À-D’ieu, Sébastien Sellam

Sebastien Sellam (zl), de son nom d’artiste «Dj LamC», avait été sauvagement assassiné le 20 novembre 2003 dans son immeuble par son voisin et prétendu «ami d’enfance», un musulman, Adel Amastaibou.

Sébastien avait été défiguré et il avait été retrouvé mort dans le parking de son immeuble du 10e arrondissement à Paris où son meurtrier l’avait attiré.

Après l’assassinat, le meurtrier se rendit au domicile de la mère de Sébastien Sellam pour s’exclamer : «J’ai tué un Juif ! J’irai au paradis.»

Puis le soir même il déclarait à la police : «Je suis content s’il est mort cet enculé, ce bâtard, s’il est mort, je suis trop content, ce putain de juif, sale juif».

Le même rapport de police précisait : «Mentionnons que le comportement de Amastaibou est manifestement sensé et volontaire et que le suspect se dit pleinement satisfait de son acte».

La mère de Sébastien, Juliette Sellam, confiait à Í24NEWS au sujet de la mère de l’assassin de son fils : «Elle était antisémite (…) Elle arrachait les mezzouzot (un objet de culte juif objet apposé au chambranle de l’entrée d’une habitation) des juifs d’à côté ; de partout, elle traitait les gens de sales juifs».

C’est ce qu’on appelle faire «téter l’antisémitisme au sein de la mère» !

L’assassin est réputé être une «racaille» qui vivait d’expédients, de petits trafics, auteurs de plusieurs agressions physiques, condamné pour injure antisémite à l’encontre d’un rabbin, etc.

Malgré cette description et les propos tenus par l’assassin, la circonstance aggravante de l’antisémitisme n’avait pas été retenue par les psychiatres, ce contre quoi se battent la famille et leurs avocats depuis des années.

Dès le lendemain des faits, l’auteur du meurtre était mis en examen et transféré au sein d’une structure psychiatrique.

L’expert psychiatrique écrivait en 2005, dans son expertise, que «le crime n’est pas antisémite mais un acte délirant». La chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a toutefois ordonné la réouverture du dossier.

Je me rappelle d’une formule de Jacques Lacan, un éminent psychiatre et psychanalyste français, qui sur la question des délires psychotiques disait que «nul fou n’est totalement fou au moment il commet son acte». En fait, pas si fous que ça les anti-Juifs, ils ne se trompent pas de cible quand il leur faut s’attaquer à des Juifs.

A la suite de quoi, en août 2006 l’assassin était «interné d’office» (sans consentement de l’intéressé) à l’Hôpital psychiatrique de Villejuif (coïncidence !) et il bénéficia d’un non-lieu pour irresponsabilité pénale. Malgré le souhait de la famille Sellam que le meurtrier de Sébastien soit renvoyé devant la Cour d’Assises, il n’en a rien été jusque-là. Il bénéficia même peu de temps après d’autorisations de sorties, malgré sa dangerosité.

Cet assassinat d’un Juif par un musulman, l’un des premiers d’une longue liste en France avait été au moment des faits, il faut le souligner, passé sous silence par quasiment toute la classe politique française, médiatique, mais aussi par les institutions juives qui n’avaient pas encore pris la mesure du phénomène.

Quelques-uns sonnaient pourtant le tocsin à cette époque et interpellaient les consciences pour attirer l’attention sur la fonction de «dosimètre» qu’exerce cette hyper haine déferlante contre les Juifs dans l’histoire et que cela annonce toujours des catastrophes à venir pour la société. Il suffit de voir l’état de la France actuellement.

Que l’on se rappelle la déclaration du président français Jacques Chirac, en fonction à l’époque, qui affirmait avec véhémence au début 2002 à l’issue d’un entretien à l’Élysée avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Pérès, en visite en France : «Il n’y a pas de poussée d’antisémitisme en France et que rien ne permet d’étayer ces affirmations». Et d’ajouter «je suis sûr que la France n’est pas antisémite, ni historiquement ni actuellement» et il s’était déclaré «profondément choqué, meurtri par les propos qui étaient tenus sur le développement de l’antisémitisme en France». Il se ravisa un peu plus tard au vu de la détérioration continue de la situation et de l’augmentation des agressions anti-juives.

Rappelons le contexte : Dès le début des années 2000 se propageait en France ce qui avait été nommé «une Intifada des banlieues» qui se traduisait par le fait que des «jeunes issus de l’immigration arabo et afro-musulmane» exprimaient un anti-judaïsme virulent, tous azimuts, sous la forme d’insultes, de crachats, de tags, d’incendies de bâtiments communautaires, d’agressions physiques contre des Juifs identifiés comme tels, en solidarité avec la «Palestine».

Ce phénomène faisait écho à la «seconde «Intifada el-Aqsa» qui, à partir de septembre 2000 en Israël jusqu’à environ février 2005, avait massacré 1017 Israéliens (dont 70 % de civils) et fait des milliers de blessés dans des attentats-suicides en particulier.

