratique, ainsi que d’analyser la manière dont ces libertés sont détournées et subverties par ses ennemis déclarés qui ont juré sa fin par le jihad, en ne respectant aucune règle et en recourant à tous les stratagèmes.
On peut en effet constater que la liberté, comme noble principe, lorsqu’elle est livrée à des êtres barbares et pervers représente une grave menace et un danger réel contre la démocratie elle-même et par voie de conséquence, contre ses citoyens.
C’est ce qui est à l’œuvre, de manière aggravée, depuis plus d’une année au travers de manifestations séditieuses, les appels aux meurtres de Juifs et des passages à l’acte violents avec la vague d’attentats commis par les islamistes sur tout le territoire d’Israël.
Israël qui est considéré, à juste raison, comme l’un des pays les plus avancés en matière de démocratie et de Droits de l’Homme et des Libertés, et ce, en dépit des circonstances sécuritaires critiques et défavorables.
Disons d’emblée que si l’un des droits les plus précieux qu’est la liberté d’expression dans une démocratie, cette même liberté d’expression et de manifester ne peut pas être totale, de surcroît avec des ennemis qui se contrefichent des règles, des valeurs de liberté et de la démocratie.
«Liberté d’expression et de manifestation» : De quoi est-il question ?
L’État juif comme société démocratique est souvent cité en exemple comme étant «le seul État démocratique du Moyen-Orient».
Un compliment qui exerce parfois, paradoxalement, le même effet que dans la fable de La Fontaine où, à force d’être flatté, l’État juif ne se sent pas de joie et pour montrer sa démocratie exemplaire est prêt à subir toutes les menaces et attaques meurtrières en s’inhibant de se défendre comme il se doit parfois ; cela pour être conforme à l’assignation qui lui est faite, sans comprendre que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute et que les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Israël dispose d’une Constitution formelle («les Lois fondamentales») qui, sans être ni complète ni parfaite comporte des chapitres qui traitent une large partie des domaines qui sont couverts par les Constitutions formelles d’autres démocraties.
La liberté d’expression y est ainsi une des libertés individuelles reconnues comme dans les autres États (démocratiques) garantissant la liberté de ses citoyens, comme la «Déclaration des Droits de l’homme» définit la liberté comme étant le fait de pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui dans les limites de la loi, c’est-à-dire du principe d’une liberté limitée par la non-nuisance à autrui.
La notion de «liberté d’expression», notion large, désigne donc le droit pour chaque individu de penser comme il le veut et de pouvoir exprimer librement ses idées et ses opinions, par tous les moyens qu’il juge adéquats, dans différents médias, dans de nombreux domaines tels que celui de la politique, la morale, les sensibilités religieuses et autres.
Liberté d’expression et principe de restriction
D’aucuns s’imaginent que le principe de la liberté d’expression et de manifestation accorderait une liberté totale. Il se trouvera toujours des idéologues et des apologues du tout permis en toute chose, répugnant à (se) fixer des limites en érigeant le laisser-faire en principe absolu qui considéreront comme un blasphème le fait qu’un pays, démocratique de surcroît, puisse envisager de restreindre, d’encadrer certaines libertés, et plus encore de réprimer certains comportements portant atteinte à la sûreté de l’État et de ses citoyens.
Or, le principe de réalité fait que, où que ce soit, cette liberté ne peut pas et ne doit pas être totale et qu’elle n’est pas et ne peut pas être un droit absolu parce qu’il existe plusieurs restrictions à respecter afin de sauvegarder la cohésion, la pérennité et la stabilité dans une société, en Israël en particulier.
La liberté en général, comme tout droit, doit connaître des limites. Elle ne saurait confiner à l’anarchie, à la subversion, au renversement de la légalité et à la mise en péril de la société et de la sécurité de ses citoyens. Ces dispositions restrictives ne font que formaliser la théorie générale sur «l’abus de droit» lorsqu’un individu, ou un groupe d’individus, viennent à se servir de ses droits ou de l’affaiblissement de l’autorité de l’État pour nuire gravement à autrui, à une collectivité ou un pays dans le déni des devoirs et des lois à respecter.
