Bibi Netanyahou – vacillera ou vacillera pas ?

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou et ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron à Jérusalem, le 24 janvier 2024 (Kobi Gideon/GPO)

Bibi est prisonnier – otage de la droite radicale – Bibi veut sauver sa peau — Bibi doit descendre de son siège et permettre de nouvelles élections…

Pauvre Bibi qui ne sait plus où donner de la tête.

Marco Sarrabia, membre du parti travailliste:

« Le plus urgent c’est la libération des otages. Même si Netanyahou n’a pas l’aptitude pour parvenir à un accord, car il est lui-même l’otage de son extrême — droite ! »

Extrême droite ? Ou plutôt, la voix du peuple du cru ? Ces juifs fidèles à leurs racines… ces juifs qui ne croient plus au vivre-ensemble et qui ne cessent d’enterrer leurs enfants — victimes de l’appât d’une paix fictive.

Mais c’est la voix inexhaustible de la gauche qui hurle, empoisonne, tape du pied… L’enfant gâté israélien qui veut tout immédiatement – à l’instant, sans aucun retard – NOW – PEACE NOW – la paix maintenant… à n’importe quel prix.

Cette gauche qui avait tant tapé du pied qu’elle contraignit Bibi à s’engager dans la mauvaise voix, n’ayant pratiquement aucun moyen d’apaiser le vacarme causé par une gauche, il faut l’avouer, insensée et stupide… On ne s’embarque pas dans des négociations avec une ribambelle chahuteuse d’enfants gâtés. Ou on leur ferme la gueule, ou on débourse et c’est bien ce que Bibi a fait lors du rachat de Gilad Shalit. Il a acheté le calme avec la libération de Yahia Sinwar et ses acolytes – 1027 – qui aujourd’hui font danser Israël entier sur une corde raide.

Cette même gauche qui n’a rien appris de l’attaque du 7 octobre 2023 et expose le ventre mou de la société israélienne. Celle qui a failli démolir l’État d’Israël pour une prétendue refonte judiciaire… celle qui se tient ferme derrière la libération des otages des mains du Hamas et, peu lui importe le prix à payer… même celui d’un véritable harakiri pour assouvir ses bas instincts… Celle qui veut suivre les pays occidentaux et démocratiques dans leur suicide…

Enfin, celle qui n’a de juif que le nom. Elle n’a ni foi ni dieu… elle est le dieu et elle est prête à tout pour nous en convaincre.

Mais la majorité refuse de suivre cette chute vertigineuse et imminente, refuse les mâchoires d’un État palestinien, refuse la laïcité et cherche la fraternité. La nouvelle génération d’Israéliens a appris la leçon et n’est pas prête à s’immoler. Elle veut un État sécurisé, un État juif, un État qui sera le refuge de tous les juifs du monde, dont l’existence est de plus en plus menacée et hasardeuse.

Oui, Bibi a fait des erreurs ! Oui, il a distribué des promesses qu’il n’a pas été capable de tenir. Il a été assez naïf de croire en sa faculté d’humaniser l’ennemi, en lui offrant une vie meilleure, en lui accordant plus de confiance, en le pacifiant… Mais l’ennemi a vu en ces faveurs une faiblesse et s’est joué de lui, comme de nombreux gauchistes qui l’ont précédé et auxquels les Occidentaux ont vendu les accords suicidaires d’Oslo.

Aujourd’hui ce n’est plus le siège de Premier ministre qui préoccupe Bibi, mais beaucoup plus, une correction de ses erreurs d’antan. La résilience de l’État d’Israël en dépend. Il faut aussi comprendre que Bibi tient de mauvaises cartes en main. Il a une population qui a déserté le nord et le sud. Il a le projet d’en finir avec l’empire hamassien et celui du Hezbollah. Il a aussi les proxys iraniens qui le narguent, et comme si cela n’est pas suffisant, il a une gauche qui lui creuse ouvertement sa tombe.

Bibi ne peut plus se permettre des erreurs additionnelles, et si parfois il est contraint de les faire, c’est surtout dans l’optique de projets plus importants. Les USA et l’Europe pèsent sur ses ailes et lui infligent leurs demandes suicidaires… Ils veulent à tout prix un État palestinien pour leurs propres intérêts. Biden veut attirer l’Arabie Saoudite dans son giron qui réclame un État palestinien en échange. L’anglais, David Cameroun ne cache nullement ses intentions lorsqu’il déclare qu’il va reconnaître un État palestinien et va demander à d’autres de le suivre.

« Le Royaume-Uni envisage de reconnaître un État palestinien comme moyen de faire pression sur Israël pour qu’il accepte une solution à deux États », a déclaré lundi le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, lors d’une réception à Westminster.

S’adressant à un parterre de diplomates arabes à la Chambre des communes, M. Cameron a déclaré qu’une telle reconnaissance constituerait « une avancée irréversible vers une solution à deux États et, surtout, vers l’établissement d’un État palestinien ».

« Nous avons une responsabilité là-bas : il faut commencer à définir ce que pourrait être un État palestinien, ce qu’il comprendrait, comment cela fonctionnerait », a-t-il déclaré. « Le moment venu, nous examinerons, avec nos alliés, la question de la reconnaissance d’un État palestinien, y compris aux Nations unies. Cela pourrait contribuer à rendre ce processus irréversible ».

Times of Israël.

On est en droit de se demander si Israël est un État souverain, ou bien un visiteur auquel on accorde parfois le droit de respirer.

Alors la gauche aura beau hurler, tempêter, taper du pied, demander des concessions suicidaires, Bibi a d’autres chats à fouetter, dont ceux nourris par les pays occidentaux qui s’amusent à faire d’Israël une nouvelle Tchécoslovaquie pour pacifier les Arabes…

Mais comme disait si bien Churchill :

« Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre ».

Quant à Bibi, la voie devant lui est rocailleuse et traître. Il n’a nul besoin de conseillers égocentriques et veules. Il a besoin d’un peuple unifié et solide qui campe fermement sur ses principes.

Il a besoin de nous tous pour achever un parcours qui s’avère être des plus dangereux. Ne le décevons pas… et surtout ne décevons pas notre jeune génération — Sa survie et celle d’Israël en dépendent.

Thérèse Zrihen-Dvir

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