Israël a intensifié ses préparatifs pour le « jour d’après » le renversement du Hamas dans la bande de Gaza, même si les autorités estiment qu’il reste encore du chemin à parcourir avant d’atteindre cet objectif – et que le public israélien n’est pas certain que le gouvernement d’urgence ira jusqu’au bout de ses engagements.
Deux groupes de travail ont été créés au sein du Conseil national de sécurité et du ministère des Affaires étrangères afin d’évaluer séparément les avantages et les inconvénients des différentes options de gouvernance de l’enclave côtière après la guerre. Le principe sous-jacent à toutes ces options est que le Hamas ne contrôlera plus Gaza.
Cependant, ce regain de préoccupation de ce qui émergerait au lendemain des combats fait suite aux déclarations explicites du président américain Joe Biden et des dirigeants arabes qui s’attendent à la création d’un État palestinien en Judée, en Samarie et à Gaza après la guerre.
Un haut fonctionnaire israélien a déclaré :
« Le cabinet de guerre et le cabinet de sécurité sont tout à fait d’accord sur l’objectif politique de l’opération, à savoir l’élimination du Hamas.
Toutefois, traiter du cadre politique de l’après-guerre peut conduire à des conflits internes en Israël et avec des acteurs internationaux, ce qui pourrait entraver la réalisation des objectifs de la guerre. C’est pourquoi nous cherchons à éviter autant que possible de nous confronter à cette question brûlante. Nous devons traiter cette question avec sagesse.
Néanmoins, il est entendu qu’en ignorant les aspects politiques de la réalité de l’après-guerre, Israël pourrait être mis devant le fait accompli dans divers domaines. C’est pourquoi les deux groupes de travail ont commencé à se préparer. »
Les ministres ont émis diverses idées, dont certaines sont créatives, sur la question de savoir qui contrôlera la bande de Gaza après le Hamas.
- L’une des options est une administration internationale sous différentes formes,
- une autre est un mécanisme conjoint égypto-israélien.
- Une autre proposition consistait à confier le pouvoir à l’ancien homme fort du Fatah, Mohammed Dahlan, mais ce dernier a rejeté cette option.
L’idée d’un retour de l’Autorité palestinienne à Gaza s’est heurtée à l’opposition farouche de la plupart des ministres de premier plan.
Toutefois, il semble que cette option ait suscité quelques désaccords, car les ministres Benny Gantz et Gadi Eisenkot croient au renforcement de l’AP. Néanmoins, à ce stade, il existe un consensus au sein du cabinet sur la nécessité de maintenir l’unité, de sorte que les membres n’ont pas discuté de plans concrets.
Le haut fonctionnaire israélien a ajouté qu’en dépit de l’attention accrue portée à la sphère politique et de la mission de sauvetage de lundi qui a permis de libérer la soldate Ori Megidish, « le chemin à parcourir est encore long ».
Selon le fonctionnaire, « nous avons peut-être parcouru environ 10 % de la distance nécessaire pour atteindre l’objectif de renverser le Hamas. La patience, l’unité et l’endurance sont nécessaires pour atteindre nos objectifs ».