Donc Israël a frappé l’Iran…

Reportage du journaliste de Tasnim sur le chemin du retour de l'aéroport d'Ispahan et la routine normale autour de la base aérienne d'Ispahan

Durant la nuit, apparemment, des drones israéliens ont bombardé profondément en Iran. C’est bien.

Ce matin, l’Iran minimise. C’est très bien.

Ils annoncent qu’un incident s’est produit, et ils ne disent pas qui l’a déclenché. Ils n’accusent pas Israël. C’est encore mieux.

La télévision iranienne a veillé à publier, dès les petites heures du matin, des images de la région d’Ispahan, accompagnés de la musique d’une salle de massage pour souligner le calme de la région…

En minimisant, ils justifient leur intention de ne pas réagir sans perdre la face, façon Syrie. Mais ils ont compris la leçon.

Israël a envoyé un message clair, que les mollahs ont reçu 5/5 : « nous pouvons vous frapper où nous voulons, quand nous voulons, si nous voulons, tandis qu’avec vos milliers de missiles et drones, vous n’arriverez même pas à nous égratigner ».

L’idée n’était pas mauvaise. Ce n’est pas la meilleure, mais elle n’était pas mauvaise.

Je n’ai jamais acquis la preuve que les dirigeants militaires israéliens sont des génies. Combien de fois avez-vous entendu dire qu’ils sont arrogants ? De nombreuses fois. L’arrogance est un signe de psycho-rigidité. C’est aussi un mécanisme de défense pour ne pas avoir à négocier avec soi-même ses propres certitudes, à ne pas se remettre en question, et à ne pas répondre aux questions pertinentes. Les hauts-responsables de l’armée et des services de sécurité sont d’extraordinaires soldats, de grands stratèges militaires et des chefs de guerre sans équivalent, compte tenu de la petite surface du pays, mais question réflexion et vision, ce ne sont pas des lumières. Et ce n’est pas parce que les dirigeants des armées étrangères sont largement moins bons, que les chefs de l’armée Israéliens sont des élites.

La complexité de la riposte était de répondre de manière significative sans tuer des civils. Après tout, l’Iran a seulement blessé une fillette, une Bédouine musulmane de 7 ans.

N’oublions pas que pour les juifs, tuer est le pire des maux, et gardons à l’esprit que le Premier ministre Netanyahou cherche toujours à minimiser le risque de victimes – d’où ses multiples reculades en réponse aux attaques du Hamas ces 15 dernières années.

Oui, une riposte israélienne était obligatoire, sans quoi l’Iran aurait recommencé, même si 99% de ses centaines de missiles et drones ont été arrêtés ou ont été défaillants : pour eux, le simple tir d’un missile est une victoire totale, les célébrations au parlement iranien en sont une indication non équivoque.

Si les décisionnaires israéliens avaient un peu plus de jugeote, voici ce qu’ils feraient maintenant :

Ils frapperaient l’Iran, comme cette nuit, toutes les nuits, pendant une semaine. Non-stop. A des endroits très différents du pays. Là, le message sera vraiment complet, et passera à l’Iran l’envie de recommencer. Il dira aussi à l’Iran : n’essayez-même pas de construire une arme nucléaire.

Et n’oublions pas la sagesse juive : « il ne faut jamais surestimer son ennemi. »

Jean-Patrick Grumberg pour Israël24 7.org.

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