Bibi, le grand farceur

Assise sur mon lit de douleurs, la télévision vissée sur la ligne 14 israélienne, j’observais d’un œil inquiet les évolutions tant sur le nord d’Israël, perpétuellement bombardé par le Hezbollah que sur les collisions désagréables entre les soldats israéliens et ceux du Hamas, qui jouent à cache-cache dans les ruines de Gaza.

La déprime me submerge à chaque annonce de soldats morts sur le champ de bataille, me demandant avec inquiétude qu’en sera-t-il du Hezbollah qui s’amuse à arroser le nord israélien de son déluge de drones et de roquettes. On ne cesse de compter le nombre ahurissant d’habitations détruites dans tout le secteur. Tandis que le Hezbollah, cyniquement, élargissait avec chaque jour qui passe, le rayon jusqu’à atteindre les villes du centre.

Les Houthis y mettent de leurs en dépêchant des missiles balistiques sur le centre, dont notre petit hôpital. Heureusement qu’Israël a pris le soin de transférer les malades dans un quartier sécurisé. Inutile de vous faire un croquis de ce que cela aurait pu être si ce n’était pas le cas.

Il faut dire que toute cette période était ponctuée d’un désespoir et d’un manque absolu d’alternative. Le gouvernement avec en tête Netanyahu, nous abreuve d’espoir qu’aucun, en vérité, ne pouvait concevoir. Avec une armée réduite à son niveau le plus élémentaire, quel faisceau de lumière peut l’israélien entrevoir dans cette épreuve et demeurer la tête haute.

Le 18 septembre, précisément, je me mesurais avec l’arrivée d’une Palestinienne niqabée venue se faire recruter, portant fièrement autour de son cou un médaillon en or représentant la Palestine sur toute la superficie d’Israël. Je ne vous cache pas que je me suis confrontée à la responsable pour lui avoir permis accès à notre hôpital. Cette dernière m’a simplement ignorée. J’en ai assez de me mesurer avec ces gauchistes assoiffés de se faire embrocher par des Palestiniens.

Dans ma chambre, celui qui me surprit n’est autre que mon ami Philippe Arnon qui venait de m’annoncer l’explosion de bipeurs au Liban.

Une annonce plus ou moins d’envergure venait d’être émise sur la télévision israélienne. La débandade prit de l’ampleur lorsque sur les lignes, les victimes s’amoncelaient. Pertes d’yeux, perte de doigts, de mains, un véritable charivari brutal et grotesque dont personne ne pouvait réellement mesurer les proportions…

L’intelligente attaque avait tourné la plaque de toutes les stratégies. Les responsables devenus inopérants signalent la faillite de tout le système. Il ne restait plus à Bibi qu’à cueillir l’ennemi aveugle et désorienté. Peu importe comment cela a été manigancé, le principal objectif a été atteint lorsque le Hezbollah s’est retrouvé sans défense réelle devant la calamité qui lui échut. Et dans le fond, ce n’est pas l’armée et sa taille qui gagnent les batailles, mais bien l’intelligence humaine… Pour le Hezbollah, c’est la bataille de la Berezina. C’est le début de la chute. Et pour Bibi, c’est le nouveau David face à Goliath qu’il venait de décapiter.

Hassan Nasrallah perdit la tête sous une nouvelle forme de tactique militaire intelligemment menée par Bibi. Il fallait réunir tous les dirigeants du Hezbollah sous la même coupole afin de les anéantir… Et c’est à cela qu’a servi le prétendu discours à l’ONU de Bibi. Tout avait été minutieusement orchestré afin de larguer les bombes là où il fallait, à l’heure voulue et programmée.

Le Hezbollah anéanti ? Pas tant que cela, mais en voie certaine de l’être. Car en fait, cela fait partie du programme initial d’Israël : se débarrasser des proxys, l’un après l’autre, avant de passer à l’attaque du grand méchant loup, assis dans son burnous, se demandant d’où ou comment viendra la prochaine attaque israélienne sur l’Iran.

Car elle est en préparation… elle l’a été depuis longtemps. Ce ne sera ni Biden, ni Macron, ni Kamala qui détourneront Bibi de son itinéraire, tout comme ils ont échoué à le faire jusque-là. Le Hamas est détruit, le passage Philadelphie sécurisé, le Liban connaît ses mauvaises heures… et devra accepter un compromis qu’il ne pourra jamais enfreindre.

La bande de Gaza sera dirigée par Israël… Et c’est son droit légitime.

AM ISRAËL HAY.

Thérèse Zrihen-Dvir

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