Après 9 mois, pourquoi Israël n’a pas gagné la guerre ? Parce qu’il fait tout de travers

Herzi Halevi

Je l’ai dit, je le redis, et je le redirais : un Ashkénaze ne peut pas comprendre les Arabes comme les comprennent les Séfarades, les Mizrahim et les Yéménites. Et sans comprendre l’ennemi, on ne peut pas le vaincre. C’est pourquoi l’immense puissance sioniste, technologique, humaine, et militaire d’Israël n’a pas été capable d’écraser, ni vaincre, quelques dizaines de milliers de nazis de Gaza.

Trop d’Ashkénazes sont à la tête de l’establishment, des administrations et du gouvernement, et tout ce qu’ils font et décident est prévu à l’avance par les Arabes. Le 7 octobre a montré que l’inverse est tout sauf vrai.

Mardi, le général de brigade Ofer Winter a publié une analyse des échecs du gouvernement et de l’establishment de la sécurité, mais surtout, il a proposé des solutions pour obtenir une victoire retentissante contre le Hamas – qui est à portée de mains.

D’abord les critiques

Les Arabes, je le dis, et Winter le confirme, ont compris à qui ils ont affaire, et en tiennent compte. “Pour eux”, dit Winter :

Je résume : Israël fait tout de travers.

Redessiner la frontière de Gaza

J’ajoute un argument personnel inspiré par les propos du militant pro-Israélien arabe Yoseph Haddad :

Les Arabes de Gaza accordent plus de valeur à leurs terres qu’à leur vie, qu’à leurs enfants, qu’à leur combat pour exterminer les juifs. Israël aurait dû, en partant du nord de la bande de Gaza, déplacer la ligne de la frontière vers le sud en incorporant une bande de 10 mètres sur toute la large de Gaza à Israël pour chaque jour que les otages ne sont pas libérés. Voyant ses terres conquises et sa frontière modifiée, la rue de Gaza se serait soulevée contre le Hamas.

Hélas, soit qu’ils soient trop tendres pour les offenser, soit qu’ils ne comprennent pas bien à qui ils ont affaire, le gouvernement et l’establishment n’ont pas tiré parti de ce levier, et ont négocié depuis le premier jour suivant les demandes du Hamas, au lieu d’imposer ses propres règles.

Winter a le même raisonnement : la direction de Tsahal est totalement prévisible.

“L’ennemi a très bien compris les limites et les contraintes de Tsahal, et son plan a été conçu de manière à les utiliser à son avantage”, dit Winter. “Pour relever les défis, le système de sécurité doit changer et agir contrairement aux attentes de l’ennemi, et ne pas continuer à s’écraser comme des vagues sur un brise-lames.”

Les solutions pour écraser le Hamas et gagner la guerre

Israël doit retirer au Hamas son bouclier humain

“Une condition nécessaire à la survie de l’ennemi est son approvisionnement logistique”, explique Winter.

Conclusion

Israël a raté de nombreuses occasions, durant cette guerre.

Le 8 octobre, découvrant les horreurs du pire massacre de juifs depuis la Seconde Guerre mondiale, le monde entier soutenait Israël. Toutes les diplomaties, tous les médias, étaient sous le choc. Une fenêtre de sympathie jamais connue depuis la Guerre des 6 jours s’est ouverte, et le gouvernement Netanyahou l’a laissée se refermer sans rien faire. Je veux croire que le choc a été immense pour lui aussi. Mais un dirigeant n’a pas le droit à ce luxe.

Lorsque je disais que cette fenêtre se refermerait et que rapidement, les journalistes se ressaisiront et accuseront Israël, je ne pensais pas que le gouvernement israélien serait assez crétin pour ne pas en tenir compte. J’avais tort.

Le 8 octobre, alors que le corps des 1 200 juifs massacrés n’était pas encore refroidi, Israël aurait dû :

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

*Le général de brigade Ofer Winter a été commandant de la 98e division de parachutistes, secrétaire militaire du ministre de la Défense, chef d’état-major du commandement central, commandant de la brigade de Givati, commandant de la brigade nord dans la bande de Gaza, commandant de la 646e brigade, commandant de l’unité de Duvdevan Mistaravim et commandant du bataillon de reconnaissance de Givati.

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