La liberté d’expression est un droit qui comporte, comme tout autre droit, des limites au titre de «l’abus de droit» toutes les fois où, en l’occurrence dans le contexte de l’État d’Israël, cette liberté pervertie vise à nuire gravement à autrui et à la société israélienne sous différentes formes telles :
- Des publications, des discours négationnistes, antijuifs ou «antisionistes» et anti-israéliens ;
- Des appels aux meurtres de Juifs ou à l’insurrection comme nous le constatons régulièrement dans les manifestations islamistes déniant l’existence d’Israël ;
- L’apologie des crimes contre l’humanité ;
- L’apologie et l’encouragement du terrorisme effectués sur la voie publique ou sur des réseaux sociaux, de plus en plus fréquents ;
- Des célébrations barbares après chaque attentat en Israël ou de la «Naqba» (qui n’est autre que l’expression de la manifestation de la frustration des arabo-islamistes de ne pas être parvenus à «jeter les Juifs à la mer» lors de la guerre qu’ils déclenchèrent en 1948), que ce soit à Jaffa, à Jérusalem ou à Oum El Fahm ;
- Des manifestations émeutières et séditieuses comme il s’en produit de plus en plus régulièrement ;
- L’exhibition dans des lieux publics de drapeaux prétendument «palestiniens» (symbolisant en vérité le projet panislamiste d’éradication de l’État juif comme nous l’avons vu sur le site de l’Université de Tel-Aviv par des étudiants arabes de nationalité israélienne (qui bénéficient des largesses de l’État sous la forme de «discrimination positive» pour accéder aux études), alors que des étudiants juifs étaient par eux empêchés d’arborer le drapeau israélien sous le regard passif de la police.
Et cela se passe encore ailleurs sur le territoire souverain de l’État d’Israël !
Que ne dirait-on pas si c’étaient des drapeaux nazis qui ont inspiré le drapeau et le projet «palestiniens» !
En revanche, la «Marche des drapeaux» prévue le 29 mai pour célébrer la Libération de Jérusalem en 1967 est menacée par le Hamas et le Jihad islamique.
Nous voyons que les formes ouvertes de la contestation de l’existence de l’État juif continuent de progresser et à chercher des détours, les fragilités de l’État et les contradictions des politiques en place. Il faut garder à l’esprit que les pires antijuifs se réclament toujours, perversement, d’une prétendue «juste cause» et du droit à la libre expression de leur haine pour arriver à leurs fins.
Il ne s’agit donc pas d’entités abstraites ou théoriques de ce qui est nommé des «crimes sans victimes» avant passage à l’acte, mais de tout ce qui peut constituer des «préjudices» physiques et psychologiques concrets, directs ou indirects.
On peut constater qu’il se produit présentement quasiment tout ce qui peut nuire gravement à la société israélienne, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale, à la sûreté de l’État et à l’ordre public sans se heurter à une réponse ferme du gouvernement en place aliéné par son idéologie borderline et par ses alliances avec les partis islamistes, entre masochisme et invitation à se faire «seppuku».
Ce qu’il s’agit de recadrer, c’est l’invocation même de la «liberté d’expression» pour défendre la liberté de nuire et de détruire.
C’est en ce sens que la liberté d’expression et de manifestation ne peut pas être considérée comme un absolu intangible et doit comprendre des limites à ne pas franchir et doit constituer, en principe, un délit passible de poursuites judiciaires, le but immédiat est de contenir d’éventuels passages à l’acte violents, de sécuriser l’espace public et de protéger les citoyens. Cela ne saurait s’inclure dans le droit à la «libre expression», et interdire l’expression de tels propos constitue une garantie contre toutes dérives d’excès de liberté nuisible aux individus et à la société elle-même.
Nous pouvons ainsi observer que ce sont ces sortes de phénomènes qui se propagent et s’aggravent dangereusement en mettant en danger particulièrement la population juive en Israël ! Car l’enfer que (nous) promettent les ennemis de l’État juif doit être pris au sérieux, c’est une des rares promesses qu’ils sont capables de respecter.
La lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes que doit mener l’État d’Israël est une noble cause qui ne doit pas être sujette à tergiversations : c’est, en théorie, le rôle de l’État et des gouvernements de les combattre et ils ne doivent pas s’y dérober, ni se contenter de pieuses condamnations ou des mises en garde.
Et qu’importe si de fausses «belles âmes» s’écrient qu’il y a scandale à vouloir limiter, contrôler, interdire et sanctionner des manifestations de haine antijuive.
Car, force est de constater qu’en Israël, pays à qui ses ennemis de l’extérieur comme de l’intérieur mènent un jihad permanent et sans relâche, les autorités politiques sont, surtout actuellement, inhibées à l’éventualité d’intervenir pour sanctionner ces comportements.
Or, cette coalition ne se maintient au pouvoir que grâce à son association avec ceux qui cautionnent, voire sous-traitent et soutiennent ces mêmes manifestations subversives en échange de généreuses prébendes à hauteur de plusieurs milliards de shekels prélevés sur les impôts des citoyens !
