Le fonds qui gère les bénéfices de la richesse pétrolière de la Norvège, State Pension Fund Abroad n’est pas un investisseur ordinaire. Il s’agit du plus grand fonds d’investissement souverain au monde, avec 1 100 milliards de dollars. Le deuxième est le fonds de la Chine China’s Investment Cooperation fund, qui gère également un montant d’actifs d’un peu plus de 1 000 milliards de dollars.
Quand la politique entre en jeu, les principes moraux deviennent à géométrie très variable. Ainsi, le fonds d’investissement, après une « réévaluation éthique » a désinvesti d’un certain nombre d’entreprises israéliennes, croyant peser sur la politique du pays en infligeant une douleur sérieuse à son économie.
Le State Pension Fund Abroad s’accompagne de deux obligations principales :
- générer un bon rendement pour les générations futures et,
- éviter d’investir dans des entreprises qui contribuent à des relations manifestement contraires à l’éthique.
Selon des documents que le quotidien allemand Welt Am Sonntag a consulté, le fonds souverain avait décidé de retirer les investissements des banques israéliennes « si elles contribuent, par leurs prêts, à la construction de colonies dans les territoires palestiniens occupés ». Notez comment les mots sont à la fois à charge et porteurs de mensonges :
- Il n’existe pas de colonies en Israël, car Israël n’est pas un pays colonial, contrairement à la France, les Etats-Unis, le Royaume-uni et l’Australie.
- Il n’existe aucun Territoire palestinien au monde
- N’existant pas, ils ne sont pas occupés.
- Israël qui n’est pas un Etat colonial, ne peut donc construire des colonies, et encore moins sur des territoires qui n’existent pas.
Selon leurs conclusions, le conseil d’éthique du fonds d’État a voulu vérifier si les banques israéliennes dans lesquelles le fonds détient des actions accordaient des prêts pour la construction « de colonies ».
“Nous examinons le rôle des institutions financières israéliennes qui financent de nouvelles colonies dans les territoires occupés”, a déclaré Cecilie Hellestveit d’Oslo, membre du Conseil d’éthique.
Le mensonge originel
En fait, les « experts » du fonds, ont examiné le statut juridique de la « construction de colonies » et déterminé qu’elles sont illégales au niveau international, à savoir la Convention de Genève.
Celle-ci est on ne peut plus claire : Elle interdit aux États d’amener des parties de leur propre population dans les territoires occupés d’un autre État.
Sauf que la Convention de Genève ne s’applique pas ici :
- Quel que soit le nom qu’ils souhaitent lui donner, « Cisjordanie » ou « Cisjordanie occupée », ou « Territoires palestiniens » ou encore « Cisjordanie palestinienne », la Cisjordanie n’est pas un Etat, et la Convention de Genève ne concerne que les Etats.
- Les citoyens juifs n’ont pas été amenés par l’Etat dans ces territoires, ils s’y sont installés volontairement, et sauf cas exceptionnels,
- les terres qu’ils occupent ont été régulièrement achetées lors de transactions immobilières régulières où elles appartiennent légalement à l’Etat d’Israël selon le droit foncier applicable.
Le fonds d’Etat norvégien était l’un des plus gros investisseurs européens en Israël avec plus de 500 millions de dollars. L’économie d’Israël n’a pas ressenti le moindre frissonnement à son retrait. La gauche dirige actuellement le gouvernement norvégien. Le Premier ministre Jonas Gahr Støre est « particulièrement concerné par la perspective palestinienne sur le conflit ».
Conclusion
L’une des nombreuses contradictions de ce genre de démarches est que leurs objectifs et méthodes sont caractérisés par une incohérence qui remet en question l’intégrité de l’ensemble de ces fonds de pension. Leur tendance à confondre l’éthique, les pratiques commerciales saines, et la promotion de causes politiques particulières retire toute légitimité à ceux qui les dirigent.
En mars 2022, le gouvernement conservateur du Royaume uni a voté un amendement au projet de loi sur les pensions de la fonction publique qui interdit l’utilisation abusive des fonds de pension de la fonction publique pour cibler Israël par le biais de désinvestissements. La loi a été adoptée par la Chambre des Lords avec le soutien des pairs conservateurs. Les partis de gauche se sont opposés.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org