Un thème que l’on aurait pu croire central à la vie des Israéliens a été totalement absent de la campagne électorale israélienne, c’est «la question palestinienne». Tout un symbole.
- Les accords d’Oslo ont été une louable tentative de règlement du conflit israélo-palestinien. Les Arabes ont trahi, triché, rejeté les tentatives successives, et dit non à toutes les propositions. Les Israéliens en ont tiré les leçons.
- Mardi 1er novembre, Ehud Olmert a fait les révélations suivantes lors d’une interview aux médias arabes Panet et Hala TV : « J’ai proposé aux Palestiniens un accord répondant à toutes leurs demandes ».
« La première fois, j’ai proposé un accord qui était à la hauteur de toutes les attentes et demandes des Palestiniens. Tout ce que les Palestiniens voulaient. J’ai proposé un accord basé sur les frontières de 1967, non pas identiques aux frontières de 1967, mais basées sur les frontières de 1967, 4 % ou 5 % de la Judée Samarie devaient être annexés par Israël, mais la même quantité de terre provenant d’Israël avant 1967 devait être transférée aux Palestiniens. Et pas dans cette zone, pas dans le village de Taibeh, et pas dans une zone qui a des résidents arabes. »
Les Arabes ont dit non.
En ce qui concerne Jérusalem, Olmert a déclaré :
« J’ai proposé un arrangement selon lequel la Jérusalem arabe sera une capitale palestinienne. J’ai proposé que personne n’ait la souveraineté politique sur le Mont du Temple ou la vieille ville, personne, pas même nous, pas l’Etat d’Israël, et pas les Palestiniens. Qu’il y ait une autorité religieuse musulmane chargée de la mosquée Al Aqsa, une autorité religieuse juive chargée des sites juifs et une autorité chrétienne chargée des sites chrétiens. Qu’il y ait un trust international de cinq nations : L’Arabie saoudite, la Jordanie, la Palestine, Israël et les États-Unis, qui recevra des pouvoirs spéciaux des Nations unies pour gérer la zone sainte, y compris le mont du Temple et la vieille ville. »
Les Arabes ont dit non.
Olmert ajoute :
« Les Palestiniens ont raté leur chance lorsque je leur ai proposé un accord. Mahmoud Abbas le sait… Maintenant, il ne m’a jamais dit non. C’est vrai, mais il n’a pas non plus dit oui. Il aurait pu dire oui. Je l’ai supplié. Je lui ai dit : ‘Monsieur le Président, ce que je vous offre, un Premier ministre israélien ne l’offrira pas avant 50 ans, profitez de cette opportunité »‘.
Et les Arabes n’ont pas dit oui. Les Israéliens en ont tiré les leçons.
En tous, les Arabes ont refusé 20 fois – 20 fois ! l’offre qui leur a été faite de créer un Etat dans la zone géographique de Palestine.
- 1919 : Les Arabes de Palestine refusent de désigner des représentants à la Conférence de paix de Paris.
- 1920 : Rejet des décisions de la conférence de San Remo.
- 1922 : Décisions de la Société des Nations, rejetées.
- 1937 : Proposition de partition de la Commission Peel, rejetée.
- 1938 : Proposition de partition Woodhead, rejetée.
- 1947 : Proposition de partition de l’Assemblée générale des Nations unies (UNGAR 181), rejetée.
- 1949 : La main tendue d’Israël pour la paix (UNGAR 194), rejetée.
- 1967 : La main tendue d’Israël pour la paix (UNSCR 242), rejetée.
- 1978 : proposition de paix de Begin/Sa’adat, rejetée (sauf pour l’Egypte).
- 1994 : Accord de paix Rabin/Hussein, rejeté par le reste de la Ligue arabe (sauf l’Egypte).
- 1995 : Contour pour la paix de Rabin, rejeté.
- 2000 : Offre de paix de Barak/Clinton, rejetée.
- 2001 : offre de Barak à Taba, rejetée.
- 2005 : Le geste de paix de Sharon, le retrait de Gaza, est rejeté.
- 2008 : Offre de paix d’Olmert/Bush, rejetée.
- 2009 à aujourd’hui : Les invitations répétées de Netanyahou à des pourparlers de paix sont rejetées.
- 2014 : Le Contour-pour-la-Paix de John Kerry, rejeté.
Rejeté, rejeté, et encore rejeté. Ce que veulent les Arabes, c’est tirer des roquettes et tuer les juifs depuis Gaza, et égorger les juifs depuis la Samarie. Ce qu’ils veulent, c’est massacrer les juifs, voler leurs terres, et faire payer la Jizyia à ceux qui resteraient, et les faire vivre comme citoyens inférieurs, comme jadis dans les pays arabes et musulmans. Et les Israéliens l’ont parfaitement intégré.
Alors bien-sûr, la fin du conflit, la création d’un Etat, et la « question palestinienne », c’est devenu l’histoire de Pierre et le Loup, pour les Israéliens : ça ne fait plus tourner les têtes mais lever les yeux au ciel. Tellement qu’aucun chef de parti, aucun candidat, aucun analyste politique n’a même évoqué le sujet, durant ce cycle électoral.
Et c’est très bien ainsi, cela montre la capacité des citoyens israéliens à résister à la propagande et au militantisme des journalistes.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org