Autre exemple choquant qui illustre la tendance à la soumission de cette coalition, le fait que le maire, Samir Soubh’i, d’Oum El Fahm qui est un fief islamiste, enjoigne au virtuel ministre de la Défense, Benny Gantz, l’annulation de l’exercice d’entraînement de Tsahal sous prétexte que cela heurte gravement la sensibilité de ses administrés. Déjà plus tôt, en septembre dernier, ce maire islamiste pria le Bennett, qui s’exécuta, de renoncer à se rendre dans cette agglomération !
Cette coalition fonctionne comme un véritable souk où règne un total désordre et où tout se marchande pour se maintenir au pouvoir. Le dernier exemple en date, la sortie théâtralisée de la députée Zouabi du groupe d’extrême gauche Meretz au risque de faire chuter la coalition et qui accepte de renoncer à sa décision moyennant une généreuse subvention !
C’est ainsi que l’on observe que la «liberté d’expression et de manifestation» peut se révéler destructrice quant à ses conséquences et aboutir presque immanquablement à certains dérapages lorsqu’aucune contrainte ni limite n’est affirmée.
Rappelons que le principe de liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.
Les sociétés démocratiques et modernes sont fondées sur des droits et des limites à ne pas franchir, pour ne pas être un problème pour autrui selon l’adage que «la liberté de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui».
Ce qui remet en cause la sentence Voltairienne affirmant que si «je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, je me battrais jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire», sans
mesurer qu’un dire (une menace de mort) précède souvent l’acte, comme l’éclair annonce le tonnerre.
Le fait de dire que «la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres», cela signifie que nous ne pouvons donner de sens à la liberté si on l’exprime hors des frontières de sa définition. Selon ce principe, l’on ne peut prétendre consentir à une liberté d’expression sans limites, si celle-ci doit s’affirmer au préjudice d’autrui.
L’État juif est actuellement comme un arc bandé, sous tension, en ébullition, comme cela ne s’était pas produit depuis les désastreux Accords d’Oslo en 1993 et la Deuxième intifada en 2000.
Le pays est dans une attente urgente d’un changement de politique du fait que la morale, la politique, l’intérêt du pays et de ses citoyens ne coïncident pas avec l’assemblage branlant et contre nature actuellement au pouvoir où l’amateurisme, l’impuissance, l’indigence, le manque d’autorité et de cohérence, l’absence de vergogne et de crédit moral se côtoient.
Nous assistons à une volonté pernicieuse d’une déconstruction de l’État juif, à son délitement, à la dislocation et à la dégénération de son identité dans une espèce de tohu-bohu politique qui se propage dans un climat d’extrême d’insécurité où les islamistes – dans et hors du pouvoir en place – jouent de toutes les failles qui leur sont offertes par la coalition, tout en étant grassement rétribués pour cela !
Bien que la Loi fondamentale israélienne interdise les partis politiques qui soutiennent explicitement la guerre armée contre Israël, cela se fait de plus en plus ouvertement du fait que ces partis islamistes servent d’étayage à cette ligue immorale !
C’est ce qui fait de l’actuelle coalition, la plus pernicieuse jamais connue en Israël, se raccroche à toutes les branches pour ne pas être refoulé du pouvoir en «s’autodhimmitisant» et en entraînant le peuple d’Israël dans cette dérive pour garder une chimère de pouvoir.
Or, chaque refus de rappeler la loi en sanctionnant en conséquence ces comportements séditieux à l’œuvre dans le pays comme nous le voyons est perçu par ses ennemis intérieurs comme une opportunité d’exploiter la liberté que leur offre l’actuelle pétaudière dans ses manifestations de faiblesse pour mettre en œuvre une quasi-insurrection permanente.
Tous ces dysfonctionnements et ces phénomènes sont autant de symptômes qui interrogent aussi sur la grave crise, non seulement institutionnelle, mais autant morale que politique que traverse la société israélienne à laquelle il faudra remédier.
Gardons à l’esprit que lorsque Moïse tenait ses mains levées, Israël l’emportait face à ses ennemis et quand il les laissait tomber, ses ennemis prenaient l’avantage sur lui [Exode 17:12]
Ne baissons pas les bras !
© Schlomo Goren pour Israël 24/7.org. Diplômé en sociologie, en Sciences de l’Education et en psychologie. A exercé de nombreuses années en France comme Intervenant indépendant dans tous les secteurs (éducatifs, prisons, psychiatrie, etc.) sur les problèmes de violence.