« En 2004, le Premier ministre israélien de l’époque, Ariel Sharon, avait appelé les Juifs de France à s’installer en Israël », explique le journaliste Stefan Frank dans le quotidien allemand Achgut.com. « En effet, poursuit le journaliste, l’antisémitisme agressif émanant principalement des musulmans leur rendait déjà la vie de plus en plus difficile ».
L’article explique :
Dans le cadre d’une action rappelant l’Allemagne en 1938, des inconnus ont tagué pendant la nuit des étoiles de David sur les façades d’un magasin de fromage, d’un magasin de vélos et de nombreux autres magasins. Le tout accompagné d’une inscription censée représenter le mot allemand « Jude », le « d » ressemblant toutefois plutôt à un « b », soit « Jube ».
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a publié des photos sur Twitter et écrit à ce sujet :
« Tout le quartier est parsemé d’étoiles de David, du mot ‘juif’ ou de l’expression ‘je suis raciste’ en grandes lettres blanches. La présence juive historique dans le quartier ainsi que la proximité de nombreuses synagogues et institutions juives font de ces graffitis un véritable problème de sécurité ».
Souvenirs de la Nuit de cristal
Stefan Frank m’a demandé de témoigner sur la situation pour les juifs de France, et les raisons qui m’ont poussé à quitter la France pour Israël.
J’en parle avec le journaliste franco-israélien Jean Patrick Grumberg (70 ans), chroniqueur pour le site d’opinion et d’information conservateur français dreuz.info. Grumberg a fait son aliyah en 2007, le terme utilisé par les juifs pour désigner l’émigration vers le pays de leurs ancêtres. Ayant grandi à Paris, il a d’abord été attiré par les Etats-Unis, puis il est revenu en France pendant un certain temps ; aujourd’hui, il vit « entre Tel Aviv et Los Angeles », comme il le dit. Quelles sont les raisons de son émigration ? Il a quitté la France parce que le pays « n’offre pas le degré de liberté qui répond à mes exigences. De plus, la rigidité, la lenteur, la bureaucratie et le manque de dynamisme du pays me dérangeaient. J’ai fait mon alyah pour le soleil ».
Interrogé sur les graffitis antisémites à Paris, Grumberg poursuit :
« Si les slogans antisémites ne sont pas écrits sur des tracts, ils le sont sur les pierres tombales des cimetières juifs, et si ce n’est pas sur des tombes juives, ils sortent de la bouche de manifestants antisionistes. L’antisémitisme trouve toujours le moyen de s’exprimer avec style : en défendant les droits de l’homme des Palestiniens et en condamnant leurs souffrances, que ce soit dans la rue, dans une commission respectable de l’ONU, dans un parlement suédois ou dans l’Eglise d’Angleterre. L’antisémitisme n’a jamais cessé en deux mille ans. Il a culminé il y a 80 ans pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Européens ont été honteux, discrets et silencieux pendant un certain temps, mais il a toujours été là. Qui l’attise plus que les autres ? Les médias avec leurs mensonges sur le conflit israélo-arabe, leur déformation des faits, et la machine de gauche qui ne voit l’antisémitisme que de la droite, jamais de la gauche radicale, et, Dieu nous en préserve, certainement pas des musulmans ».
Oui, il est vrai que ce que rapporte Le Parisien sur les graffitis antisémites sur les volets et les vitrines rappelle la Nuit de cristal :
« Ces graffitis disent aux juifs : votre place n’est pas ici, retournez en Palestine. Et les mêmes personnes disent aux Israéliens : retournez en Europe, votre place n’est pas en Palestine », ajoute Grumberg.
Des auteurs souvent d’origine arabe ou musulmane
L’auteur [des graffitis] ne pourrait-il pas effectivement être un extrémiste de droite ?
Réponse de Grumberg :
« Il y a très peu de preuves d’activités antisémites de l’extrême droite en France. Leur antisémitisme reste très vivant, mais il se limite au discours privé. En me basant sur l’histoire récente, je doute qu’ils se mettent à faire des graffitis sur les façades des magasins ».
Une enquête menée en 2018 par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) auprès des juifs français semble étayer ce point de vue. On y demandait aux juifs qui déclaraient avoir été victimes d’insultes ou d’agressions antisémites au cours des cinq années précédentes s’ils pouvaient classer les auteurs dans une catégorie. Les réponses les plus fréquentes étaient :
• « Je ne peux pas le décrire » (40 pour cent) ;
• « Quelqu’un de musulman avec des vues extrémistes » (33 pour cent) ;
• « Quelqu’un avec des opinions politiques de gauche » (20 pour cent) et
• « Collègues de travail, camarades de classe, camarades d’université » (24 pour cent).
Presque plus de juifs en banlieue parisienne
Selon le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), 20.000 juifs auraient changé de lieu de résidence ou auraient carrément quitté la France ces dernières années. Cela concerne particulièrement la banlieue parisienne, où vivent de nombreux musulmans.
Jérôme Fourquet, directeur de la société de sondages IFOP, a constaté que le nombre de familles juives est passé de 600 à 100 à Aulnay-sous-Bois, de 300 à 100 au Blanc-Mesnil et de 400 à 80 à Clichy-sous-Bois au cours des 15 dernières années. Il n’existe pas de statistiques officielles à ce sujet.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : https://www.achgut.com/artikel/frankreichs_juden_in_gefahr