A cette époque, une espèce d’omerta s’était installée pour insinuer que ce qui se produisait en France n’était qu’«une réaction de pauvres Français issus de l’immigration maghrébine qui n’avaient pas l’impression que la France était leur pays.»

Il ne fallait rien dire de cette sous-culture de prédation qui s’est depuis propagée dans des centaines de quartiers en France.

De plus, les «belles âmes» affirmaient qu’il n’y avait pas de corrélation directe entre ces actes anti-Juifs et l’islam, et que «ce qui se disait était le fait de médias et de partis politiques d’extrême droite» et d’une «islamophobie rampante».

Il ne fallait surtout pas fâcher les banlieues et «faire le jeu du Front national» entendait-on.

De même, silence radio à cette époque de «SOS-racisme» et de «Touche pas à mon pote».

A tous les niveaux, la consigne était «pas de vague», «ne soufflez pas sur les braises», «si vous êtes insultés, ne répondez pas», etc., alors que dans les communautés juives, à la base, le mot d’ordre était à l’organisation de l’autodéfense.

Le président du CRIF reconnut toutefois, plus tard, que la France et les organisations juives «n’avaient pas pris la juste mesure de ce crime lorsqu’il s’était produit, lorsque Sébastien Sellam a été assassiné par un extrémiste musulman» qui, selon la formule euphémisée consacrée, s’était «radicalisé». La mobilisation et l’indignation faisaient également défaut.

C’est dans ce contexte que le jeune homme a été assassiné, il fut le premier d’une longue liste de victimes juives à subir le martyre par un islamo-barbare.

Le point commun entre ces meurtres antisémites, à quelques degrés différents, c’est que l’on peut noter une forte résistance à admettre leur caractère antijuif par les autorités publiques.

De là à s’interroger à titre d’hypothèse, si les auteurs M. Merah auteur du massacre à Toulouse et à Montauban, et Amedy Coulibaly de celui à l’Hyper cacher à Vincennes, n’avaient pas été abattu par la police, auraient-ils, eux aussi, bénéficié d’une qualification «d’acte délirant» plutôt que de circonstances aggravantes pour antisémitisme et condamnés ?

À ce jour, on dénombre officiellement douze victimes de l’antisémitisme en France :

«En France, les auteurs de crimes antisémites invoquent la folie pour échapper à la justice. […] Et cela semble marcher. »

En novembre 2018, The Gardian commentait ces faits en disant que «la France est le seul pays européen où des Juifs sont périodiquement tués parce qu’ils sont Juifs».

Ce qui fit dire aussi au journal israélien Haaretz, en 2019, qu’«en France, les auteurs de crimes antisémites invoquent la folie pour échapper à la justice. […] Et cela semble marcher. » Il leur suffit de fumer un joint avant de commettre un crime et l’assassin évite la case prison.

D’après les données du SPCJ (Service de Protection de la communauté Juive) et du Ministère de l’Intérieur, qui sont reprises dans le rapport annuel de l’antisémitisme dans le monde publié par le Centre Kantor de l’Université de Tel-Aviv, de 1998 à 2019, donc sur 20 ans, près de 12.000 actes antisémites ont été commis en France, soit une moyenne de 600 par an, contre une soixantaine dans les années 90, correspondant à une multiplication par 10. Deuxième constat : bien que les Juifs ne représentent que 1% de la population française, ils constituent la cible de 50% des actes racistes commis en France. Parmi l’ensemble des manifestations d’antisémitisme, les actions physiques violentes oscillent autour de 200 par an. 35% des actes antisémites sont concentrés géographiquement dans sept villes : Paris, Sarcelles, Créteil, Strasbourg, Avignon, Nice, Marseille. A Paris, contrairement à ce que l’on a l’habitude de penser, tous les arrondissements sont touchés.

Le nombre total d’actes antisémites recensés en 2020 est de 339.

Selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, 73% des actes racistes portant atteinte aux personnes sont dirigés contre des Juifs.

Soulignons que depuis 2003, 264 personnes en France sont mortes du fait d’attentats islamistes.

Ainsi, de Paris à Bersheva, à Hadera et hier à Bneï Brak, c’est la même idéologie religieuse démoniaque qui répand la mort.

Le corps de Sebastian Sellam a été rapatrié en terre d’Israël où il est désormais enterré au cimetière de Vatikim, à Netanya, le 27 Adar 5782, le 30 mars 2022.

Dire à-D’ieu à Sébastien Sellam c’est l’accompagner par nos présences dans sa dernière demeure qu’est la Terre d’Israël, Terre de ses ancêtres, et garder la mémoire de l’être qu’il fut, aimant la vie et souhaiter à sa famille de pouvoir trouver la consolation.

© Schlomo Goren pour Israël 24/7.org. Diplômé en sociologie, en Sciences de l’Education et en psychologie. A exercé de nombreuses années en France comme Intervenant indépendant dans tous les secteurs (éducatifs, prisons, psychiatrie, etc.) sur les problèmes de violence.

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