Bras de fer : le chef de Tsahal avertit Bibi des “dangers” si Smotrich et Ben Gvir contrôlent la Judée Samarie

BenJamin Netanyahou

Le chef de l’armée israélienne sortant, Aviv Kohavi, aurait fait part de ses préoccupations au nouveau Premier ministre Benjamin Netanyahou concernant les décisions de la coalition sur les changements hiérarchiques dans l’autorité militaire et policière.

Lors d’un appel téléphonique, la semaine dernière, le chef de Tsahal se serait immiscé directement dans les affaires politiques de la nation, ce qui rappelle la présence négative, rarement évoquée, de partisans du Meretz et d’Havoda à la tête d’un certain nombre d’institutions israéliennes. Kohavi a insisté pour exprimer ses craintes concernant les réformes prévues par Netanyahou, ou plus exactement, de l’appartenance politique des dirigeants qu’il entend promouvoir à des postes généralement attribués par relation, et non selon un processus démocratique.

Les Forces de défense israéliennes ont confirmé que la discussion a bien eu lieu, suite à des fuites publiées lundi dans la presse.

La gauche perd le contrôle de la Judée Samarie

1 Les préoccupations soulevées par Kohavi concernent d’une part la décision de fournir au chef du sionisme religieux, Bezalel Smotrich, un nouveau bureau indépendant en tant que ministre au sein du ministère de la Défense. Ce poste lui donne le pouvoir de superviser les zones de la Judée Samarie entièrement contrôlées par Israël, à savoir la zone C, qui pour l’instant échappent totalement au politique.

2 M. Kohavi aurait d’autre part évoqué ses préoccupations découlant du fait que le leader d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, prendra le contrôle de la police des frontières de Judée Samarie, dans le cadre de l’élargissement de son rôle de ministre chargé de la Police. Il s’agit à peu près du même problème : une nouvelle continuité démocratique va être créée en Judée Samarie, appliqué cette fois à la police et aux activités civiles.

Des décisions qui « nuisent à l’armée »

Le chef des FDI, qui quittera ses fonctions le 17 janvier, aurait exprimé sa « profonde inquiétude » quant à ces décisions « qui nuisent à l’armée ».

Channel 12 news a cité les propos de Kohavi :

“Les changements convenus rompent la chaîne de commandement et portent atteinte à la souveraineté du général du Commandement central et à la responsabilité de Tsahal en [Judée Samarie]. »

Je pense que Kohavi a raison. C’est même le but recherché : retirer la souveraineté du général et la donner au peuple israélien.

L’appel de Kohavi à Netanyahou a été approuvé par le ministre de la Défense Benny Gantz, a rapporté la chaîne.

La fuite de cet appel aurait été intentionnelle, selon les spéculations des observateurs politiques. En revanche, il n’est pas établi qui, de l’armée ou d’un proche de Netanyahou, aurait initié les fuites. Pour le savoir, il faut chercher à qui profite le crime. Apparemment, aux responsables de l’armée, qui veulent alerter – voire effrayer – la population.

Les FDI ont nié être à l’origine de la publication de l’appel, accusant apparemment une source politique de l’avoir fait. En revanche, leur communiqué est un morceau choisi d’hypocrisie. Après s’être immiscés dans les décisions politiques, ils ont déclaré :

“Les FDI doivent être tenues à l’écart du discours politique”.

Conclusion

Il ne fait aucun doute dans mon esprit que le risque de prise de contrôle démocratique de la Judée Samarie, s’il se concrétise dans les faits, est un choc profond pour une partie de l’establishment fortement hostile aux pionniers, à leurs activités, à leur idéologie et à leur présence en Judée Samarie.

Toutefois, Benjamin Netanyahou reste le Premier ministre, c’est un modéré de centre droit, beaucoup seraient surpris qu’il lâche totalement la bride au duo de choc Smotrich / Ben Gvir.

L’administration américaine est aux mains des Démocrates. Ils ont de la Judée Samarie la même vision que la gauche israélienne – avec le pouvoir en plus. Il ne fait aucun doute qu’ils appliqueront des pressions immenses sur Netanyahou pour qu’il bloque toute décision sérieuse pour la zone C. Tous les coups seront permis, car les Démocrates ne reculent devant aucun procédé, même les plus bas. Ils ont les médias américains dans leur poche, l’ONU est antisémite et pro-arabe, et l’opinion internationale, y compris celle des dirigeants, est façonnée par les journalistes – qui sont vent debout, totalement contre Israël. C’est un cocktail explosif qui ne facilitera pas la tâche du Premier ministre. Qui en a vu d’autres avec le perfide et antisionite Obama.

La vraie décision de Netanyahou se situera entre naviguer, négocier, résister ou céder, probablement un mélange des quatre, où il excelle. Dans tous les cas, c’est l’Amérique qui dirigera une partie de la politique israélienne, et pas dans son intérêt.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org

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