D’où viennent les fonds destinés aux Arabes que Smotrich veut geler ?

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a décidé de geler le transfert de centaines de millions de shekels à l’autorité palestinienne au motif qu’« il y a des besoins plus urgents et plus importants ».

Quels sont exactement ces fonds qui, à ce stade, ne sont pas transférés à l’AP ? Ont-ils été transférés dans le passé ? Quel est leur lien avec des organisations terroristes et criminelles ? Ynet répond aux questions. Pas avec la plus grande transparence, et en éclipsant quelques points, que je corrige ensuite, mais ce sont des informations importantes pour mieux comprendre ce sujet complexe.

Quels sont les budgets que le ministre Smotrich ne veut pas transférer, et quelles sont les sommes en jeu ?

Deux transferts sont bloqués par le ministre des Finances :

• 200 millions de NIS à des fins éducatives pour les étudiants de Jérusalem-Est, et
• 314 millions de NIS pour soutenir les autorités locales pour diverses questions, principalement des projets de développement, d’éducation et d’infrastructure.

Quelles sont les explications du ministre pour le gel des fonds ?

Selon lui, des soupçons pèsent sur le fait que certains de ces fonds vont à des organisations et à des agents terroristes, notamment à des cellules qui soutiennent le terrorisme dans les universités.

Ces budgets ont-ils déjà été approuvés par le passé, et qui les a approuvés ?

• En ce qui concerne les fonds destinés à Jérusalem-Est, c’est un nouveau plan quinquennal d’un montant total d’environ 2,5 milliards de NIS pour les années 2023-2027.
• Le plan quinquennal s’inscrira dans la continuité d’un plan similaire lancé en 2018-2022.
• Le gouvernement a approuvé en mai dernier, à l’initiative du Premier ministre Benjamin Netanyahou, la poursuite du programme pour cinq années supplémentaires.
• L’argent destiné aux autorités locales avait été promis dans l’accord de coalition du gouvernement précédent par l’ancienne ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked à Mansour Abbas.

Qui s’oppose maintenant à la position du ministre des Finances de geler ces transferts d’argent ?

• Le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel (Shas) exige que les fonds soient transférés aux autorités arabes.
• Le maire de Jérusalem Moshe Leon a expliqué, à propos de l’argent destiné aux étudiants, qu’il s’agissait d’un excellent programme qui devait être étendu pour assurer une éducation supérieure et un emploi aux jeunes de Jérusalem-Est.
• Des dirigeants des partis d’opposition, dont Benny Gantz, ainsi que quelques membres du Likoud, comme Gila Gamaliel, qui a été présidente du syndicat étudiant de l’université Ben Gourion, où étudient de nombreux Bédouins, veulent aussi le transfert des fonds.
• Les chefs des forces de sécurité ont également expliqué que les subventions de ce type éloignent les jeunes du terrorisme car ils contribuent au fait que les Arabes israéliens ne se sentent pas démunis et exclus.

Pourquoi ces fonds sont-ils importants ?

Pour permettre, d’une part, aux autorités palestiniennes de se développer, puisque les fonds de l’impôt foncier et les subventions d’équilibre du ministère de l’Intérieur ne suffisent pas, et d’autre part, les fonds donnent aux étudiants arabes la possibilité d’obtenir une éducation supérieure, que sans cette aide ils n’auraient pas obtenue.

Que se passera-t-il si les fonds ne sont pas transférés ?

Les autorités arabes subiront des déficits et le gouvernement devra les renflouer.

Les fonds transférés ont-ils réellement atteint des organisations criminelles, et y a-t-il un tel danger cette fois-ci aussi ?

Le ministère des Finances affirme que ces fonds, ou une partie, sont transférés aux entités terroristes, et ce alors que les autorisations nécessaires à leur utilisation ont été délivrées. Le Trésor affirme l’inverse et dit qu’il n’y a aucune possibilité que ces transferts d’argent parviennent à des organisations terroristes.

Ce que ne dit pas Ynet

Smotrich ne s’est pas contenté d’affirmer que l’argent irait financer le terrorisme.

« Cet argent n’a aucune justification professionnelle, si ce n’est le besoin politique des chefs des autorités avant les élections locales », a déclaré Smotrich dans une interview accordée ici à Channel 2.

Il a surtout ajouté, et Ynet ne le dit pas car il faut faire passer Smotrich pour un être détestable et raciste (et ça marche) :

« Lorsque j’étais ministre des Transports, j’ai investi plus que mes prédécesseurs dans la société arabe. Même maintenant, nous investissons en fonction du plan quinquennal, nous essayons de bien investir. »

© Equipe de rédaction Israel247.org.