La procureure générale Gali Baharav-Miara, conseillère judiciaire du gouvernement, a ordonné vendredi matin au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir de geler la révocation du commandant du chef de la police du district de Tel Aviv, Amichai Eshed. C’est une atteinte directe à la démocratie, et une raison de plus en faveur d’une réforme urgente du pouvoir extravagant des juges.
Le ministre Ben Gvir et le commissaire de police Kobi Shabtai ont remanié vendredi les postes de plusieurs officiers de police de haut rang, et ont ainsi démis Eshed de ses fonctions.
Ben Gvir aurait été mécontent de la façon dont Eshed a été indulgent et complaisant avec les manifestants de gauche, leur permettant de bloquer l’artère principale de la ville pendant des heures lors des rassemblements qui ont commencé il y a dix semaines. Eshed a été réaffecté au poste de chef de la division de la formation de la police.
Mais comme Baharav-Miara a été nommée par Yair Lapid, qui a encouragé les manifestants à bloquer le pays, elle n’a pas apprécié.
Moins de deux heures après la rétrogradation de M. Eshed, Mme Baharav-Miara a mené une enquête préliminaire sur la procédure et, selon des sources au sein de son cabinet, l’enquête a soulevé de sérieuses préoccupations quant à sa légalité et à son bien-fondé, y compris les considérations sous-jacentes à la décision, le moment de l’annonce et le contexte dans lequel elle a été prise.
En conséquence, vendredi matin, l’AG a demandé à la police et au ministre de geler toute décision ou action dans l’affaire Eshed, jusqu’à la fin de l’enquête légale requise. Et pour éviter tout doute, elle a déclaré que jusqu’à la fin de l’enquête, le surintendant Eshed resterait à son poste.
Le ministre Ben Gvir, mercredi, a ainsi réagi :
« Tous les officiers défaillants qui se sont unis, après avoir détruit la police, détruit la sécurité nationale et s’être livrés à une corruption qui s’est reflétée dans les conclusions des commissions, exigent maintenant qu’Itamar Ben Gvir soit licencié. Personne ne les a élus ni n’a demandé leur avis. J’ai été élu par le peuple d’Israël et je ne sers que lui. Tous ces officiers feraient bien de rentrer chez eux et de cesser d’interférer ».
C’est une atteinte proprement scandaleuse à la démocratie.
- Il n’existe aucune démocratie digne de ce nom dans laquelle les procureurs, les juges sont autorisés à intervenir et annuler les décisions de l’exécutif, et ce au nom de la sacré-sainte répartition des pouvoirs entre le législatif, le judiciaire et l’exécutif.
- Les Israéliens sont volés de leur décision souveraine. Ils ont élu Itamar Ben Gvir pour qu’il applique une politique de droite, ils ont évincé Yair Lapid et son gouvernement dont la politique ne leur plaisait pas, et malgré leur vote, c’est la volonté du camp Lapid qui est appliquée, et pas celle de Ben Gvir – c’est à dire du peuple israélien.
Selon des informations non confirmées, des membres des partis Likoud et Otzma Yehudit auraient demandé le renvoi de Baharav-Miara, ce qui serait maladroit, en pleine crise autour de la réforme judiciaire.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org