Dans une interview accordée à Channel 12 news, le chef de la police Kobi Shabtai met en garde contre une montée dangereuse du risque de violence politique.
« Je suis venu ici [dans le studio] pour une raison. J’ai essayé de m’abstenir de ce genre d’interviews. Mais la situation dans laquelle nous sommes en Israël m’empêche de dormir la nuit. Nous sommes sur une pente raide, celle des arguments incendiaires, des gens qui écrivent des choses sans tenir compte de l’impact qu’elles peuvent avoir sur l’autre partie », dit Shabtai. « C’est l’occasion d’exhorter tout le monde à respirer, à se calmer, à discuter, et à ne pas devenir violent en paroles ou en actes… L’État d’Israël a déjà vu des dommages causés à des personnalités publiques », dit-il.
Ses propos sont proprement scandaleux. Ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux des Européens, qui, lorsque le Hamas commet une série d’attentats meurtriers, appelle « les deux parties à une désescalade de la violence et à calmer le jeu », dans une sorte d’équivalence morale entre l’agresseur et l’agressé, sans tenir compte en aucun cas de la réalité.
Aussi clairement que les attaques terroristes du Hamas, les incitations à la violence, les arguments incendiaires et les appels à l’insurrection viennent exclusivement de l’opposition. L’agresseur est la gauche, la victime est la droite, qui se contente d’appliquer son programme, un programme que le peuple a voulu.
« Nous avons vu une grenade à main lancée [avec des conséquences fatales lors d’une manifestation il y a 40 ans, tuant Emil Grunzweig]. Nous avons vu l’assassinat d’un Premier ministre », dit Shabtai, faisant référence à l’assassinat en 1995 du Premier ministre Yitzhak Rabin. « Nous voyons ces menaces sur les médias sociaux. L’incitation aujourd’hui…. est inquiétante, inquiétante. Nous devons faire baisser les flammes… Toutes les agences de sécurité… font de leur mieux pour empêcher une répétition », ajoute Shabtai.
Pas un mot en direction des coupables de la situation. L’opposition lance des roquettes quotidiennement sur la coalition, le gouvernement, et sur l’Etat d’Israël, et il demande aux victimes d’œuvrer pour le retour au calme.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org