“Comment écraser la tête de l’ennemi sans qu’il nous dévore le coeur ?”

C’est derrière cette phrase déterminante qu’il faut partir à l’aventure et se lancer dans l’exploration/examen de l’éventualité où cet aspect assez commun ne se soit concrétisé au sein du peuple juif d’Israël, de Tsahal, du citoyen du cru…

Il faut aussi admettre que toute réaction hypothétique de violence et outrage est souvent instinctive, naturelle, spontanée, si nous prenons en considération que la violence appelle la violence, le crime entraîne un crime, parfois dans des proportions démesurées et inconcevables.

Et enfin, comment ne pas réagir lorsque l’ennemi se permet tous les délits, même ceux qui caractérisent la bête et qui revêtiraient les oripeaux d’une insulte même à la gent animale d’être ainsi identifiée, puisque l’animal n’est pas doté d’une ingéniosité équivalente à celle de l’être humain.

Car enfin, le devoir élémentaire de tout être humain est de tenter de se protéger contre ceux qui veulent le détruire, lui porter atteinte… Il y a évidemment destruction et destruction. Il y a celle que l’on est contraint d’adopter pour se défendre, et celle qui cherche «le vice/plaisir dans la réalisation du mal».

Nous avons observé durant la Seconde Guerre mondiale que certains soldats nazis éprouvaient un climax sexuel – un coït – en dépeçant le ventre des femmes enceintes…

Cuire un bébé dans le four – c’est, à mon avis, une première et du jamais vu.

Peut-on aussi fermer les yeux sur cette barbarie/férocité et lui permettre, même à petit feu, de subsister, de ronger les flancs d’une communauté ? Ou alors, s’atteler à faire place nette au risque plausible de nous dévorer le cœur.

Israël, au lendemain de l’affront du 7 octobre 2023, une fois le choc passé, a mis en marche, sa lourde machine militaire, alors que de tous les angles fusaient des promesses d’anéantissement, de vengeance, de revanche… Mais jamais, au grand jamais, une reproduction des plus vagues ou floues de tout le scénario vécu par ce courageux petit peuple.

Le chef d’Etat-major, le ministre de la Défense, le Premier ministre, tous étaient d’accord qu’il fallait sans tarder passer à l’attaque et punir les ingénieurs de cette agression inhumaine et disproportionnée de civils israéliens dans leurs demeures.

Si le diable était présent sur les lieux… Il ne faisait aucun doute qu’il officiait de toutes ses capacités.

Une horreur pareille n’a eu de semblable que dans les camps de concentration nazis. Des corps démembrés gisant à même le sol qu’il fallait collecter afin de leur accorder une identité. Un cauchemar des plus horribles a été vécu.

Tsahal et ses soldats, surtout ceux qui ont été contraints de passer au nettoyage et à la mise en terre des victimes, n’ont jamais proféré de menaces de faire un carnage semblable aux perpétrateurs. Ils ont grincé des dents, ont fermé les yeux et avalé une brassée d’air avant de se mettre à l’œuvre, en silence, comme des ombres flottantes et furtives, les larmes aux yeux, le cœur au bout des lèvres, priant «Shémah Israël…»

A-t-on jamais noté la présence de quelques fomenteurs de troubles d’entre les soldats de l’armée israélienne, tenter une revanche, une vengeance ? Aucune. Les soldats jeunes et vieux, ont fait leur besogne d’éliminer tous ceux qui s’affichaient affublés de l’uniforme du Hamas. Ils ont détruit tous les bâtiments où ces derniers s’étaient réfugiés. Dans un ordre silencieux et impressionnant, ils se lançaient à l’attaque de tous ceux qui avaient pris part ou soupçonnés d’avoir participé à l‘assaut criminel du 7 octobre.

Aucune armée dans le monde n’aurait fait ce que Tsahal a fait… Ni dans son silence, ni dans son ordre et sa disposition d’épargner les innocents (innocence perpétuellement remise en question). C’est une guerre comme nul n’a vu ni ne verra dans les limites des droits de l’homme, dans la rectilignité des devoirs du combattant. Aucun d’eux n’a enfreint les règles militaires. Et même si l’attaque réclamait une riposte aussi sauvage et cruelle que l’a été l’assaut du Hamas contre les civils israéliens, le soldat israélien reste et demeure intouchable, imperturbable et surtout irréprochable.

Comment donc ?

La jeunesse juive d’Israël, en ce matin horrible du 7 octobre, s’est réveillée au judaïsme, au véritable judaïsme ! Elle a compris qu’elle doit retourner à ses racines, qu’elle doit défendre sa patrie, qu’elle doit obéir aux lois humanitaires de la bible. Et ce n’est donc pas une perte de cœur, tant appréhendée par Fabrice Hadjadj, mais bien un regain de cœur, de conscience, d’humanité et d’humilité, face au conflit armé.

Nous avons vu les soldats se marier sous les balles… Nous les avons vus danser une Hora frénétique et joyeuse, religieux et non-religieux enlacés… Nous les avons vus aider une gazaouïe traîner la poussette de son enfant. Nous les avons vus équiper les hôpitaux d’incubateurs pour les bébés…

Des incubateurs ont été livrés à l’hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza, le 13 novembre 2023 (Armée de défense israélienne)

Eh, oui, pas beaucoup de soldats auraient agi de la sorte après l’assaut atroce subi et même sachant que des otages captifs israéliens sont toujours entre les mains criminelles du Hamas.

Il n’y a jamais eu de colère – justifiée ou non – qui «dévorerait le cœur». Le soldat israélien a grandi dans un milieu différent, dans des conceptions pacifiques, justes et humanitaires… Il y aura toujours quelques têtes brûlées, mais la majorité est sensée, pondérée, humaine… Et c’est elle qui demain, guidera cette nation vers un futur des plus hasardeux dans cette région où l’ennemi ne cesse de la défier… de contester sa présence.

Je cite ici les Psaumes 27-28-29 de David :

Détourne-toi du mal, fais-le bien. Et fais-y à jamais ta demeure. Car l’Eternel aime la justice, Et Il n’abandonne pas Ses fidèles ; Ils sont toujours sous Sa garde. La postérité des méchants sera tranchée. Les justes posséderont le pays, Et ils y demeureront à jamais.

Thérèse Zrihen-Dvir

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