Ce que les archives sur Mengele révèlent, comment l’« Ange de la Mort » a échappé à la capture

Les archives de renseignement argentines récemment ouvertes grâce au président Milei montrent comment Josef Mengele, le médecin d’Auschwitz réputé pour ses atroces « expériences », a vécu pendant des années en Amérique du Sud dans des conditions confortables après la Seconde Guerre mondiale.

Les documents révèlent que les autorités disposaient d’informations étendues sur ses activités mais n’ont rien fait.

Les dossiers, rassemblant récits de témoins, pièces d’immigration, résumés de surveillance, photos, correspondances internationales et copies de passeports sous des identités différentes, indiquent qu’il avait été identifié dès son enregistrement comme immigrant en 1950.

Des agences ont suivi ses traces séparément sans jamais consolider leurs investigations, ce qui lui a permis de s’installer ouvertement, d’acquérir des biens et d’ouvrir une entreprise médicale.

Au milieu des années 1950, les services savaient qu’il avait épousé la veuve de son frère, élevé son fils et exploité un laboratoire aidé par sa famille.

Une demande d’arrestation ouest‑allemande de 1959 fut rejetée par un juge ; Mengele disparut ensuite vers le Paraguay puis le Brésil, où il mourut en 1979 en se noyant près de São Paulo. Ses restes furent identifiés plus tard par analyses médico‑légales et ADN.

1. La fuite immédiate (1945-1949)

2. L’exfiltration vers l’Amérique du Sud (1949)

3. L’Argentine sous Perón (1949-1955)

4. Après la chute de Perón et le mandat d’arrêt de 1959

5. La vie clandestine au Brésil (1962-1979)

6. La mort et l’identification tardive

Pourquoi n’a-t-il jamais été capturé ?

  1. Absence de coordination internationale avant 1959.
  2. Protection active ou passive de l’Allemagne de l’Ouest (BND), du Vatican, de l’Argentine de Perón, du Paraguay de Stroessner.
  3. Le Mossad, après Eichmann, a privilégié d’autres cibles jugées plus dangereuses ou plus symboliques.
  4. Mengele vivait très reclus à partir des années 1960, sans activité politique, donc moins visible.
  5. Erreurs : en 1960 le Mossad croyait qu’il était toujours au Paraguay alors qu’il était déjà au Brésil depuis un an.

Rendre à César…

Gerald Posner a été le premier journaliste d’investigation à avoir eu accès aux dossiers secrets de l’Argentine sur Josef Mengele en novembre 1984. Tout ce qui figure dans l’article ci-dessus se trouvait déjà dans sa biographie de 1986 sur Mengele. Et en 1991, il a écrit un éditorial dans le NY Times, appelant l’Argentine à ouvrir ses dossiers nazis. Cela coïncidait avec la visite du président argentin de l’époque, Carlos Menem, et du président américain George H. Bush. Cela a incité les Argentins à entamer le lent processus de divulgation de leurs dossiers nazis, qui s’est étalé sur plusieurs décennies. Ils ont attendu jusqu’au début de cette année pour permettre au public de voir l’intégralité des informations auxquelles j’avais eu accès il y a 41 ans. Ce qui est ancien est redevenu d’actualité.

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